Fenrir [Fiche terminée]

Bon j'dois raconter ma vie. Pas fan du tout mais je vais essayer de faire ça bien. Je zappe la partie primaire pour accélérer jusqu'au collège. J'étais le boss de mon collège, j'ai cogné, cogné, me suis fait cogner et encore cogné pour arriver la. À ce moment là, ma vie n'était pas si mal, mes parents pensaient que c'était une phase, que j'allais en sortir et qu'au fond j'étais un bon garçon. Non. J'avais une seule envie, être le plus fort, tout les moyens étaient bons pour l'être. J'étais déjà entouré de parasites a cette époque. Dans la nature on peut observer ce genre de comportement. Des poissons parasites s'accrochent aux plus gros poissons pour voyager en sécurité et manger ce qui passe, les requins baleines en ont souvent. Je ne leurs prêtais aucune attention. J'ai fini mes années collèges dans le bordel complet, j'ai hissé mon collège a un niveau de violence et de foutoir qui n'a pas été égalé depuis, à mon départ c'est devenu une zone morte d'éducation. Arrivé au lycée j'ai démarré fort,très fort. Je me suis rendu dans la partie deuxième année le premier jour, ai défoncé un mec au hasard et dit à son pote regardant la scène choqué

"Fais passer le message, le boss est la."

Je me suis donc levé, étiré et suis reparti tranquillement. Dans l'après midi la guerre avait été lancée. J'étais au coeur du problème et je n'avais aucunement peur de qui que ce soit. Au début ils sont venu en masse pour me faire peur, sans effet, j'ai éclaté la moitié et l'autre moitié m'a déchiré au sol. J'ai finis à l'hosto et tout le monde pensait que l'histoire était finie. Je suis revenu 2 semaines plus tard, encore blessé, ai chopé un à un les gars qui m'avaient déchiré et les y ai envoyés chacun avec des blessures plus violentes et graves que les miennes. Aucune revanche ou mauvaise intention, pur principe. Je ne reste pas sur une défaite et je n'accepte pas l'échec, un contre plusieurs ou pas. La nouvelle a vite tourné et comme j'étais déjà connu j'ai eu des fans. Plus précisément des premières années qui voulait se ranger avec moi pour renverser les deuxièmes années. Pas intéressant mais je les ai laissé faire, ca rajoutait de l'ampleur au bordel et ca permettait de rendre les choses intéressantes. Un combat seul c'est bien, mais combattre uniquement seul ca demande a chaque fois des adversaires de haut niveau et… J'en ai pas tant que ça sous la main donc j’attends. J’ai très peu parlé quand j’y repense au lycée, bon.

La bombe avait été posée, la mèche allumée, tous les jours les premières années ont subi des attaques des deuxièmes années, plus de bruits dans mes oreilles, plus d'os à casser. J'ai pris l'habitude du goût du sang dans ma bouche, l'odeur de fer dans le nez, les poings en sang, les phalanges brûlantes et ouvertes… J'ai fini en garde à vue mais le système m'a indirectement épargné. Pourquoi ? Je n'attaquais que les personnes posant problème. En quoi ça les arrangeait ? Je m'occupais des vermines en les traitant comme elles ont traité les bons éléments jusque là, certes j'usais de la violence avec aisance mais du point de vue de la direction et des parents ayant leurs enfants rentrant en sang, traumatisé parce qu'un bully les a défoncés et a volé leur argent ? Un plaisir. L'humain est mauvais, la période où ils sont parents les rend irrationnels. Ironiquement le soutien que j'ai eu venait de personne voulant stopper les violences. Des parents excédés, célébrant la chute des gens ayant traumatisé leur progéniture, la montée en puissance d'un prédateur qui ne se nourrit que de prédateurs ? Ils ont adoré. Moi dans tout ça ? Absolument rien a foutre. Je considère l'endroit où j'exerce ma violence comme secondaire. S'ils m'avaient enfermé j'aurais continué à me battre. Ma volonté était cimentée : je voulais combattre. Chaque veine de mon coeur était alimentée pour cette raison. J'ai continué à massacrer tous mes aînés. Sans scrupule, sans remord et sans arrêt. J'ai fini le bras cassé, avec plusieurs commotions, ouvert à plusieurs endroits. Je ne me suis jamais plaint. J'étais surnommé le Roi. Un première année qui élimine toute compétition comme ça ? Du jamais vu. J'ai grimpé en popularité et un groupe s'est formé autour de moi. Une fois l'école unifiée je suis passé à la ville dans ma deuxième année. Mon premier regret est apparu : je n'ai pas pu anéantir les troisièmes années à leurs paroxysme, ils ont eu le temps d'être diplômé. La frustration m'avait envahi et j'avais attaqué les lycées proches de chez moi pour lancer une guerre. Que j’ai gagné. Au début de ma deuxième année j’ai dû entamer un grand nettoyage. Le lycée voisin a repris les hostilités sous prétexte que quand je les ai déchirés ils n'avaient pas leurs effectifs au max et leur boss était exclu, soit. C'etait de base bien trop long comme excuse, je suis toujours ouvert pour un combat, boss ou pas boss, tant que l'adversaire a un minimum de niveau. J'avais rendez vous devant le lycée en question, le jour suivant, à 17h. Bien. Avançons jusqu'au lendemain 17h je me suis rendu seul devant le lycée baillant en attendant ce qui était prévu. Ouais seul. Le rendez vous était pour moi, il n'y avait pas de règles dans les combats de rue mais les gens tenaient à leur réputation, le lycée en face était de base le nôtre, s'ils me prenaient à plusieurs je perdrais sûrement mais ils auraient ensuite une réputation de putes, mes subordonnés bougeraient et leur lycée risquerait de finir en bain de sang, puis je retournerais et enverrais à l'hôpital chaque personne m'ayant touché, une par une. Par principe, quand je démonte des gens je m'attends à toutes sortes de représailles, ils doivent s'y attendre aussi c'est la moindre des choses.

Un troupeau de lycéens enragés me faisait face, bien trop pour que je gagne en cas de combat mais je n'avais pas peur, les blessures font partie de la vie, je me soigne et je reviens, rien de bien surprenant ou impressionnant, j'avais ça en permanence, je cherchais un mec différent en étouffant un bâillement. Si leur boss était là il devait dégager un truc en plus, un je n'sais quoi. Un mec sort du lot, à peu près ma taille, plus grand de pas grand chose, plus musclé et un sourire assuré collé au visage. Il arrivait à ma hauteur et on se regardait dans les yeux pendant qu'il parlait :

"J'ai entendu que c'était toi le boss ? J'aime bien j'aime bien ! T'aurais pas pu attendre mon retour qu'on fasse les choses correctement ? Rah la la… Calcule pas les mecs derrière c'est toi et moi cet aprem… Wow ça sonnait mieux dans ma tête… Bref mets ta garde Overlord !"

Toujours les yeux planté dans son iris je lève mes poings pendant qu'il fait de même. Un jab du gauche part en direction de mon oeil droit, je recule ma tête de quelques centimètres et réponds avec le même jab, un sourire se dessinait sur le visage du boss. Le duel de regards continuait et je prenais l'offensive, un front kick dans le torse façon muay thai, il était surpris mais a eu le temps de réduire l'impact en se laissant emporter en arrière avec le coup, il savait au moins encaisser ça, bien.

Le boss rigole et un énorme sourire se dessine sur son visage, un battle junkie ? Bien, ils tiennent plus longtemps que les… pas le temps de réfléchir à tous les autres junkies que j'avais battus, ses yeux se retrouvent à une distance beaucoup trop courte à mon goût, je baisse les yeux pour vérifier le bas de son corps et arrivé à son torse black out, je reviens à moi même en touchant le sol, sur le dos et avec le boss tout souriant.

"Fuuuck t'a volé loin groos ! Relève toi relève toi !"

Je me relève en enlevant la poussière sur ma veste et je remets ma garde, réduisant la distance entre lui et moi pour lui mettre un direct du droit avec tout mon poids, logiquement il se décale, sur la droite précisément et quelques secondes plus tard il finit avec mon poing dans le foie. Une feinte, je vais pas expliquer comment ca fonctionne mais le fait que son attention soit sur ma main droite et qu'il ait eu la satisfaction d'esquiver l’a poussé à relâcher sa garde et à tenter d’exploiter l'ouverture que je lui ai donné, il a suffi d'un appui sur ma jambe porteuse, un peu de stress sur mes abdos et l'uppercut s'est placé tout seul.

Il serre les dents et tente de m'attraper le bras mais je le retire plus vite, reprenant ma garde et craquant mon cou. Je n'avais aucune idée de son style de combat. Je devais le faire attaquer pour avoir l'avantage de l'info. Son mouvement qui avait réduit la distance m'intriguait, je n' avais jamais vu ça avant et j'ai couché karateka, judoka, boxeur etc… mais ça ? Tout nouveau.

J'ai retiré ma main mais je suis resté à une distance ultra close combat, si c'est un karatéka en fonction de son style il va tenter de légèrement s'éloigner, judo ou aikido il va tenter une chope, muay thai extrémité coude ou genou et si c'est un brawler ca complique les choses.

Il tente un crochet du droit et je soupire en bloquant sa main au niveau de la jointure avant bras/bras pour attraper son haut et lui mettre un coup de tête sur le nez. Le temps de retirer ma tête il m'avait mis un coup de poing dans la cage thoracique. On recule tous les deux, lui tenant son nez commençant à  saigner et moi reprenant le souffle que j'ai clairement perdu. Un sourire se dessine doucement sur mon visage et toutes ses dents étaient sorties pour lui.

Je prends l'offensive cette fois avec un low kick dans sa cuisse, il répond avec un une deux sur mon visage, j'ai pris des droites mais les siennes ont un poids phénoménal, il doit avoir autant voire plus d'expérience que moi. Je recule en serrant les dents, il ne perd pas l'occasion et réduit encore la distance avec son mouvement bizarre, en un instant il se retrouvait à bonne distance, je mets une garde haute et me prends un coup de coude avec l'extrémité au centre de mon torse, tout l'air de mes poumons s'échappe en un coup et je tousse comme jamais. Merde.

Son assaut ne s'arrête pas là, il exploite l'ouverture de ma garde un instant, le court moment où j'ai perdu ma respiration pour placer un autre coup de coude sur ma tempe, j'ai pu atténuer l'impact en avançant dans son coup mais je perds quand même l'équilibre à cause du choc, l'impact avait touché mes tympans et mon sens de l'équilibre… il est fort. Très fort. J'appréciais ce combat, sans que je m'en rende compte mon sourire était plus grand que mon risque de commotion cérébrale si j'continuais à encaisser ses coups de coude, je plante ma jambe d'appui pour contrebalancer les potentiels coups à venir et assène un tate zuki dans son torse appuyé de tout mon poids. J'ai effectivement pris un coup au menton mais le fait qu'il soit attendu a atténué l'effet.

Je ne fais pas de karaté mais certaines de leurs formes sont utiles donc je les utilise quand j'en ai besoin. Revenons sur notre combat : j'ai pris une bonne quantité de dégâts en peu de temps, l'adrénaline n'était pas encore dans mon système mais ca ne va pas tarder, lui ? Il a perdu son souffle aussi et je ne vais clairement pas le laisser le reprendre, je lance ma jambe droite pour un low kick dans sa cuisse gauche, il s'y attend donc lève sa jambe, malheureusement pour lui je n'ai pas tendu ma jambe complètement, mon pied passe devant sa jambe, il prend appui sur sa jambe droite pour un crochet pendant que je lui donne mon dos et saute en me retournant profitant de la force centrifuge de ma jambe droite pour envoyer ma jambe gauche, plus précisément mon talon dans sa tempe. KO immédiat. Il s'écroule sur le sol, inerte. Ses subordonnés sont choqués et se montrent hostiles mais il les avait bien briefés, ils s'inclinent tous en saluant le nouveau boss de leurs école. Je respire difficilement et me retourne, laissant l'ancien boss sur le sol. J'ai appris plus tard qu'il avait fait du kendo. Il a finit enfermé pour avoir buté son beau père alcoolique qui a battu sa mère, il a pris une petite peine et quand il est sorti je l'ai recruté dans mon unité par le biais de mon leader, je n'ai pas eu le temps de profiter de son expérience au combat vu que je suis mort jeune. D’ailleurs avant de mourir j’ai fini en maison de correction au milieu de ma deuxième année lycée. Vous pensez que j'y ai fini pour quelle raison ? Excès de violence ? Une plainte contre moi ? Nah. J'ai tué un élève. A ce moment la, j'ai fini sans soutien, on m'a conseillé de rester discret le temps que ca se tasse, l'élève en question était toxique pour le système comme moi, pas une grande perte. Je n'ai pas écouté : erreur.

C'est comme ça que j'ai appris que peu importe sa puissance le système sera toujours plus puissant. Peu importe le troupeau de brebis te suivant tu te retrouve seul face à la force colossale que représente le système. Qu'est ce qu'un homme peut faire face à une bombe nucléaire ? Peu importe le nombre de personnes qu'il peut tuer il est insignifiant face à la force de frappe d'une bombe. Le système judiciaire étant avantageux pour les jeunes j'ai seulement écopé d'une peine légère en plaidant l’homicide involontaire. Quelques mois là-bas c'est vite fait. Erreur. Ce fut la période la plus conflictuelle de ma vie. Pourquoi ? Je n'ai touché personne. J'ai décidé de me sanctionner. La durée de ma peine je n'ai déclenché, répondu ou continué aucun combat. Silencieux comme une tombe. J'ai pris des coups, j'ai subi des insultes mais je n'ai jamais répliqué. La seule chose qui a fait qu'on a vite arrêté de me toucher ? Mon regard. Je n'ai pas bougé mais j'avais la réputation, le corps et le regard d'un tueur. Personne n'a compris pourquoi j'étais comme ça, les jeunes ont cru que j'étais devenu une tarlouze, les adultes ont cru que je m'étais racheté, je suis sorti plus tôt et à ma sortie une voiture m'attendait, pas mes parents.

Cette voiture ? Le leader du clan Yamazaki. Le début d'une nouvelle vie. L'intérieur était luxueux, il m'a proposé une coupe de champagne pour fêter ma sortie

"Enchanté *******, j'ai beaucoup entendu parler de toi. On a activement besoin de gens comme toi dans le clan, je suis venu directement comme tu es devenu une légende urbaine dans le coin.”
Il change d’air et se rapproche de moi en souriant
“Par contre ne me dis pas que t’a changé en maison de correction, j’ai besoin du roi démon pas d’un mec rangé.”

Je me suis gratté la tête et l’ai regardé dans les yeux
“Zéro inquiétude.”

Mon regard contenait des mois de retenue, mon aura glaciale habituelle s'était empirée, la pression était réelle et il l’a remarqué, rassuré. Ça a marqué le début de ma carrière de yakuza. Mes débuts avaient été tumultueux. J'étais mineur et ne respectait pas la hiérarchie. Au début je n’avais aucune idée de la différence entre la force physique et la force d’influence ou de caractère. Je ne jurais que par mes poings. Puis j’ai appris vers...19 ans que peu importe la force de ses poings un plan bien monté, une organisation solide et des unités en place pouvaient détruire toute individualité. Pendant un raid sur un clan adverse j’ai, comme d’habitude, pris les devants de ma brigade et suis tombé dans une série de pièges, embuscades. C’etait au debut plutot sympa, j’avais le droit à un buffet gratuit d’ennemis à éliminer. J’ai continué à massacrer jusqu'à voir flou et me réveille attaché à une chaise. Perdu mais toujours sûr de moi j’ai gardé mon sang froid et observé ce qui m’entourait, deux mecs musclés, des chaînes un peu partout, du matos pour la torture et des câbles électriques. Je n’avais jamais été capturé jusque là mais je ne voyais pas l'intérêt. Je n'étais ni important, ni influant. Je soupirais en les laissant déblatérer leurs conneries comme quoi ils allaient venger leurs camarades...Je commençais à m’agacer. Autant j'étais globalement inaffecté autant ce genre de trucs ? Ça avait le don de m’agacer. Tu veux venger tes potes ? Tu veux restaurer leur honneur ? Fais-le. Dis-le après. J’ai aucune idée de qui t’es, qui était ton pote et j’en ai rien a foutre. Magne-toi et abrège. Ils étaient lancés et j’ai commencé à recevoir une pluie de coups. Je me suis évanoui plusieurs fois, ils m’ont réveillé à chaque fois, ils m’ont tailladé un peu partout, coupé un doigt au sécateur, coupé un peu partout et étaient bien partis pour me faire la totale. J’ai gueulé, pleuré mais pas un seul mot n'est sorti de ma bouche, je n’ai ni cédé, ni supplié.

Ma sentence était en marche et je l’acceptais sans broncher. Je ne les détestais pas plus que ça, j’allais évidemment les tuer dès que j’en aurais l’occasion mais rien de plus, c’est le boulot. Mon boulot est de les tuer,le leur est de se venger, rien de bien fou en soi. Pendant la torture je réfléchissais à mon approche, j’avais devant moi la preuve que la force brute ne faisait pas tout, l’explication de pourquoi je m'étais rangé sous le boss Yamazaki que je pouvais sans problème tuer, pourquoi j'écoutais de temps en temps les ordres qui m'étaient donnés. La réalisation était intéressante, une nouvelle perspective s’offrait à moi sur ma chaise de mort, je souriais donc en me découvrant un nouvel ennemi, les gencives ensanglantés, le corps en lambeaux. Peu de temps après, la porte sautait et des membres de mon unité débarquaient. Les deux mecs se sont fait buter, je me suis fait libérer et j’ai été remis sur pieds au bout de quelques mois, quelques mois qui m’ont paru comme des années, je découvrais doucement l'horreur qu'était l’inactivité, j’ai finalement craqué et désobéi aux ordres qui m’ont été donnés de rester en stand by le temps de récupérer.

J’ai demandé pour la première fois depuis mon intégration dans la famille un entretien avec le boss pour rejoindre l’unité d’assaut de la famille. J’avais besoin d'action, j’avais besoin de combat. Il m’a d’abord proposé la place de capitaine mais j’ai refusé, je ne voulais pas de responsabilités. Les responsabilités sont un poids qui ne m'intéresse pas, la liberté de pouvoir tuer,détruire ce qui m'intéresse sans les obligations d’un leader c’est parfait pour moi.

Il a accepté et je suis resté plusieurs années dans cette unité, j’ai eu quelques échecs, mais rien de trop grave. Peu de temps avant ma transformation en hollow je me retrouvais embarqué encore dans une réunion intéressante sur comment gérer le clan et bla bla bla, j’avais refusé le poste de capitaine mais le capitaine me promène partout, il avait peur de se faire buter. Tout le monde me voulait capitaine,sauf moi et dans ce milieu les gens n’aiment pas trop quand ca ne se passe pas comme prévu. Il transpirait donc tous les jours en espérant que sa tête n’allait pas sauter. J’ai personnellement demandé à être informé si quelqu’un touchait un seul de ses cheveux, parce que si sa tête saute je suis le prochain en ligne pour le poste et je refuse. J’ai refusé mais si il crève je ne pourrais pas m'échapper. Si sa tête était mise a prix la personne qui le buterait et celle qui aurait mis la prime seraient en grand danger. Mais l’heure n’est pas encore à ça, je suis dans le salon somnolant presque pendant qu’un mec regarde la télé, on s'endort finalement quasiment en même temps sur le son de Takeshi’s Castle. A mon réveil, la réunion n’est pas terminée donc je me lève pour observer un peu le salon où on dormait, c'était la résidence du chef de l’unité de défense de la famille, une zone neutre en quelque sorte. Il adorait le baseball et collectionnait les battes de baseball de grand joueur. Je m'arrête devant une batte en métal d’un joueur que je ne connais pas et lis sous le cadre “Ichiro Suzuki”, elle dégage quelque chose de particulier, je m'étire en jouant avec la faisant siffler dans l’air avec des swings et la tient en l’air en regardant le bout souriant. Ouais. Elle est parfaite pour cogner des gens. J’ai vu juste.

Pas le temps d'apprécier la structure magnifique de la batte que j’ai en main que le mec a coté de moi gueule. Au début je l’ignore puis il se retourne et me regarde, l’air enragé et toute son hostilité dirigée sur moi. Je me gratte la tête en soupirant et lui demande

“Quoi ?”

Le fou continue à gueuler, parlant d’une télécommande et je remarque qu'à l’entrée du salon les différents chef attendent. Je ne comprends toujours pas mais pas le temps de demander ce qui se passe que le canapé se retourne avec un kick de l’enragé. Je comprends finalement ce qui se passe.

C'est ***** le Fou. Un membre de l’unité de défense qui sortait peu et habitait avec le chef de l’unité car c'est la seule personne capable de le raisonner quand il délire, il a eu un accident de moto avec son chef et depuis il est victime de crises de folie aléatoires, il est “enfermé” ici et ne sort qu’en cas de crise, en terme de puissance il se situe dans le top 3 de la famille, avec un couteau il est numéro 1 sans aucun débat. Les personnes maîtrisant le couteau sont particulièrement prisées chez les Yakuza, le port d’arme étant très strict, seuls les plus grosses famille peuvent se payer suffisamment la police pour s’en tirer avec un flingue en public. Donc la maîtrise des armes comme les battes,couteau a poisson,poings américains est fortement recherchée.

Il sort donc un couteau. Ouais c’est mon jour aujourd’hui décidément. Je remarque qu’il tient son couteau à l’horizontal et regarde les capitaines jubiler en silence, c’est surement eux qui ont la télécommande mais bon, ma curiosité était piquée : qui gagnerait ? Il y a quelques mètres entre nous mais je sens la pression que le Fou dégage d’ici. Je fais tourner la batte d’Ichiro dans l’air et m’approche du Fou doucement en observant notre environnement. Entre nous il y a le canapé renversé, derrière lui la télé, derrière moi à quelques mètres un mur, autour de nous rien sur plusieurs mètres et la sortie a notre droite, la zone parfaite pour un combat si on enlève le canapé, il ne gueule plus, son couteau est dressé devant lui toujours à l’horizontale, malgré sa folie il n’a pas envie d'être létal et c’est bien, je n’ai pas envie d’un combat à mort avec un membre honorable de la famille, trop compliqué a expliquer. Je shoot le canapé vers l’entrée a la surprise des capitaines et prends finalement une posture offensive, je tiens la batte avec ma main gauche et garde ma main droite dispo.

J’entame donc les hostilités avec un coup de batte vertical de haut en bas et me retrouve un pas en arrière coupé au nez. J’avais bougé entièrement par réflexe mais il a visé la gorge là ? Il voulait donc être létal d’entrée de jeu ? Ah, ah. Un sourire se dessine instantanément sur mon visage, finies les conneries, je re saute en plein dans sa zone d’attaque et bloque sa lame avec ma batte sur le côté de mon torse, dès que le bruit du métal se fait entendre je lui mets un front kick dans le torse appuyé de tout mon poids. Il vole contre la télé et brise l'écran pendant que je vérifie l'état de la batte, rien de bien grave elle est juste un peu entaillée...non...il a réussi à entailler une batte pro avec un coup comme ça ? Wow, il est vraiment bo…

Je me fais sortir de mes pensées par le bruit de l’air sifflant, contre ma joue, mes réflexes m’ont encore sauvé sinon j’aurais finis avec une lame dans la joue. Le Fou se relève et sort cette fois un tanto classique, tenant cette fois la lame a la verticale, proche du corps et une main en avant. Le combat vient de prendre une tournure potentiellement dramatique juste avec cette posture.

L’air était lourd. Pesant, il pouvait me tuer sur sa prochaine action et je pouvais briser ses os a ma prochaine. Chacun avançait doucement jusqu'à ce qu’il soit à ma portée. Chacune de mes actions doit être calculée, il a moins d’allonge que moi mais il lui suffit d’un coup pour me neutraliser, je dois en porter au moins deux chirurgicaux pour faire de même. Il le sait aussi bien que moi, une goutte de sueur coule le long de mon front, je n’avais jamais été aussi excité de ma vie, je démarre avec un coup de batte d’en bas pour taper sa main tendu, il la retire simplement et la remet une fois la batte passée, hum, il est pas si fou le fou.

Il répond avec un estoc en direction de mon bas ventre, je baisse les yeux un instant pour vérifier la ou il vise et remarque que la lame est vers le haut, c’est une fe...il attrape mon col avec sa main libre et je tape sa main armée avec ma batte, puis la lève encore une fois pour frapper le bras qui me tient au niveau du coude pour qu’il me lâche, il rétracte sa main armée mais son autre main ne me lâche pas, hum...pas de réflexe au coude ? Bon. Je vais pour attraper son bras mais son couteau frôle mon doigt, je l’ai vu venir et ai pu esquiver. La situation est bloquée, je dois prendre un risque pour me dégager, je le prends avec plaisir. Je tends le poing rapidement vers son ventre et quand il va pour me planter je fais remonter ma batte de toutes mes forces sur son menton, le coup l'étourdit un moment et je me sers de ça pour me dégager, prendre de la distance pour remettre un autre coup toujours au niveau du crâne mais sur le côté, c'est risqué mais si j'arrive à toucher sa tempe le combat est quasiment scellé.

"Oh."
Ma surprise s'est exprimée seule quand j'ai reçu un coup de couteau dans le ventre. Il a sacrifié son bras pour me planter. Plus fou que je ne pensais.

Ce qui s'est passé concrètement. Le Fou a avancé et mis son bras dans la trajectoire de la batte pour la bloquer et comme sa lame est à la verticale il n'a eu qu'à la tendre pour atteindre mon ventre, encore stun il n'a pas pu viser une cible précise mais la lame s'est plantée profondément.

Si un jour vous vous retrouvez dans cette situation, avant de paniquer reculez. C'est une lame, votre peau et votre chair ne représente rien face à ça, le propriétaire du couteau a si vous ne reculez pas le luxe de pouvoir ouvrir la plaie ou en refaire une avec un mouvement simple. Si vous ne reculez pas le combat peut s'arrêter là pour vous si il élargit le premier coup ou s’il replante une zone vitale.

J'ai donc directement mis un front kick pour regagner de la distance en serrant les dents pendant que mon sang commençait à couler et que l'adrénaline faisait son boulot. Il me reste très peu de temps. Il n'avait pas touché de zone vitale mais la perte de sang allait me faire m'évanouir très très vite si je continuais comme ça.

Je saisissais ma batte et me ruais sur lui en appuyant sur ma blessure pour éviter une anémie rapide, il nous manquait tous les deux un bras pour l'instant. Une fois a portée il tente un coup horizontal rapide au niveau de mon cou pour stopper mon avancée mais à sa grande surprise… Je m'accroupis. Si il prenait des risques j'allais en prendre aussi. Je me retrouve donc au niveau de ses genoux, batte en main et en la tenant par le pommeau je remonte en sautant pour placer le bout de la batte dans son menton. Mon ventre pisse le sang pendant qu'il recule complètement sonné. J'attrape ma batte à deux mains en lâchant mon haut trempé de sang et inspire un grand coup, la douleur massacrante commence à traverser mon corps et j'enchaine des coup de battes de toutes mes forces, boosté par l'adrénaline et l'instinct de survie. Un coup dans la mâchoire, un coup dans la tempe, un coup sur le menton et ainsi de suite, son visage devient mon œuvre d'art. Au bout d'un moment il tombe au sol, pris de spasmes pendant que je continue à taper, voyant flou pour finalement tomber en arrière, tenant encore la batte.

J’ai été emmené à l'hôpital, et ai passé quelques temps là-bas en me bouffant les ongles, je n’avais aucun souvenir de la fin du combat. J'étais en panique, pour la première fois de ma vie j’ai eu peur. Peur d’avoir perdu, je ne savais pas comment réagir, comment gérer une défaite, j’ai déjà été pris à plusieurs, kidnappé, torturé etc...mais je n’ai jamais perdu à proprement parler en un contre un. C'était totalement nouveau pour moi, j'étais perdu là...j’ai donc commencé à me demander ce que je voulais finalement faire de ma vie, y trouver un but, me battre peut-être pour une raison ? Trouver un but à ma vie ? Nope. Je suis mort juste après. Juste après m’être résolu à faire quelque chose de ma vie. Criblé de balles par un nouveau membre qui voulait prouver que ***** était crevable. Je suis mort du coup. Génial. Je finissais mort criblé de balles par un petit con insignifiant qui serait mort d’un coup de poing. Frustrant, énervant, pour la première fois de ma vi… de mon existence, j'étais enragé. J'étais à présent mort, enchaîné par une chaîne à mon torse qui ne m’inspirait rien de bon, j’avais l’envie de la briser, me libérer, une envie irrésistible de me barrer. J'étais enchaîné à mon corps et voyait les choses se dérouler rapidement, on le récupérait, j’avais le droit a mon enterrement mais je n’entendais rien. Un bruit sourd persistait dans mes oreilles, un bruit indescriptible mais qui grandissait au fil du temps, j'étais en permanence énervé comme si c'était un stade neutre pour moi. J’ai finalement été détaché de mon corps et la chaîne a commencé à se désagréger. C’est la que j’ai compris. Que le bruit s’est défini

“Dévore Tout.”

Simple, mais je l’entendais en permanence. Très vite, la rage a tourné en faim. Une faim presque abyssale. Une sensation d’insatisfaction incroyable, incroyablement imposante. Ma chaîne était presque consumée et je sentais mon apparence changer, mon esprit emporté dans une spirale infernale, un mélange de faim, de rage et de regret. J'étais enragé de ne pas avoir plus profité de ma vie, enragé de ne pas avoir plus fait ce que j’avais envie de faire et la part la plus importante de tout ce bordel ? La faim, une faim inconcevable. J'étais à présent un hollow, ma mémoire était touchée et je n’avais en tête que mes regrets. Mes accomplissements, mes réussites et tout ce que j’avais pu faire de positif ? Oubliés. Seule la faim subsistait. Et je n’ai pas attendu pour démarrer, je me suis servi ma première âme directement. Un délice. Plus qu’un délice, une drogue, c'était tellement bon que je ne pouvais… Non, je ne voulais pas m’en passer. J’ai continué à manger, manger et encore manger avec mes regrets en boucle je dévorais de villes en villes, mais j'étais frustré, je n’avais aucun adversaire, les humains étaient faibles, la différence de niveau était bien trop élevée et j’avais beau chercher des endroits compliqués dans des zones compliquées...je n’avais aucun plaisir à part le fait de satisfaire mon appétit, ma rage atteignait des niveaux encore jamais atteints et je dévorais sans arrêt. J’ai pu voyager un peu partout dans le Japon, proie sur proie, festin sur festin, j’ai pu une fois dévorer une âme bien plus appétissante que les autres et qui pouvait réellement me blesser mais je n’ai pu le faire que sur la fin...un mec avec une épée, la seule personne ayant pu me blesser et me redonner goût au combat. J’en ai vu un seul, c'était bizarre, il était au courant de mon existence mais n’est apparu que sur la fin. Peu importe, je l’ai dévoré après un combat… Nul mais un combat reste un combat on ne va pas cracher dans la soupe n’est-ce pas ? J’ai eu droit a un mec déterminé à se prouver, à son regard et son énergie en m’attaquant… Dommage pour lui sa coordination et son manque d'expérience le rendaient nul a chier… Je l’ai bouffé sans scrupule, peu de temps après je me suis rendu dans un endroit qui m’appelait, pas aussi fort que quand j’ai commencé à bouffer des gens mais l’appel était bien présent… Un Garganta plus tard et je me retrouvais dans un endroit bien moins sexy et j'étais face à un autre hollow qui avait l’air… Vachement appétissant. On a commencé à se foutre sur la gueule. J’avais enfin un vrai combat.

Il était plus gros que moi mais j’avais plus de force et me servais mieux de mon corps que lui, il essayait de mordre et griffer pendant que je gardais mes distances en distribuant droite sur droite, je l’attrapais et le renversais au sol en bavant abondamment. Le dîner était servi, je croquais dans mon nouveau dîner et… Un changement commençait à s’effectuer, le sol devenait de plus en plus loin, la sensation était… Étrange et je ne sentais pas ma voix, je ne pouvais pas parler ? Hoy ? Je peu…

“VA CREVER ! LIBÈRE MOI ! LAISSE MOI SORTIR !”

Des voix faisaient écho dans mon crâne, toutes les personnes que j’avais mangées, plus celles que l’autre hollow avait bouffées se lâchaient dans ma tête… C'était insupportable… Je ne pourrais pas vous le décrire mais imaginez avoir constamment une enceinte à pleine puissance collée à votre oreille...horrible. Toutes les âmes résonnaient pendant que je faisais route vers la forêt des Menos, plein d’autres Menos se trouvaient là-bas mais ils avaient tous la même gueule ca me stressait. J'étais sur les nerfs, la dalle me rendait fou. J’ai dévoré un Menos à mon arrivée. La réaction des autres fut instantanée : j’ai dû esquiver une flopée de Cero et encaisser quelques uns. La douleur était extrême et je n’avais pas de solution, aucune à part la fuite. Ma première retraite stratégique, les Menos étaient simple dans leurs approches, calmes tant que personne n’attaque mais passant direct en mode attaque à la première hostilité. Les stratégies à adopter ? Guerilla. Pendant un temps j’ai opté pour cette stratégie, je sortais d’un coin, dévorais un Gillian et repartais en encaissant quelques coups, au début la douleur était insupportable, plus je le faisais plus je m’y habituais, a la fin je pouvais encaisser un bon paquet de coup avant d’abdiquer, aucun son ne pouvait sortir de ma bouche, aucun cri, aucun son j'étais assaillie de plus en plus a chaque proie…

Un calvaire, mon esprit était tiraillé déchiré entre ma volonté et celle de milliers d'âmes en peine, chiaaaaaaaaaant ! Chiant ! C’est quoi cette merde ?! J’ai tué autant de personnes pour qu’elles viennent râler dans mes oreilles ? C’est quoi cette putain de merde là ? Ce système de merde me rend fou ! Je n’ai pas d’autres choix que de tuer ! Mon seul échappatoire c’est manger et encore manger comme une saleté de gosse boulimique et quand je fais ce que je dois faire je dois écouter les pleurs des faibles ?!

C’est ce genre de pensées qui me rongeait, devoir écouter chouiner des faibles me tapait sur l’système, je valais mieux que ça ! J'étais destiné à de grandes choses putain ! J’ai continué à dévorer des Gillian mais au bout d’un moment je ne me cachais plus, mon niveau était clairement au dessus, je pouvais simplement me servir sans réelles répercussions, les Gillians normaux ont un minimum de self control et savent que risquer leur cul pour un inconnu qui allait de toute façon finir par crever dans pas longtemps est inutile. Logique, la loi du plus fort. Mon silence m’avait d’un côté rendu service, entre deux pétages de plombs je réfléchissais : si j'étais capable d’assimiler les âmes quand je les mangeais et les têtes dures avait le droit de gueuler dans mon crâne, si je me faisais bouffer est-ce que je pourrais m’imposer dans l’esprit de quelqu’un d’autre ? J'étais curieux mais j’avais pas envie de tester. J’ai continué mon régime de Gillian jusqu'à sentir un truc bizarre en moi...une nouvelle étape ?

Une nouvelle étape du coup. Adjuchas. J’avais rétréci mais je me sentais bien plus puissant. J’avais retrouvé la parole et j'étais bien plus décontracté. Les voix avaient fermé leurs gueules mais je sentais qu’elles étaient encore la. Je découvrais ma nouvelle forme tranquillement quand un autre hollow s’est ramené. J'ai eu ma première discussion depuis plusieurs années :

"Tu compte rejoindre les rangs de l'armée ou bouger tout seul ?"

Quelle armée ? C'est qui ce mec ? Hoy ! HOOOOY introduis l'histoire mon pote wtf ! Je répondais en me grattant la tête :

"Pour l'instant j'connais rien, j'ai juste envie de bouffer et me fight donc franchement ? J'prendrais des infos après."

Il se retournait et lâchait un

"Ok."

Vous vous demandez sûrement pourquoi je ne l'attaquais pas ? Mes idées étaient claires. L'époque Gillian était finie. J'ai trop lutté pour finir mort parce que j'ai tapé sur un truc sans savoir ce dont je suis capable. Je ne plie pas, je suis juste observateur. Une sensation étrange remontait à la surface par contre… huh ?

"Hoy ! Tu vas clairement pas partir sans qu'on se fight ! HOY !"

Comme pris par une envie incontrôlable j'ai bondi sur le messager qui a eu le temps de se retourner pour esquiver et se positionner face à moi. C'était un hollow ressemblant à un chat, quadrupède donc plutôt mobile et faisant approximativement la taille d’un humain, mon premier combat en tant qu'Adjuchas.

Je n’avais aucune idée de l’enjeu, encore moins de son niveau mais ça rendait la chose bien plus intéressante. J’avais visiblement développé le goût du risque. Est-ce que c'était réellement le goût du risque ou mon flair du bon combat ? Excellente question. Je gardais un oeil sur mon opposant en gardant les bras le long de mon corps… Je n’avais jamais combattu sous cette forme, il avait l’avantage de l'expérience et la connaissance du terrain. Les secondes passaient et on s’observait. Il parlait, me demandait ce qui me prenait etc… Ça m’irritait. Ça m’irritait beaucoup trop. La distance entre nous n'était pas énorme, moins d’une dizaine de mètres mais j’étais face à un problème : Je n’avais pas encore le contrôle de ma vitesse. La forme précédente en terme de mobilité offrait des capacités très limitées. Quand je dis limitée je parle d'extrêmement limitées. La ? Bipède et petit mais je n’ai pas d...ah il attaque.

Le chat est, vue son attaque, impatient lui aussi. Il me lance un cero bleu océan et pendant que j’esquive il se retrouve déjà à ma portée, le bruit, le bruit qu’il a fait en bougeant, j'apprécie ce bruit, je ne l’ai jamais entendu mais ce bruit me semblait agréable à l’oreille. Le laser passait à côté de moi et je me retrouvais avec un chat la bouche ouverte chargeant une énergie bleue. Un autre laser ? Nah. J’utilise mes longs bras pour lui mettre un uppercut et lui faire lancer son laser de merde bien plus haut. Je ne maitrise clairement pas mon corps. L’objectif était de fermer sa bouche mais le contrôle n’est pas fou actuellement…

Je n’avais pas terminé ; j’ai pris l’avantage et je ne compte pas le laisser. J’attrape son cou pour le lever et le fracasser contre le sol. Il crie de douleurs mais ça m’importe peu. Je le jette plus loin en faisant signe que je l’attends.

“Continue.”

J’apprends petit à petit. Au vu de son action maladroite et risquée, c’est soit un suiveur, soit un bluffeur. Je viens de me transformer, cette forme est bien plus complexe qu’elle n’en a l’air et j’ai besoin d’un échauffement. Il ferait l’affaire. Quelques secondes après ma provocation il était de nouveau sur pattes. Bien. S’il redémarre avec un Cero je vais être déçu. Réellement déçu. Il secoue la tête et disparaît un instant, à nouveau ce bruit doux à l’oreille… Comment fait-il ? C'est unique ? Tout le monde peut le faire ? Pas le temps d’obtenir un réponse que je sens une lacération dans mon dos, ohhh il est passé dans mon dos ? Je veux sa technique. Le nombre d’applications que je peux donner ! Je saute en arrière donc. Pourquoi en arrière ? La logique veut que quand on prend un coup dans le dos il est bon d’avancer, mettre de la distance entre soi et son assaillant, mais justement. C’est un combat avec énormément de paramètres inconnus, chaque détail compte, je ne connais pas son expérience en combat mais après avoir foutu un coup de griffes a quelqu’un dans son dos on ne s’attend clairement pas a voir la personne reculer sans se retourner. D’autant plus que c’est un animal à quatre pattes. En quoi ca joue ? Si je suis trop proche je limite ses actions, si je me colle à lui un coup de pattes efficace n’est pas envisageable, il lui reste deux options, soit il tire un Cero, soit il me mord, soit il recule. Encore une fois c’est un chat, il ne peut attaquer qu’avec ses pattes avant si je me fais lacérer, en sachant ça je peux plus ou moins évaluer la position de sa tête. En prenant tout ça en compte je saute en arrière et sens sa tête sur mon dos, une fois le contact établi je me retourne brusquement et lui mets un coup de coude à l’oeil gauche.

Visiblement tout se passe bien, trop bien. Mon excitation se calme petit à petit, il est bien trop nul. Je ne suis pas spécialement fort, je n’ai même pas accès à toutes mes capacités. Non c’est pas un combattant. J’ai presque de la peine pour lui, presque. Je reprends encore mes distances pendant qu’il commence à paniquer, il est perdu, secoué et blessé. Le coup de coude avait fait effet mais ca ne me suffit pas. En passant dans cette forme j’ai obtenu une recette pour que les âmes prennent toute leurs saveurs. J’utilise un cero, ça je sais m’en servir vu que je n’avais que ça et mon corps sous ma forme précédente, il esquive et comme je pensais s’est focalisé sur le laser...ah la la. Il repose ses yeux une fraction de secondes plus tard pensant que j’avais imité sa technique d’ouverture : tirer son cero et le mouvement bizarre pour attaquer sur le côté. Non, j’ai préféré la jouer plus fine et à peine tiré ai couru le long du laser. Pourquoi ? Simple, encore une fois je joue sur ce qui est prévisible. Il n’a pas d'expérience en combat, utiliser une option improbable pour lui me permet de rester au dessus même sans capacités particulières. Comme prévu… Bordel, c’est déjà la fin de ce combat ? JE VEUX PLUS DE CE CON !

Comme prévu donc, j’ai pu l’approcher par derrière comme il a pensé que j’allais reproduire son attaque, j’ai d’abord attrapé sa patte arrière gauche, l’ai levé et fracassé encore et encore sur le sol. Ma frustration était… Intense, ma rage à un niveau rarement atteint, je n’attendais rien mais j’ai été quand même déçu… Je le fracasse encore, encore, encore et encore, une fois inerte je lui assène des coups de poings, sans arrêt jusqu'à avoir un gros chat hollow brisé de partout. J’ai repris mes esprits et ai dévoré mon premier adversaire...hum.

Je faisais le point sur ce qui venait de se passer, je ne contrôlais pas ou peu ma rage, le chat était nul et je voulais sa technique. Je soupirais et m'entraînais à sa technique en m’aventurant dans ce monde encore inconnu, espérant rencontrer et dévorer encore un bon paquet d’ennemis. J’avais surement provoqué Shadow truc… Ohhh merde. Ils étaient beaucoup ? Il avait une vraie armée ? Il me reste encore combien de formes avant d'être au top ? J’avais pas mal de choses en tête pour un début d’aventure.