Miyako Nijuusei - The Phoenix of Himura [Fini]

L’esprit n’était pas particulièrement serein. Comment pouvait-il l’être, alors que le jeune homme en face de lui l’observait sans sourciller. Mais c’est peut-être le monstre qui était à l’autre bout de la pièce, son masque tourné vers lui, qui le rendait stressé. Il ne pouvait se demander s’il avait fait le bon choix, à cet instant précis. Il avait accepté la mission d’espionner la jeune femme, et de lui tirer des informations, en jouant l’esprit en détresse, mais… Il n’était pas un peu du mauvais côté ? Mais sa raison reprit le dessus bien vite, il ne voulait pas mourir, il ne voulait pas aller dans l’au-delà avant de s’assurer que sa femme soit heureuse sans lui… Était-ce un mal de vouloir le bonheur d’un être cher en échange de quelques informations ?

L’homme étrange s’avança finalement vers l’âme humaine avec des feuilles et un crayon entre ses mains. D’un geste, il indiqua à l’esprit de s’approcher également, alors que lui alla s’asseoir sur un canapé délabré. Timidement, le vieil homme s’avança, et prit place devant l’homme, qu’il détailla un instant. C’était un jeune homme d’une vingtaine d’années, avec des yeux marron et une chevelure de jais. Mais peut-être que le trait le plus étonnant était le fait qu’il semble posséder une mauvaise hygiène de vie. Des habits délabrés, il n’était pas spécialement propre non plus, et ses yeux brillaient d’une étrange lueur. De la colère ? Ou bien du désespoir ? Il ne pouvait pas réellement le dire.

Le toussotement de son employeur le ramena à la réalité, lui demandant de lui raconter tout ce que la yakuza lui avait indiqué à propos de sa vie. Mais avant, il avoua être impressionné pour avoir réussi à tenir une conversation aussi longue avec cette dernière. En effet, des informations qu’il avait obtenues, elle n’était pas du genre à être une pipelette. Par conséquent, si jamais les informations que l’esprit avait reçues étaient intéressantes, l’homme aux cheveux noirs promettait de s’assurer de bonheur de la femme de l’esprit. Mais très vite, les louages laissèrent place à la demande, et il indiqua au vieil homme qu’il pouvait commencer son récit.

Ainsi, l’esprit commença l’histoire au début de la vie de Miyako. Celle-ci est née le 23 juin 1994, dans la ville de Karakura. Son père était un yakuza, qu’elle n’appréciait guère, même dans sa mort. Sa mère, il ne savait pas trop, n’ayant jamais approfondi le sujet. Tout ce que la jeune femme avait indiqué, c’était le nom de cette dernière, Eiko Nijuusei, et le fait que le père avait abandonné la jeune femme quand il apprit que celle-ci était enceinte de leur fille. La femme, vivant initialement à Yokohoma, est partie se réfugier à Karakura quand elle comprit que son copain ne comptait pas prendre ses responsabilités. De plus, elle voulait éviter des problèmes avec les yakuzas et elle a choisi la ville tranquille de Karakura pour élever sa fille.

Le griffonnement sur le papier arrêta le discours de l’esprit, qui observait ce que l’homme écrivait. Inconnu du premier, l'homme notait la très probable attaque de hollow sur la mère de l’enfant durant sa grossesse dans la ville, étant un lieu où les esprits sont très présents. La fille n’avait aucun réel moyen de le savoir, et pour peu qu’elle soit une fullbringer indépendante, Xtraction ne lui avait donc pas spécialement expliqué l’origine de ses pouvoirs. Ce qui était un bon point pour lui et ce qu’il recherchait comme information. Sa prise de note terminée, il indiqua à l’esprit de continuer.

Le mort continua donc, indiquant que la jeune femme, aussi loin qu’elle s’en souvenait, avait toujours eu la capacité de voir les esprits des morts. Très vite, elle avait même conclu qu’elle était la seule dans ce cas, vu que ni ses amis d’enfance ni sa propre mère ne semblaient pouvoir les apercevoir. Elle arrêtait d'en parler, quand elle observa le changement de regard des gens au fur et à mesure qu’elle grandissait. Elle était passée d’une jeune fille imaginative à une fille étrange. Elle n’était pas stupide. Elle avait compris vers ses quatre ans qu’elle n’était pas normale, qu’un enfant normal ne peut pas voir les esprits.

Mais il n’y avait pas que ça. Déjà enfant, elle était plutôt garçon manqué. Elle préférait largement les dessins animés pour garçon, ainsi que les récits héroïques, mais d’après elle, c’est une conséquence directe d’un événement qui se passa durant son enfance, qui la poussa indirectement à prendre ces goûts-là et pas d’autres. Miyako ne se souvenait pas de tout, mais durant son enfance, elle se souvient de l’apparition d’hommes en tenue noire frappés à sa porte. Évidemment, c’étaient des yakuzas, bien qu’elle ne puisse le savoir à l’époque. De son expérience, elle pouvait conclure que les mafieux étaient venus voir la mère, à propos des dettes de son paternel. Mais quand elle était enfant, il y avait une seule chose qu’elle avait enregistrée. Sa mère n’était pas spécialement une femme souriante, et pour cause, elle devait beaucoup travailler pour subvenir au besoin de sa fille. Cependant, son visage attristé est encore marqué à ce jour dans l’esprit de Miyako, et pour elle, c’est à ce moment qu’elle a pris une décision.

Si personne d’autre ne pouvait le faire, alors elle serait celle qui protégerait sa mère, et qui la ferait sourire.

C’est ainsi qu’à l’âge de ses cinq ans, la jeune fille décida de suivre des cours de judo, avec pour ambition de devenir assez forte pour protéger sa mère. Évidemment, c’était un rêve illusoire, elle ne restait qu’une enfant. Elle est allée jusqu’à défier un des yakuzas dans un combat, et pour l’occuper, ce dernier accepta. Évidemment, la jeune fille ne pouvait pas gagner. Malgré tout, c’est ici que prennent ses racines pour sa passion sur les arts martiaux, qu’elle possède encore à ce jour.

Ensuite, elle sauta directement à l’âge de ses sept ans, qui fût l’âge de sa première rencontre avec un hollow et un shinigami. Elle ne se souvient pas de tout, si ce n’est qu’en marchant dans la rue, elle avait entendu un grondement qui provenait au-dessus de sa tête. En levant les yeux en direction du bruit, c’est là qu’elle aperçut la sombre créature lui foncer dessus. L’énorme créature en forme de chauve-souris pourfendait le ciel et fonçait sur elle, et alors qu’elle hurlait de terreur, un shinigami tua le hollow. Depuis cet accident, elle ne peut supporter les chauves-souris.

Si l’on oublie les accidents que l’esprit vint de décrire, son enfance était plutôt heureuse, mais tout possède une fin. En effet, à ses neuf ans, la jeune fille fut séparée de sa mère. Cette dernière, suspectant sans doute que son heure était venue, a confié son enfant à sa sœur, qui l’amena à Tokyo. Bien sûr, Miyako ne voulait pas se séparer de sa mère, et cette dernière, pour la calmer, lui promit que les deux se reverraient. Eiko alla jusqu’à la motivé, en lui indiquant qu’une héroïne ne pleure jamais, et qu’elle doit être assez forte pour surmonter les obstacles. Bien sûr, elle voulait faire plaisir à sa mère, et donc, elle se calma, et elle finit par accepter son départ vers Tokyo.

C’est donc sans surprise que l’esprit annonça que ce fut une promesse qui n’avait jamais été tenue.

À partir de ce moment, les graines pour la future adolescence de Miyako étaient déjà semées. Si les premiers mois étaient sereins. En effet, bien qu’elle fût éloignée de sa mère, le fait que le nombre d’esprits était inférieur à Tokyo la rendait heureuse. Elle aurait moins à faire d’effort pour les ignorer et elle pensait enfin devenir normale. Entre la déception de s’apercevoir que ce n’était pas le cas, et le fait qu’elle ne pouvait pas rendre visite à sa mère, son caractère c’est petit à petit détérioré, et elle commença à devenir ingrate envers sa tante et son oncle. L’esprit ajouta également que l’incendie dont elle avait été victime n’avait pas dû aider son cas.

En effet, à quelques jours de la rentrée au collège, elle fut prise au piège dans un incendie. Elle fut sévèrement blessée et elle passa plusieurs semaines à l’hôpital. Aujourd’hui, elle possède encore la cicatrice des flammes de son bras droit, qu’elle cache toujours sous son bandage, bien qu’elle admette qu’elle le fait plus par habitude que par réel danger d’empirer son état. Mais cet incendie n’est pas resté marqué dans son esprit pour cette raison à vrai dire.

Le vieux fit une petite pause, puis expliqua à l’homme que Miyako lui montra ses capacités à ce moment-là. Pour elle, c’est à ce point précis que ses pouvoirs de fullbringer se sont réveillés. C’était à ses treize ans que Miyako compris qu’elle était réellement différente, et accouplée avec la cumulation de sa frustration concernant sa mère, et pleine d’autres petites embrouilles qu’elle n’a jugé pas utile de révélés, elle a finalement pris la décision de se rebeller contre la société, et de devenir une délinquante à temps plein. À l’époque, elle se pensait intelligente, à vouloir suivre cette voie pour montrer son indépendance. Évidemment, comme elle le souligna juste après, elle avait fait exactement comme toutes les autres filles de son genre. Ironiquement, c’était peut-être le moment de sa vie où elle était le plus normal, d’un certain point de vue.

Enfin, normal reste un grand mot. En effet, comme il venait de le raconter, Miyako venait de réveiller ces pouvoirs durant cette période. Elle était restée plutôt vague sur ses pouvoirs durant le début de ses années de collèges, mais elle lui avait raconté que ses capacités ne dépassaient pas l’utilisation de l’énergie spirituelle via un objet spécifique.

L’homme, qui écoutait plutôt d’une oreille discrète, pas spécialement intéressée, se redressa d’un coup, et pressa le vieillard pour avoir des informations supplémentaires. Mais il ne savait pas, la femme semblait être méfiante et n’avait pas dévoilé quoi que ce soit à propos de son pouvoir propre, au malheur de l’homme qui claque des dents de frustrations. Il prit des notes, presque rageusement, tout en indiquant sèchement à l’homme de continuer, ce qu’il fit.

Miyako lui avait raconté que dès sa venue dans le collège, elle s’était forgé une personnalité de délinquante. C’était plutôt jeune à vrai dire, mais ça lui a permis de rejoindre un groupe de filles, qui se nommait Shidarezakura, bien qu’au début elle était la bonne à tout faire. Rien de plus normal, la transition ne s’est pas faite d’un coup. Que ce soit son premier vol de bonbon qu’elle regretta pendant de nombreux jours, à son mal-être après avoir manqué de respect à un de ses senpai, elle admettait volontiers qu’au début, elle était pitoyable.

Mais plus le temps passait, plus elle s’affirmait dans ce modèle… Et vers la dernière année de collège, la jeune fille était devenue une dure à cuire. Ayant continué les cours d’arts martiaux, elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, et n’avait que peu de respect pour autrui, et encore moins pour les règles de conduite. Bref, elle était devenue une bagarreuse, qui refusait obstinément de garder quoi que ce soit enfantin dans sa vie. Elle alla jusqu’à jeter une collection complète d’une série de manga dans la rivière, une erreur qu’elle regrette encore aujourd’hui. Car c’est une chose qui ne l’a jamais quitté au fond d’elle. Même en étant adulte, elle apprécie encore de lire ce genre d’histoire. Elle avoua ensuite d’avoir été une idiote, et de ne pas comprendre que tous ses choix avaient des conséquences dont elle ne se rendait pas forcément compte.

Elle était trop jeune pour comprendre que ses notes allaient l’empêcher d’aller dans de grandes universités quand elle serait une jeune adulte. Elle s’était sans doute condamnée, dès cet âge, à finir dans la voie du crime. Même ses bonnes notes en sport et en physique chimie, les deux seules matières qui l’intéressaient, n’auraient sans doute pas suffi. D’ailleurs, elle m’avoue un secret à ce propos. En effet, il parait que sa propre mère était une mordue de la science qui aurait souhaité devenir une scientifique, mais qui aurait plus ou moins fait les mêmes erreurs que Miyako, d’après sa tante. Cette dernière lui avait indiqué qu’elle avait la même passion pour les sciences, et le même état d’esprit qui brûlait ses chances de réussir à partir dans cette direction. Sa famille adoptive l’avait presque supplié d’arrêter avant qu’il soit trop tard, mais évidemment, elle avait fait la sourde oreille.

Quoi qu’il en soit, l’esprit revenait finalement sur le résumé de sa vie. Miyako, devenue bien plus forte et affirmée depuis le début du collège, défia sa cheffe, âgée de deux plus qu’elle, dans un combat pour prendre sa place. Pour l’adolescente, celle-ci n’était pas digne de diriger le gang, courbant trop l’échine devant les gangs de garçons du quartier. C’est ici qu’elle me confia, depuis l’éveil de ses pouvoirs, qu’elle avait pas mal progressé… Enfin, toujours d’après ces dires, pour l’adolescente qu’elle était à l’époque. En réalité, elle commençait juste à comprendre le véritable fonctionnement de son pouvoir.

Grâce à des expérimentations, et suivant des instincts qui sommeillaient en elle, Miyako avait fini par comprendre son pouvoir. Elle pouvait extraire l’âme des objets, et altérer leurs propriétés. Mieux encore, les humains ne pouvaient pas apercevoir qu’elle modifiait les objets. En effet, la lumière émeraude était faite de reishi, et étaient donc invisible des yeux des personnes normales. Bien qu’elle fût à des années-lumière de ses capacités actuelles, cela lui avait été très utile. À l’époque, il fallait qu’elle garde le contact avec un objet plusieurs secondes pour pouvoir le modifier. Aujourd'hui, elle peut le faire presque instantanément.

C’est donc grâce à ce pouvoir, et une supériorité physique dû à son utilisation du reiryoku, qu’elle put battre avec un peu de difficulté sa senpai. Miyako avait plutôt bien décrit la scène à vrai dire. Les visages horrifiés des spectateurs quand elle se prit un coup de barre de fer, qu’elle arrêta avec ses mains. Suivit de la stupéfaction à la deuxième attaque, quand la barre de fer se brisa avec son coup de poing. Et sa propre colère, qui servit de carburant pour rouer de coups son ancienne cheffe qui avait fini défigurée par ses coups de batte renforcée… Il admit que la femme lui avait expliqué que si ce n’était pas pour les autres filles qui l’avaient arrêté, elle aurait probablement tué sa première personne ici même, sans s’en apercevoir. Quand elle s’en était aperçue, elle avait été choquée par elle-même, et avait presque décidé de ranger son manteau de délinquante, de peur de tuer quelqu’un sans le vouloir.

Elle était différente… Et bien plus forte que n’importe quelles autres délinquantes ainsi que des garçons de son âge, si l’on prenait ses résultats en EPS. Sans compter sa résistance, grâce à laquelle Miyako avait réussi à résister à une bonne partie des coups de son adversaire sans même broncher, alors qu’elle était une lycéenne en fin de croissance à cette époque. Si elle ne se contrôlait pas, elle risquait de commettre un crime irréparable. Même si elle voulait se rebeller contre la société, elle ne voulait pas tuer quelqu’un… Mais elle pouvait encore moins laisser des personnes plus faibles se faire martyriser.

Quelques jours après sa victoire, et sa nouvelle fonction de cheffe, son gang fut attaqué par celui qui régnait sur le quartier. Il fallait avouer que le chef n’avait pas aimé que sa petite amie se soit fait autant fracasser la figure. Il avait donc capturé les membres du groupe de Miyako, pour se venger sur elle. La nouvelle dirigeante, prévenue par une de ses amies, accourue sans réfléchir pour aller les secourir. L’esprit ajouta que la yakuza reconnut avec un sourire qu’elle ferait encore de même aujourd’hui, qu’une voix en elle la poussait encore à agir ainsi, malgré tous les crimes qu’elle a commis. Peut-être qu’au fond d’elle, l’héroïne qu’elle voulait devenir existe encore.

Elle arriva donc sur la scène, en détruisant un mur de brique, après avoir altéré ses capacités bien évidemment. Miyako se souvient encore du cri horrifié de la copine du chef, son visage entouré dans plein de bandage, et de la stupeur générale quand elle apparut. Elle portait alors fièrement la veste qui servait de symbole de pouvoir à la dirigeante du gang des Shidarezakura. Ce qui s’ensuivit fut une grande bagarre de rue, tout d’abord entre les deux adolescents. Mais le garçon, apeuré du fait que Miyako ne semblait même pas ressentir les coups qu’il donnait, ordonna à son gang de l’attaquer. Si au début elle était la seule à combattre, son propre groupe lui vint finalement en aide, inspiré par sa détermination. C’est ainsi qu’elle fût acceptée non seulement en tant que nouvelle dirigeante des Shidarezakura, mais aussi des délinquants du quartier.

Enfin venait le lycée. Si l’on pouvait croire que Miyako allait continuer sa vie dans la délinquance… C’était ce qu’elle prévoyait de faire à l’origine. Elle avait une petite réputation dans les alentours du quartier et du lycée, et dès son premier jour, même les délinquants les plus ancrés dans le lycée ont préféré la rejoindre. Il faut dire, entre être avec elle, ou contre elle et être envoyé à l’hôpital, il y a tout un monde. La yakuza en devenir avait donc déjà tout son petit système établi à vrai dire, sa petite société dans l’ombre du lycée. Les protections, les privilèges… En bref, le racket. C’est aussi à cette période qu’elle se mit à fumée, juste pour paraître cool. Elle est allée jusqu’à pousser le vice en achetant un étui de cigarette personnalisé. Fière de son acquisition, elle avait même montré la boite métallique ornée d’un dragon à l’esprit. Miyako se désigne elle-même en tant que petite frappe durant cette période.

Cependant, sa vie a changé de course. Que ce soit un coup du hasard, du destin, ou d’autre chose, un événement lui est arrivé qui avait, a, et continuera de changer sa vie à jamais.

Le vieillard s’arrêta un instant, pensant, puis reprit son rapport … Au fond, la réunion qu’elle a eue avec Tsukiko Kinoshia était un peu la rencontre en lui et sa femme. Avant de la rencontrer, il était un moins que rien qui ne faisait aucun effort. Puis elle est apparue dans sa vie, et il a voulu soulever des montagnes pour elle.

La yakuza avait énormément décrit son amour de jeunesse, et lui avait même montré une photo. Des cheveux bruns qui descendaient jusqu’au-dessus de son fessier, des yeux aux couleurs émeraude, qui semblaient tout aussi bien remplis de malice que de joie de vivre… Il aurait pu continuer à la décrire, mais il continua son récit, se doutant que l’homme s’en fichait éperdument de tout cela.

Miyako et Tsukiko se sont rencontrés au début des années du lycée, et plus exactement, les deux étaient dans la même classe. Bien sûr, la délinquante n’avait pas enregistré la moitié des élèves de sa classe, elle n’en avait pas grand-chose à faire. Ce qui était tout l’inverse de Tsukiko, qui dès le début, avait ressenti une aura différente à propos de la protagoniste. Quoi qu’il en soit, pour la yakuza, leur premier rapprochement s’était fait quelques semaines après la rentrée. Ce jour-là, Tsukiko avait des problèmes avec des punks de passage, et il se trouve que Miyako elle-même était dans les parages. Évidemment, même si elle n’était pas une membre de son gang, elle n’a pas pu s’empêcher d’intervenir. Puis, ça lui faisait une bonne excuse pour voir ses progrès au niveau des arts martiaux. Pour résumé, le fait qu’elle n’a pas décrit le combat est une preuve suffisante pour indiquer ses avancements dans le domaine.

Petit à petit, elle devenait adulte, et l’écart entre elle et les humains normaux se creusaient de plus en plus. Elle avait une réputation de démone à cette époque, qui peut tout détruire sur son passage, ce qui, d’un point de vue de ses pouvoirs, était sûrement possible, même pour elle à l’époque. Cependant, malgré cette réputation, ça n’a pas empêché Tsukiko de la remercier, et mieux encore, de l’approcher constamment. Miyako admit qu’au début, elle ne la voyait que comme un pot de colle.

L’esprit se grattait la tête. Il n’avait pas des détails sur la romance. En effet, la seule raison pour laquelle la fullbringer avait accepté de lui raconter sa vie, c’était pour passer les informations à Tsukiko, qui était morte. La yakuza voulait que son premier amour sache qu’elle allait bien, même si elle n’avait pas forcément fait de bon choix. Par conséquent, tous les détails sur la romance ont été éclipsés par Miyako, vu que l’intéressée les connaissait déjà.

La femme à la chevelure d’argent avait tout de même donné quelques indications sur celle-ci. Que ce soit le bracelet qu’elle porte sur son poignet gauche, qui est le premier cadeau de sa petite amie, à leurs activités qui devenaient de plus en plus communes. Que ce soit des courses, du karaoké, ou de simples ballades, Tsukiko s’était infiltré dans le coeur de Miyako, même si celle-ci ne s’en était pas rendu compte tout de suite. La délinquante disparaissait petit à petit. Elle revenait en classe, elle regagnait un semblant de respect… Que ce soit à l’école ou dans la vie familiale, l’apparition de Tsukiko dans sa vie l’a probablement empêché au moins de trop sombrer dans ses propres ténèbres.

C’est la première que Miyako lui avait confectionnée un bento dont cette dernière a compris qu’elle était tombée amoureuse. Son bento était raté, et ce n’était pas si étonnant, elle n’avait jamais cuisiné de sa vie. Malgré ce désastre culinaire sans nom, Tsukiko lui fit, d’après ses dires, un des sourires les plus radieux qu’elle n’avait jamais vu. C’est à ce moment précis, alors qu’elle se souvient d’avoir senti son sang grimpé au visage, qu’elle a su qu’elle était tombée amoureuse. Mais elle était trop fière pour l’admettre. La reine des délinquantes, tombée amoureuse. C’était pour elle impossible. Chaque jour, elle avait une excuse différente pour justifier son comportement auprès de Tsukiko, qui prenait un malin plaisir à jouer avec elle. Après tout, elle était aussi amoureuse de Miyako.

Au milieu de la deuxième année de lycée, près six mois de mascarade, Miyako a fini par accepter ses émotions et a finalement demandé à Tsukiko de sortir avec elle. Bien évidemment, cette dernière accepta.

Cependant, tout n’était pas rose, loin de là… Une menace qui planait sur elle depuis son enfance venait enfin de la rattraper après toutes ces années. C’est pour ça qu’elle voulait que Tsukiko sache que c’était la yakuza qui avait mené, indirectement, à sa mort. À cause d’elle, sa vie lui avait été volée, et elle ne pouvait pas se le pardonner. Donc elle espérait sincèrement qu’elle était heureusement de l’autre côté, peu importe ce qui s’y trouvait.

Même avant tout le drame, Miyako devait lutter avec d’autres problèmes. En particulier une position sociale acceptable. En effet, elle a fini par redonner le flambeau des Shidarezakura à sa seconde, abandonnant sa vie de délinquante. La protagoniste avait en effet envie d’avoir une vie acceptable pour le bonheur de Tsukiko. Elle avait appris les origines de son père et de sa mort récente. Sa tante lui avait aussi avoué le décès de sa mère des années auparavant, et toutes ces informations ont fini par convaincre Miyako de ne pas faire la même bêtise que son père qu’elle ne connaissait pas. Cependant, ce n’était pas une chose aisée. Son dossier scolaire était mauvais, aucune université ne voudrait d’elle. De plus, même si elle s’était rangée, les gens, que ce soit les élèves en passant par les professeurs, la voyaient toujours comme une délinquante.

Et ce fut le début de la chute en enfer. Miyako ne pouvait pas faire disparaître sa réputation, et un gamin avait voulu impressionner ses amis en l’attaquant. Il pensait que son départ du gang était dû à une faiblesse de sa part. C'était sans doute la pire erreur de sa vie, qui lui coûta quelques os, à lui et ses amis. À force, sa maîtrise de l’énergie spirituelle lui permettait de faire des choses incroyables physiquement, sans même altérer les objets. Par exemple à sa majorité, elle soulevait une poutre, bien qu’avec des difficultés.

Cependant, la petite frappe qui avait agressé Miyako n’était pas en réalité une personne lambda. En effet, c’était un adolescent qui possédait un grand frère qui était trempé dans le monde du crime. C’est donc dans sa dernière année de lycée que l’ancienne délinquante fit face pour la première fois depuis son enfance à un yakuza. Pour lui, d’habitude, c’était un travail assez facile de trouver des copines à son frère, ou bien de calmer ceux qui l’embêtaient. Les adolescents n’étaient en général pas assez stupides pour venir affronter un membre de la plèbe. Ça, c’était jusqu’à ce qu’il tombe sur Miyako. Évidemment, le plus stupide des deux ici fut le grand frère qui n’avait pas analysé l’état de son petit frère, et qui pensait qu’il allait pouvoir effrayer une fille facilement. Quand il fut encastré dans le mur, abasourdi et à moitié conscient, il est probable que son cerveau ne pouvait retenir qu’une seule information. Le nom de celle qui l’avait mis dans cet état.

Avec le temps, la fullbringer suspecta que son nom a fini par se retrouver dans une des conversations des yakuzas. Parmi les criminels, l’un d’eux devait être un des anciens créanciers de son père. Bien sûr, il a sauté sur l’occasion pour récupérer son dû sur le dos de la jeune femme, qui n’était clairement pas disposé a payé un inconnu. Surtout pour rembourser les prêts d’une personne qui pour elle, était tout aussi inconnue. Il faut en plus ajouter à cela que sa tante et son oncle avaient quelques problèmes d’argent, et que Miyako essayait de les aider à son niveau.

Elle faisait pas mal de petits boulots pour gagner un peu d’argent, et parmi ceux-là, elle aidait une vieille femme à s’occuper de ses animaux. Si c’est elle qui lui a donné un hobby des plus étranges, c’est son temps avec cette personne âgée qui l’avait motivé à avoir sérieusement un objectif pour son futur. Une chose que la yakuza en devenir ne possédait pas réellement à cette époque. C’était le genre de fille à penser dans l’instant présent plutôt que dans un futur lointain. Pour Miyako, le simple fait d’être avec Tsukiko lui était suffisant au début. Mais plus le temps avançait, plus elle comprenait l’importance d’avoir des moyens, surtout quand les deux tourterelles vivront ensemble.

Malgré son désir d’avancer, que pouvait-elle réellement faire ? Sa force ? Même si avec ses pouvoirs, elle peut avoir du travail dans les métiers du chantier, ça ne serait pas spécialement lucratif. Vivre de sa passion des arts martiaux ne la tentait guère, même si elle savait qu'avec ses capacités, elle pouvait atteindre les sommets. La science ? Il est vrai que Miyako était très douée en physique et en chimie, et ce depuis le début de ses années de collège. Toutefois, ses notes générales lui empêchaient d’atteindre les universités. Alors quoi ? Il lui restait une voie, une voie qu’elle se refusait d’emprunter pour le bien de sa petite amie, et ce, malgré son instinct qui l’y conduisait. La vie de yakuza.

Par défaut, la jeune femme avait fini par choisir de devenir le soutien de Tsukiko pendant ses études. En effet, cette dernière visait une école prestigieuse de restauration, et avait déjà son rêve depuis sa première année de lycée. Ayant rejoint le club de cuisine, la copine de la protagoniste souhaitait ouvrir son propre restaurant, et c’était son rêve. Miyako avait donc décidé de l’aider à remplir son rêve, car elle-même n’en possédait pas.

Mais elle a fait une grosse erreur. Pour protéger sa copine, Miyako a décidé de ne pas lui parler de ses déboires avec les yakuzas. L’évitant même de plus en plus, pour éviter que ces derniers remontent jusqu’à elle, et l’utilisent contre son gré, elle pensait la protéger. Mais elle avait tort. Si au début, les yakuzas avaient été plutôt sympas, pour peu que de demander un payement à une jeune femme fût une chose gentille, les faits se sont vite aggravés. Les menaces sont arrivées, et peu après, les exécutions de celle-ci. Bien sûr, même des criminels confirmés ne commençaient plus à être une menace concrète pour la jeune femme. Du moins, si l’on parle uniquement en matière de combat.

Sa relation avec Tsukiko avait fini par être apprise par les personnes de la plèbe. Ils ont sauté sur l’occasion pour faire chanter l’ancienne délinquante, et ils ont capturé sa copine innocente. Ils n’avaient eu aucune difficulté à le faire, vu que celle-ci était complètement ignorante des affaires de son âme sœur. C’est donc le scénario classique qui se déroula pour Miyako. L’argent contre la survie de l’intégrité de sa copine. Mais elle était trop fière. Elle avait toutes les cartes en main, littéralement. Elle aurait pu passer un coup de téléphone, et tout aurait été réglé avec aise. Mais elle a décidé de les défier, et de sauver elle-même sa petite amie. Le résultat fut prévisible…

Tsukiko a payé le prix de la bravade de l’ancienne délinquante, et fut mortellement blessé par une des balles tirées par les yakuzas. Miyako était brisée mentalement devant ce fait. Pourtant, jusqu’à son dernier souffle, Tsukiko ne blâmait pas sa copine. Elle restait à ses yeux une femme incroyable, qui aurait la force de bouger des montagnes. Puis, elle ne voulait pas la voir tombée dans le désespoir. Ainsi, elle lui demanda de prendre son rêve, et d’en faire le sien. Ne pouvant pas lui refuser sa dernière volonté, Miyako lui avait promis qu’elle allait créer son restaurant, quoi qu’il en coûte.

Satisfaite, sachant pertinemment que Miyako n’était pas du genre à faire des promesses en l’air, Tsukiko ferma pour une dernière fois ses yeux. C’est donc le 15 août 2013 que Tsukiko rendit l’âme, et qu’une chose se consuma dans l’ancienne délinquante.

Après avoir été silencieux pendant une bonne partie du discours de l’esprit, l’humain se redressa tout en indiquant à l’esprit de se taire. Son intérêt avait été piqué par une de ses phrases. En effet, il était curieux sur ce coup de téléphone que la yakuza avait cité pendant son récit, et qui aurait pu arranger la situation. Il avait enfin peut-être trouvé la preuve que son chef lui avait demandée, et qui justifierait la mise en place de l’élimination de Miyako.

Cependant, avant que l’esprit n'ait pu répondre, le hollow tout comme le fullbringer firent volte-face contre la porte, qui explosa en plusieurs morceaux. Alors que les pièces de la porte tombaient sur le sol, l’ouverture laissait entrevoir une silhouette qui entra dans la salle, un pistolet dans la main. Avec ses yeux de rubis, elle observa les trois comploteurs à tour de rôle.

Miyako Nijuusei venait d’attraper la souris qui la traquait depuis quelques jours, et elle avait bien l’attention de l’exterminer.

La femme vêtue d’un accoutrement masculin observa la scène qui se passait sous ses yeux, un léger sourire aux lèvres. En effet, depuis quelques jours, elle savait que quelqu’un l’espionnait, mais elle ne pensait pas réussir à le trouver si facilement. Ce fut une tâche aisée de suivre l’énergie spirituelle de l’esprit. En effet, si les deux autres individus avaient masqué leurs reiatsus, ce n’était pas le cas du fantôme. C’était l’une des raisons pour lesquelles elle avait passé aussi longtemps à parler à ce dernier. Elle voulait se familiariser avec l’esprit du vieil homme pour pouvoir le traquer. À son apparition avec le hollow, Miyako avait ressenti une énergie proche de la sienne, pendant un court instant. Elle avait donc naturellement voulu vérifier la source de cette sensation. Et il lui semblait que le pari avait été gagné, et bien plus encore.

- Merde ! Je ne pensais pas qu’elle allait arriver à suivre sa faible émanation d’énergie spirituelle ! Je vais m’occuper d’elle, Slowhunt, l’esprit est à toi !

- Parfait, j’en avais marre d’attendre. Dépêche-toi de t’occuper d’elle Serviendo, cet endroit m’ennuie, et j’ai faim.

- Hein ? Mais… Non… Ce n’est pas ce que …

Il était clairement évident que l’esprit s’était fait entourlouper par les deux alliés. Celui-ci semblait complètement désemparé dans la situation dans laquelle il se retrouvait. Mais il y a une chose qu’il comprenait. Le monstre qui le surveillait du fond de la pièce ne désirait que le dévorer depuis le début. L’hollow, ayant la forme d’une sorte de lézard, s’approchait lentement de sa nouvelle proie. Il n’était pas spécialement rapide, mais il était évident que se retrouver sous ses crocs serait un aller sans retour. La bave qui suintait au sol laisse transparaître une légère fumée toxique. Le vieillard ne demanda pas son reste, qui prit la fuite à travers l’ouverture que la yakuza venait de faire, qui ne lui prêta même pas un regard.

Ses yeux étaient rivés vers le fullbringer en face d’elle. Une fois que l’âme avait quitté la salle, Miyako commença à tourner en cercle autour de l’homme en face d’elle, qui suivit son exemple. Un instant après, Slowhunt disparaissait dans le couloir, poursuivant l’esprit en détresse. Les deux humains pouvaient suivre l’avancement de la traque qui était en cours dans le bâtiment, les deux esprits laissant émaner leur énergie spirituelle. La femme savait qu’elle n’avait qu’un temps limité avant que le hollow capture le vieux… Plus que limité. Le hollow avait une forme animale, et de ce qu’elle avait plus observé lors de ses affrontements, ces derniers étaient largement plus puissants que les autres. Un simple esprit ne tiendrait pas plus de quelques minutes lors d’une traque… Une dizaine de minutes, au mieux.

La yakuza s’arrêta de tourner en rond, pointant son arme vers l’homme aux cheveux de jais. Celui-ci cependant, ne semblait pas vraiment apte à lancer le combat. À la place, il se mit plutôt à lui parler. Il était évident que c’était un moyen de gagner du temps, mais Miyako le laissa faire, pour le moment.

- Tu n’es pas très loquace, Phénix d’Himura. Ou devrai-je dire Miyako Nijuusei ? Mais ça m’arrange, je vais pouvoir aller droit au but. Je te laisse une unique chance de nous rejoindre. Pose ton arme au sol, et attendons patiemment le retour de Slowhunt. De là, je pourrais t’amener voir notre chef.

La femme à la chevelure d’argent ne baissait pas son arme, l’inclinant simplement de droite à gauche pendant quelques secondes, avant de prendre la parole.

- C’est pour ça que tu m'espionnes depuis quelques jours ? Pour me recruter dans un groupe ? Soit, mais tu dois me parler un peu plus de ta… Communauté. Tu comptes me convaincre sans m’expliquer quel est votre but.

L’homme avait un sourire. Que la femme soit sérieuse ou non, cela ne changeait rien pour lui. Bientôt, ils seront deux à l’attaquer, et si elle ne décide pas de les rejoindre de son plein gré, ils pourraient la forcer à travers le portail. Si elle devenait trop pénible en utilisant la manière forte, elle allait mourir. Pour lui, c’était une situation gagnante, et il décida donc de continuer à divertir son adversaire. Puis s’il y avait une petite chance, pour la faire rejoindre Xperencia, pourquoi ne pas la saisir. D’autant plus qu’il savait exactement quoi dire.

- Notre groupe est composé de gens comme toi et moi, des fullbringers ! Notre but est simple : c’est d’être une armée pour aider notre sauveur à éliminer ses chiens de shinigamis ! Tu ne le sais peut-être pas, mais c’est à cause d’eux que nous sommes ainsi ! Tu ne te demandes pas pourquoi ils nous pourchassent ?! Pour eux, nous ne sommes rien de plus que des jouets ! En l’aidant, on pourra ainsi libérer tout nos …. !

Un bruit sourd résonna dans la pièce. Puis, après un instant de silence, un léger râle de douleur provenait de l’homme qui sautillait sur place, sa main droite placée sur sa cuisse gauche. Même dans la faible luminosité de la pièce, on pouvait apercevoir le liquide rouge qui s’échappait de ses doigts. Miyako nota qu’il n’était pas au sol, et bien qu’il grimaçait de douleur, l’homme ne semblait pas être réellement atteint. Rien de plus normal s’il était au moins de la moitié de la puissance de la femme. Celle-ci avait tiré à balles réelles, pour éviter que son adversaire remarque l’attaque qui se préparait. Les dégâts avaient été moindres, mais au moins, elle l’avait blessé. Il serait seulement ralenti pendant quelques jours, tout au plus.

C’était un des désavantages, et un des avantages, d’être des personnes de chairs. À l’inverse des hollows ou des shinigamis, les fullbringers n’étaient pas des âmes, mais bien des êtres vivants. Certains semblent l’oublier par l’exploit, mais Miyako sait plus que quiconque qu’une simple explosion bien exécutée pourrait tuer la majorité des fullbringers. Du moins, s’ils ne se sont pas préparés, comme ce fut le cas ici. Il avait été trop confiant, et il en avait payé le prix. Mais il n’allait pas mourir aujourd’hui, il n’était pas la priorité de Miyako. Le phénix n’était là que pour lui faire comprendre un message… Et voir si elle ne pouvait pas essayer d’ébranler sa foi dans ses convictions.

- C’est vraiment osé de parler de libérer les fullbringers, quand les tiens ne sont que des prisonniers. Tu ne t’es jamais demandé pourquoi ils vous gardaient dans votre dimension étrange ? Ni pourquoi ils vous envoient majoritairement avec des hollows pour vous surveiller ?

- Arrête de dire n’importe quoi ! Nous avons été libérés ! C’est toi qui es encore prisonnière d'illusions ! Mais je vois que j’ai été stupide d’espérer une étincelle d’intelligence de ta part ! Je vais te tuer ici, et maintenant, Miyako Nijuusei !

Miyako hocha négativement la tête, alors que des éclairs verts apparurent sous ses pieds. Difficilement, l’homme reposa son pied au sol, grimaçant. Puis, il prit une posture de combat, prêt à en découdre. Cependant, sûrement à cause de sa jambe, l’antagoniste avait du mal à tenir debout. Mais la fullbringer ne semblait pas vouloir profiter de son avantage et encore moins l'attaquer directement.

- Je vais te laisser quelques jours… Pour méditer sur ta situation. Profites-en pour réfléchir sur ce que tu es vraiment, Sirviendo… Ou devrais-je plutôt t’appeler serviteur ? C’est ce que le nom que vous partagez tous veut réellement dire. Si ça, ce n’est pas une preuve de votre soumission, je ne sais pas ce que c’est.

Abasourdi par les dires de son ennemie, le blessé ne réagit pas de suite, essayant de comprendre ce qu’elle voulait dire. Pour lui, la femme lui mentait, tout simplement. Elle voulait le faire vaciller pour le pousser à trahir les siens ! Mais il n’eut pas le temps de penser davantage, alors qu’il tomba sur le sol, son sens de l’équilibre totalement bouleversé. Puis il comprit pourquoi il n’arrivait pas à tenir en place. Ce n’était pas à cause de sa blessure. Mais à cause de la yakuza, qui faisait vibrer le sol sous leur pied en utilisant ses pouvoirs. Très vite, le fullbringer comprit l’objectif de celle-ci quand le sol se brisa sous ses pieds, l’entraînant ainsi quelques étages en dessous… Là où étaient l’esprit et Slowhunt…

Là où était son échappatoire pour rentrer dans le Hueco Mundo.

Les deux furent d’ailleurs surpris par le vacarme salvateur causé par Miyako, qui se réceptionna sur le sol, alors que les gravats firent un bruit assourdissant en s’écrasant contre le plancher de l’étage. Tournant son dos à l’esprit du vieillard, qui tremblait aussi bien de joie que de peur, le phénix observait l’hollow qui ressemblait à un monstre de Gila. Ce dernier claqua des dents, mécontent que quelqu’un vienne interrompre sa chasse. Il hurla de tous ses poumons, son masque levé vers les hauteurs de l’effondrement.

- Sacerdote ! Tu étais censé t’occuper d’elle ! Je vais te faire passer l’envie d’échouer a…

Dardant son masque vers la protectrice de vieil homme, l’hollow bloqua la première frappe de la yakuza avec sa patte avant. Ce dernier recula de quelques centimètres dus à l’impact, mais contre-attaque derrière avec un coup de queue qui balaya la pièce entière. Miyako esquiva l’attaque en utilisant le Bringer Light, se mettant ainsi hors de portée de son adversaire. Cependant, le bâtiment lui avait subi de lourds dégâts, et les murs qui entouraient la pièce avaient volé en éclats. Slowhunt possédait clairement une puissance physique au-dessus de la moyenne.

- Ah, enfin une proie qui se débat. Je vais savourer notre duel, et te faire comprendre pourquoi les gens de votre genre sont sous notre protection ! Même si j’ai bien peur que ce ne te soit pas utile quand je t’aurai dévoré.

Le lézard monstrueux s’élança sur Miyako, lui bondissant dessus. Le phénix utilisa sa capacité de manipulations, et elle posa une main au sol, altérant ce dernier, puis bondit en arrière au dernier instant. S’attendant à faire un cratère à son atterrissage, Slowhunt fut surpris par l’état boueux du sol, alors que ses pattes s’enfoncèrent à travers celui-ci, comme des sables mouvants. Entendant un cliquetis, il mit d’instinct sa queue entre son ennemie et son masque, et son membre explosa. Ressentant une douleur dans l’épaule, il pouvait voir la femme, son arme pointée contre lui, son deuxième coup prêt à partir. Cependant, le hollow poussa un hurlement de rage, et vint littéralement soulever le sol de ses pattes avant, perturbant ainsi la visée de Miyako, qui rata son tir.

Sans lui laisser un instant de répit, il lança le parterre dans les murs de l’étage. L’effondrement du bâtiment dans lequel ils étaient en train de se battre n’en fut qu’accéléré. Propulsée suite au choc, Miyako utilisa ses jambes pour ralentir sa vitesse, manipulant l’air pour finalement réussir à s’arrêter. Se redressant, ses yeux cramoisis observaient son adversaire, alors qu’elle fit tourner son épaule droite.

- Sache que je ne me bats pas en utilisant toute ma puissance fullbringer. Tu ferais mieux d’utiliser ton fullbring si tu veux survivre ! Car pour le moment, je m’ennuie !

Les sourcils de Miyako se froncèrent à la prononciation de ces mots par le hollow. Pour cause, cette dernière n'utilisait pas non plus toutes ses capacités. Elle ne voulait pas tout gaspiller contre cette créature. D’autres pouvaient être dans les parages, sans oublier le membre d’Xperencia qui était encore au-dessus d’eux. Faire durer le combat n’était donc pas une option. La fullbringer se mit à courir en direction du hollow, alors que des éclairs de couleur émeraude se mirent à émaner de son corps.

- Je ne vois qu’un chiot qui aboie le plus fort qu’il le peut pour impressionner son adversaire.

- Tu me sous-estimes ? Ça va être ta dernière erreur, humaine !

Se positionnant au plus proche du sol, Slowhunt leva une de ses pattes avant, attendant que Miyako s’approche. Cette dernière, pas dupe, utilisa son Bringer Light pour s’éclipser juste devant lui, et se positionner à gauche de ce dernier. La créature frappa sa dernière position, brisant les murs d’air que la fullbringer avait formé autour d’elle avec aise, alors que son bras se faisait trancher par des lames d’airs. Mais tout ceci ne suffisait pas à arrêter le coup du hollow.

Un vacarme se répandit dans tous les environs, alors que le sol sous les pieds du hollow s’effondra, et qu’une grande partie du bâtiment s’écroula avec son attaque. Le béton qui restait encore debout était quant à lui entièrement fissuré, menaçant la chute générale du gratte-ciel. La fullbringer ne fut pas prise dans l’attaque, modifiant l’air pour pouvoir l’utilisant comme support. Mettant un bras devant ses yeux pour empêcher la poussière de les atteindre, son attention fut plutôt attirée par la disparation du reiatsu du deuxième fullbringer. Une seule seconde d’inattention qui permit au hollow de l’attaquer avec sa queue qui s’était déjà régénérée, prenant par surprise Miyako. Utilisant ses deux bras pour parer l’attaque, elle fut envoyée jusqu’aux pieds de l’immeuble, s’écrasant au sol et perdant son pistolet suite à sa chute.

Le lézard atterrit lourdement au sol à son tour, et s’approcha du lieu où il avait envoyé balader la fullbringer.

- Il est temps de conclure ce combat une bonne fois pour toutes.

- Oui, ça ne sert a rien de s’acharner… Tu n’es pas à mon niveau.

Slowhunt n’a même pas eu le temps d’être surpris qu’un débris vînt le percuter de plein fouet à l’épaule, le poussant au sol. Puis un deuxième, un troisième, et ainsi de suite. Les rochers, éclairés par une aura verte, le touchaient avec une précision redoutable. Malgré les assauts, le hollow se releva, et donna un coup de queue devant lui, détruisant l’attaque qui lui arrivait dessus, tout en voyant au loin le nuage de poussière qui masquait la visibilité.

Elle était là, débout, son aura qui indiquait l’utilisation de matter manipulation encore active. Il était surpris à vrai dire, la femme s’était déjà relevée, et ne semblait pas spécialement blessé. Si ce n’était pas pour les manches détruites, et la légère ecchymose sur son bras gauche, il était difficile de croire qu’elle venait de se prendre un coup de queue.

- Tu refuses de mourir, hein ? Mais ça ne change rien à ce que j’ai dit… Il est temps de conclure le combat, pas vrai, Sacerdote ?!

L’étonnement de la fullbringer se métamorphosa en grimace, alors qu’elle leva son visage vers le ciel. Juste à temps pour voir l’attaque d’énergie spirituelle lui tomber dessus. Mais le hollow ne comptait pas s’arrêter là, et vint saisir son corps avec sa patte, l’étreignant avec sa force. Miyako luttait pour l’empêcher de l’écraser, et voyant qu’il n’allait pas y arriver, le lézard changea de stratégie. Levant sa queue juste au-dessus de la silhouette de la yakuza, celle-ci put voir une sphère rouge apparaître au bout de celle-ci… Et entendre le mot du hollow, alors que celui-ci la relâche une microseconde avant son attaque.

- Cero !

Le tout devint rouge, alors que le Cero s’écrasa contre les restes du bâtiment, l’évaporant définitivement de la ville. La poussière s’élevait de nouveau dans la zone, pour une dernière fois. Cependant, Slowhunt n’était pas pleinement satisfait. Il aurait souhaité la dévorer. Mais il n’avait pas été stupide. Il avait senti que la jeune femme possédait suffisamment de force pour contrer sa poigne. Si elle s’était libérée, elle aurait pu arracher son bras si elle l’avait réellement voulu.

- Récupère tes affaires Sirviendo, on rentre. On a plus rien à faire ici, notre mission est termin…

L’émanation soudaine de reiatsu qui apparut devant lui l’empêcha de finir sa phrase. Ou bien, ce fut la douleur de sentir sa patte se faire arracher qui transforma sa phrase en un cri strident. Perdant l’équilibre, le sang coulant à flots sur le sol, il s'écroula. Mais ce n'était même pas cette blessure qui surprenait la créature. Non, c’était autre chose.

Le fait que Miyako se tenait debout juste devant lui, au lieu d’avoir été évaporé par le Cero, ou au mieux, tuer par ce dernier. Son corps était blessé, ses habits ravagés et le sang perlant un peu partout sur son corps. Mais elle était là, debout, droite, ses yeux cramoisis rivés sur le hollow, alors que son bras droit, engouffrer dans des flammes d’argents, tenait le membre de l’âme, inerte.

Il essaye de lui donner un nouveau coup de queue, mais celle-ci l’arrêta avec son bras gauche, pliant les genoux sous l’attaque du hollow. Le phénix avait clairement senti passer l’attaque spirituelle du hollow, mais cela n’avait pas été suffisant pour la tuer. Slowhunt comprit à ce moment-là, alors que le poing dévoré par les flammes s’armait pour viser son masque, qu’il était mort. Il était puissant, et possédait une force au-dessus de la norme des hollows. Mais Miyako possédait elle-même une résistance supérieure à la norme des humains, et était simplement meilleure que lui.

Le poing de la yakuza vint s’écraser contre le masque du hollow, le détruisant en un coup.

Après tout, elle venait d’utiliser son fullbring. Toutefois, elle n’avait pas le temps de réfléchir. Elle devait partir d’ici, et vite. Contrairement aux âmes, elle n’était pas invisible, et si d’autres humains la voyaient ainsi, ça ne ferait que créer des problèmes. D’autant plus qu’elle devait poursuivre celui qui s’appelait Sacerdote. Mais il ne pouvait pas aller bien loin avec sa blessure.

En partant, elle eut une pensée pour l’esprit du vieil homme, qui avait disparu vers le milieu de son combat contre le hollow… Au moins, elle espérait qu’il avait appris sa leçon, et qu’il tiendrait sa part du marché. Miyako venait de le sauver une deuxième fois après tout.




-… Oui, je sais ! La boss n’a pas besoin de mon aide. Mais je suis intrigué par cette jeune femme. Je n’ai même pas besoin de la voir visuelle pour pouvoir te dire où elle est actuellement. Je pense qu’elle n’a jamais appris à camoufler son énergie spirituelle. Si c’est le cas, elle a de la chance que rien ne lui soi tombé dessus.

Ce n’est pas faux. Elle n’était peut-être pas assez puissante jusqu’à alors pour que les autres puissent sentir son énergie. Mais les faits sont là. Heureusement qu’elle habite à Tokyo, qui n’est pas trop éloigné de Karakura. Notre chef a pu donc la découvrir assez rapidement, avant que les membres d’Xtraction lui mettent la main dessus.


Oui, bien sûr… Ah, c’est bon, je la vois du haut de l’immeuble, et je peux te dire que si tu penses que son aura est la seule chose de particulière à propos d’elle, tu te mets le doigt dans l’oeil. C’est difficile de ne pas la remarquer avec ses cheveux d’argents.


Harukaze ne va sans doute pas agir tout de suite, elle semble être avec une de ses amies et… Ah, non, je n’ai rien dit, elles viennent de se séparer et… Hein, quoi ?


Non, rien, je dois avoir mal vu, avec la hauteur et les lumières des différentes enseignes. J’aurais juré que les deux s’étaient embrassées.


Je ne suis pas si vieux que ça, j’ai juste la trentaine ! Mes yeux sont encore très bons. Toutefois je… La boss arrive dans l’avenue ! Je ne m’attendais pas à ce qu’elle agisse au milieu de cette avenue bondée de monde. Remarque, c’est peut-être le meilleur moyen de passer inaperçue.


Quoi ? Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? La cheffe est en train de l’approcher et je crois que la jeune femme vient de la remarquer… Sa tête est tournée vers elle, et elle s’est arrêtée. Harukaze aussi vient de stopper ses mouvements… J’ai l’impression que les deux s’observent sans rien dire, comme si elles jaugeaient mutuellement leurs capacités.


Oui, tu as raison… Elle doit juste se présenter, je suppose. En tout cas, je dois donner du mérite à cette gamine. Malgré son manque de capacité à contrôler son reiatsu, elle peut reconnaître notre boss comme un individu à part. Elle s’est arrêtée dès que notre leader est arrivé dans son champ de vision. Ah, ça bouge en bas, notre chef s’approche d’elle, et semble lui tendre quelque chose.


Oui, je sais que c’est la carte. C’est évident. C’est pourquoi elle est venue… Mais les deux semblent discuter, et la cible ne semble pas vouloir prendre la carte. Je ne vais pas la blâmer pour ça. Elle voit une femme étrangère s’approcher d’elle, lui tendre une carte, en lui parlant d’une nature dont elle ne doit même pas connaître le nom. Après tout, si elle était une fullbringer de deuxièmes générations, on lui aurait expliqué l’importance de cacher sa présence. Mais vu comme elle laisse fuiter son reiatsu…


J’allais te donner raison, mais la boss vient juste de lui faire un Bringer Light pour se retrouver dans son dos. Harukaze n'a pas peur de le faire au milieu de la foule, mais il y a tellement de monde que personne sauf l'intéressée semble avoir remarqué. Elle souhaite probablement prouver son point de vue, lui montrer qu’elle n’est pas unique, et que sa maîtrise du fullbring est loin d’être d’un niveau suffisant pour se protéger elle-même. On dirait que cela a suffi à convaincre la jeune femme, elle vient de prendre la carte… Et Harukaze la salue, et elle s’en va. Mais la jeune femme elle semble perdue dans ses pensées, et son visage semble être rivé sur l’objet que notre chef vient de lui donner. Je suppose qu’elle doit avoir un tas de réflexion dans sa tête actuellement.


- Oui, je vais rentrer… Oh… B-bonsoir Harukaze, comment ça va en cette belle nuit ? Vous semblez, euh… tendue ce soir… Ahahahhaha



- Je suis à Tokyo. Non, je ne vous fuis pas, bien que mes côtes ressentent encore la douleur de l’entraînement improvisé que vous m’avez fait s…. Gracieusement accordé. Mais j’ai bien peur que je ne sois pas disponible dans l’immédiat.


Hmpf. Mais pour être sincère, j’étais ici pour surveiller la jeune femme a qui vous avez donné la carte hier. Elle m’avait intrigué, et je dois avouer avoir été inquiet à son sujet. Je souhaite l’entraîner pour qu’elle arrive au moins à camoufler son reiatsu, mais son apprentissage va prendre une autre tournure.


Vous avez dû la sentir, boss… Avant que vous interveniez pour lui donner sa carte, Miyako était avec quelqu’un d’autre. Je ne vais pas tourner autour du pot. Elle vient de mourir. Notre camarade a refusé de m’en parler davantage, mais de ce que j’ai compris, c’était sa petite amie, et… Elle se blâme pour la mort de cette dernière.

J’aimerais la ramener au QG, mais pour le moment, je ne pense pas que son état psychologique soit assez stable. Hier, je suppose que vous lui avez appris qu’elle n’était pas la seule fullbringer du monde, et aujourd’hui, elle perd un être cher.


Elle m’a avoué avoir voulu nous appeler pour l’aider, mais elle était trop fière. Elle pensait pouvoir les arrêter, mais malheureusement… Sa copine n’était qu’une humaine et Miyako n’est pas plus rapide qu’une balle. Elle n’a rien pu faire. Cela va sans doute la hanter pendant quelque temps.


Je ne sais pas, Harukaze. Je suppose que son niveau de Bringer Light n’est pas excellent… Si elle sait l’utiliser déjà. J’ai pu parler un peu avec elle pour en apprendre plus sur elle, et de ce qu’elle m’a raconté de sa vie, ses combats ne dépassent pas les humains sans don. Évidemment, elle est capable de maîtriser un humain sans difficulté, mais elle ne possédait aucun moyen d’évoluer sans de réelles confrontations.


C’est pour ça que je suis resté. Au début, je ne voulais que lui enseigner comment cacher sa présence spirituelle, mais je vais rester plus longtemps avec elle. La jeune femme va avoir besoin de quelqu’un qui puisse la comprendre dans cette situation, et je ne veux pas la forcer à quoi que ce soit. À vrai dire, quand elle a appris que j’étais moi aussi un fullbringer, elle m’a demandé de lui enseigner tout ce que je savais… Et je compte bien le faire.


Le choix de rejoindre Xtraction ne dépend que d’elle. Je ne la forcerai pas. Ce n’est pas censé être notre rôle de jouer les enseignants, je le sais bien… Cependant, dans son état actuel, si je ne le fais pas, ça serait échoué à notre mission. Ici, elle n’a pas besoin d’une protection contre les hollows, Xperencia, ou autre. Ce qu’elle a besoin, c’est de se protéger d’elle-même.


C’est la raison pour laquelle Miyako m’a demandé de l’entraîner. Elle veut sûrement diluer sa douleur dans l’exercice, et faire disparaître sa culpabilité dans l’effort, et l’espoir de devenir meilleure. Alors, je vais l’entraîner. Je lui apprendrais à maîtrise le Bringer Light, à cacher son reiatsu, à lui montrer nos véritables capacités… Je lui raconterais notre histoire, notre objectif… Je vais la prendre sous mon aile, boss, et même vous ne pourrez pas m’empêcher de le faire. Je ne peux pas la laisser ainsi.


Merci, chef. Je vous laisse, je vais la rejoindre. C’est encore une tête brûlée, si je ne vais pas la surveiller, elle risque soit de se blesser, soit de causer de gros dégâts sans le vouloir. Je vous rappelle dans quelques jours.



- Allo ? Il y a quelqu’un ? J’ai besoin d’aide… Non, nous avons besoin d’aide ! On est attaqué ! Kazuki-sensei est en train de les retenir comme il le peut, mais il ne pourra jamais les combattre seuls et… Je suis trop faible pour faire quoi que ce soit.


Ah ! Foutu répondeur, je croyais que…


Miyako Nijuusei…


Oui, c’est bien moi… Kazuki-sensei et moi-même avons besoin d’aide ! Un groupe de créatures, je crois que vous les appelez des hollows, nous a attaqués. Je ne sais pas pourquoi, mais ils semblaient en avoir après nous. Au début, Kazuki-sensei arrivait à s’occuper de ces derniers, jusqu’à ce que des personnes possédant nos pouvoirs nous attaque… C’est là qu’il m’a dit de fuir, et que j’ai pensé à la carte.


Tokyo, dans le quartier d’Hamamatsuchō. Ça fait depuis quelques minutes que le combat a commencé. Les fullbringer qui ont attaqué avaient tout au moins approximativement mon niveau.


Merci, mais je ne peux pas rester les bras croisés ! Je ne suis pas blessé, et le temps que vous arriviez, je ne sais pas si Kazuki-sensei aura l’endurance nécessaire pour combattre autant d’adversaires en même temps. Je dois aller l’aider au lieu de rester caché ici ! Surtout que rien ne garantit que je ne sois pas suivi, ils savent que j’étais avec lui !


Je sais ! Je sais bien que sensei est fort. Mais je refuse de rester ici sans rien faire ! J’ai… Déjà perdu quelqu’un de cher à cause de mes propres actions… Je ne veux pas que ça recommence.


Vous avez sans doute raison. Je risque plus de me mettre sur son chemin que de l’aider, mais tout de même… Il n’y a rien que je puisse faire pour l’aider ?! Je… J’ai beaucoup appris avec lui, et j’ai fini par comprendre que j’étais finalement plus normale que je le pensais. Que ce soit par cette femme, Harukaze, ou avec sensei, j’ai appris que d’autres possédaient mon don. J’ai aussi compris que je n’étais pas exceptionnelle, loin de là… Je n’ai plus envie de voir des circonstances extérieures me pourrir ma vie, ni celle de tous ceux qui s’approchent de moi ! Est-ce que c’est… [Un bruit lourd se fait entendre par le téléphone]


Ce bruit ?… Rien d’important, ça doit être le combat qui a lieu pas trop loin d’ici. Je… vais m’occuper pendant que vous arrivez. Si je reste dans cette cabine, je risque de mourir. Du coup, j’espère vous voir arriver très vite. [Un bruit de porte se fait entendre, suivi juste derrière par le rugissement d’un hollow.



- Bonjour boss. Ça va de votre côté ?


Je vais mieux pour ma part. J’ai réussi à éviter les blessures les plus graves. Par chance, Xperencia n’avait pas envoyé leurs meilleures troupes contre nous. D’ailleurs, je ne vous ai pas encore remercié. Sans vous, je serais sûrement déjà mort, et Miyako aurait sans doute subi un sort bien pire. Alors, merci.


Elle va bien. Elle se remet de sa blessure sur sa hanche. L’hollow ne l’a pas loupé, mais je pense qu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle prenne volontairement les dégâts de son attaque pour pouvoir le tuer. Heureusement que les autres étaient là pour la stabiliser, sinon elle aurait fini par mourir de sa blessure. Je m’en serais voulu si elle avait été tuée.


Oui. J’ai fini par me prendre d’affection pour elle. À force de l’éduquer, je la considère comme mon apprentie. C’est une battante, et bien qu’elle ne se soit pas entièrement remis de ce drame, elle peut désormais avancer. À l’instar de sa blessure physique, cette blessure psychologique ne sera sûrement jamais totalement guérie, elle va avoir de belles cicatrices.


C’est vrai que je n’ai pas fait de rapport récemment. Hé bien, elle progresse. Elle peut désormais camoufler son reiatsu sans difficulté, et elle commence à maîtriser le Bringer Light. Je pense qu’on pourra bientôt réellement l’appeler Fullbringer… Cependant, ça ne sera pas demain qu’on verra une forme Complete de son fullbring. Elle est douée, je n’en doute pas. Mais elle a du retard par rapport à une fullbringer comme vous. Elle n’a pas été éduquée par sa famille dès son plus jeune âge.


Rejoindre Xtraction ? C’était dans ses objectifs, je crois… Cependant, je suis contre. Elle n’est pas encore prête. Ça serait dangereux de la mettre contre des hollows ou d’autres fullbringers. Elle a déjà failli mourir lors de ce combat, ce n’est pas pour l’envoyer mourir contre des ennemis plus redoutables. Ne nous leurrons pas, nous avons des membres très compétents. Nous sommes un peu la JSFD des fullbringer, et elle n’a pas encore le niveau.


Peut-être que je la protège trop, mais les faits sont là… Cependant, je n’irais pas contre la volonté de Miyako, et elle est sacrément obstinée. Je pense qu’elle veut prouver sa valeur, que ce soit envers le groupe, ou elle-même… J’aimerais donc proposer quelque chose, boss. J'ai une solution qui renforcera nos liens extérieurs et qui nous permettra d’avoir un agent sur place.


Non, je ne pensais pas à eux… Je voyais plutôt les yakuzas. Miyako va leur convenir comme un gant. C’était une délinquante, et la dirigeante d’un des gangs les plus connus dans les quartiers environnants. Je ne pense pas que le monde du crime lui fasse peur. Même si le monde des yakuzas est majoritairement masculin, je ne pense pas me tromper en disant que ça serait un avantage pour elle. Et, quelque chose me dit qu’elle va sauter sur l’occasion… Au moins, elle le fera pour venger Tsukiko.


Oui, ce sont eux les responsables. Et je sais que ce n’est pas forcément la bonne chose à faire, et c’est pour cela que je continuerais de la surveiller. Je ne veux pas qu’elle tombe dans ces travers. Cependant, vous devez admettre que ça nous permettra d’avoir un agent directement à Osaka. C’est un bon compromis. Elle nous rejoint, mais elle n’est pas directement exposée à nos ennemis. Osaka est assez éloigné de Karakura après tout.


Merci, boss. Je vais la ramener au QG. On va pouvoir finaliser son entraînement le temps qu’on la place dans une famille. On arrive d’ici quelques jours, le temps que sa blessure cicatrise.


Oui, je m’en occuperais. Au revoir.



- Boujour boss. Oui, j’ai entendu de la part de Kazuki-sensei que vous souhaitiez recevoir un rapport.


Oui, désolé. Depuis mon intégration dans la famille Himura, je n’arrête pas à vrai dire. J’ai toujours quelque chose à faire, sans compter que je surveille constamment Osaka, dans l’espoir de trouver un des nôtres. Mes journées sont assez remplies, et j’évite en vrai d’attirer les suspicions sur moi. Si quelques personnes savent que ma venue dans la famille est due à une organisation extérieure, ce n’est pas le cas de tout le monde. C’est pour ça que je vous appelle rarement.


Ah… Vous avez déjà entendu parler de mon titre au sein de la plèbe. Oui, je suis bien le Phénix d’Himura. En ce qui concerne le côté yakuza, je me suis pleinement intégré dans leur mode de vie. D’ailleurs, ça doit paraître un peu étrange, mais je tiens à vous remercier pour ce choix. Je vais mieux maintenant, même si mon entraînement ne progresse pas aussi vite que je le souhaiterais. Mon emploi du temps et le peu d’esprit m’empêchent de clairement m’améliorer.


Voyons, je n’ai rien fait d’exceptionnel. Enfin, rien pour des personnes comme nous, boss. Je n’ai pas vraiment agi de manière différente par rapport à mon passé de délinquante. J’ai juste prouvé qu’une femme pouvait être le pire cauchemar d’une génération de yakuza, et le simple fait que ce soit un monde d’homme a très vite mis les projecteurs sur mes exploits. Il ne m’a pas fallu longtemps pour passer de la dernière arrivée à lieutenant de la famille. Je pense que l’Oyabun a très vite compris qu’il venait de recevoir une perle entre ces mains.


Évidemment… Ça fait partie de la vie de yakuza. J’ai déjà tué, mais nous ne le cachons pas, boss. Ma première victime fut le hollow qui m’a infligé cette cicatrice sur ma hanche. Je n’ai peut-être pas tué un corps, mais j’ai détruit un esprit ce jour-là. Ça ne fait aucune différence pour moi.


Oui, je cherche à m’intégrer au plus dans leur société. Je suis même allé jusqu’à me faire tatouer un irezumi dans le dos. Il est loin d’être fini, mais il progresse petit à petit et je ne vais pas insulter votre intelligence, vous vous doutez bien du symbole qui me représente. Après tout, le tatouage fait la réputation du yakuza.


Quoi qu’il en soit, je pense que notre relation avec cette partie du monde du crime est solidifiée. Même s’ils ne le savent pas directement, nos connexions sont sans aucun doute plus fortes qu’elles ne l’ont jamais été. Je continue bien évidemment à étendre l’influence de notre organisation où je le peux. Même si je suis à Osaka, j’ai pu élaborer des liens avec les réseaux de Yokohama et de Tokyo. La mission en elle-même progresse donc très bien.


Concernant le monde spirituel, pour tout avouer, j’ai eu un petit différent il y a quelque temps. Osaka est une ville plutôt calme à vrai dire. Elle est très éloignée de l’afflux de Karakura, et il n’y a pas tant de trafic d’âme. Quelques hollows et shinigamis, mais rien d’insurmontable. Enfin, excepté ma dernière rencontre avec un shinigami.


J’ai voulu lui échapper boss. Malheureusement, c’était un véritable pot de colle. Il n’était pas si puissant que ça à vrai dire, mais il voulait vraiment purifier mon âme. Soi-disant parce que j’étais un hollow qui avait la capacité de passer pour un être humain. J’ai donc dû finir par le combattre, et le tuer. Cependant, il a tout de même réussi à me blesser au ventre, après avoir utilisé un sortilège, pour m’immobiliser quelques instants. Après l’avoir éliminé, je suis resté caché pour éviter toute suspicion, mais vu que je devais cicatriser, ce n’est pas comme si je pouvais faire autre chose.


Rien de grave, ça sera juste une cicatrice supplémentaire.


Rien d’autre à signaler pour le moment. Pas de mouvement d’Xperencia, ou d’un influx anormal de hollow. Et je n’ai trouvé aucun fullbringer pour le moment.


Très bien boss. Je vais continuer la mission. Je vous ferrais un rapport mensuel à partir de maintenant.


Oui, je vous préviendrai si quoi que ce soit d’anormal se produit.



- Hey, boss. J’ai une grande nouvelle pour vous !


Je dirais presque que tout va pour le mieux, mais ce n’est pas le sujet. D’ici… Un jour je dirais, vous allez sans doute sentir une nouvelle présence spirituelle s’il a fait ce que je lui ai dit de faire. Peut-être même ce soir, s’il arrive à prendre les transports en commun avant que sa ferme.


Oui, j’ai trouvé un nouveau fullbringer. Son nom est Ryuki Da Silva. C’est un étranger qui vient d’arriver au Japon, il n’y a que quelques mois. J’ai été plutôt vague, mais je lui ai indiqué qu’une société regroupant les personnes qui possédaient le même don que lui existait, et que vous aimeriez au moins le rencontrer. Pour sa propre sécurité, je l’ai donc envoyé à Karakura… Je dois avouer que je comprends enfin ce que voulait dire Kazuki-sensei, en me comparant à un phare à l’époque. C’était impossible de le louper.


Oui, lui aussi laissait dégager son reiatsu. Mais si ce n’était que ça, j’aurais pu l’entraîner quelque temps et le garder à Osaka. Malheureusement, il faut croire que nous ne sommes pas les premiers à l’avoir remarqué. Quand je suis allée le rencontrer, il était en train de combattre contre des membres d’Xperencia.


À nous deux, nous les avons mis en échec. Ils ont préféré fuir que de perdre l’un des leurs. Mais je me doute que ce n’est que partie remise, et je ne pouvais pas garantir le temps d’apprentissage pour qu’il apprenne à contrôler son afflux d’énergie spirituelle. J’ai préféré vous l’envoyer par conséquent.


Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais passer inaperçu pendant quelque temps. Mais je ne peux pas encore me permettre de rentrer. Je suis sur le point d’arriver à finaliser ma mission, et ça serait dommage de jeter à l’eau tous ses efforts à cause d’une simple attaque. De plus, si je peux graver à jamais mon nom parmi les légendes des yakuzas, je pourrai me permettre de disparaître. Je pourrais y retourner n’importe quand une fois cela fait.


Je pourrais vous décrire ses capacités, mais je vais vous laisser la surprise. Surtout que je dois être biaisée, car quand je suis arrivé, il était déjà blessé par les attaques croisées de nos ennemis. S’il le souhaite, il vous ferra une démonstration de ses capacités.


Pas de quoi boss, c’est notre objectif de protéger les nôtres. Puis, c’était à mon tour de sauver quelqu’un. Il n’y a pas de meilleur moyen pour payer ma dette envers Kazuki-sensei que de protéger quelqu’un à mon tour. Et puis… Même si je suis très peu au QG, car je me doute qu’il ne voulait pas me voir en première ligne, j’ai bien le désir de me tenir à vos côtés à terme. Ce n’est qu’une question de temps, mais je compte bien revenir à terme. Je suis loin de votre niveau boss, mais je pense être capable de me débrouiller désormais.


Non, je ne suis toujours pas capable de transformer mon fullbring comme la majorité des membres le font. Franchement, j’ai l’impression d’être sur un point mort. Je me sens de plus en plus puissante, je ne vais pas le nier. Pourtant, je n’ai plus cette sensation d’évolution que j’avais avant. J’ai l’impression de stagner, et je pense sincèrement revoir mes méthodes d’entraînements. Je pense que je m’éparpille trop, et que du coup je ne progresse pas concrètement.


Comment ça ? Vous pensez que je ne suis pas en adéquation avec mon objet ? Pourtant, depuis le début, je me bats pour me protéger, et protéger les autres. C’est tout ce que je connais de ma vie… J’ai eu mon fullbring pendant l’incendie, et si ce n’est ni le feu, ni ma volonté de ne jamais baisser les bras, qu’est-ce que ça peut-être.


Bien sûr, boss. Je prends tous les conseils que vous avez. Peut-être qu’il y a une chose que j’ai oubliée de cette époque… Une chose qui fait partie de moi, sans que je m’en rende compte.





- Oui, nous sommes Osaka. Miyako nous a demandé de l’aide pour son entraînement, et j’en ai profité pour ramener Naoki. Ça sera aussi utile à ce dernier qu’à Miyako de s’entraîner ensemble.


Ne t’inquiète pas, et ce n’est pas la peine de rendre compte à la boss. Ce n’est pas un entraînement de combat à proprement parler. Depuis qu’Harukaze lui a donné quelques conseils, notre petit phénix a décidé de prendre une autre direction dans son entraînement. Naoki est là surtout pour qu’elle puisse constater si oui ou non elle maîtrise les bases.


Je pensais venir l’aider, et je le voulais sincèrement, cependant… C’est au-delà de mes capacités désormais. Au point où elle en est, je ne suis plus son sensei, mais c’est moi qui devrais apprendre d’elle. C’est incroyable, à vrai dire. Ses capacités de Manipulations sont largement supérieures aux miennes, et je suis prêt à parier, largement supérieur à la grande majorité des fullbringers en vie.


C’est ça qui est étonnant… Elle l’a fait d'elle-même, sans personnes pour la guider. Quand je suis arrivé avec Naoki, je lui ai montré des techniques avancées pour la Manipulation. Je ne te cache pas ma surprise, quand non seulement elle les connaissait déjà, mais qu’elle m’a montré des compétences encore plus avancées. Vu son sourire, je pense qu’elle a même dû lire sur mon visage la stupéfaction. Elle a très vite compris que malheureusement, je ne lui saurais d’aucune aide, et je lui ai même admis qu’à son niveau, personne ne pourrait vraiment l’aider. Peut-être que l’on tient ici le prochain Ocean des fullbringer. C’est tout ce que je lui souhaite.


Oui, peut-être que j’ai eu tort. Peut-être que j’ai voulu trop la protéger, et que j’ai ralenti sa progression en agissant ainsi. J’en suis conscient. Cependant, j’avais peur. Non, j’ai encore peur pour elle. Depuis la hausse des hollows dans la région d’Osaka, je crains que l’étau se resserre autour d’elle. De plus, le fait qu’elle soit une yakuza m’effraie au fur et à mesure qu’elle grimpe dans les rangs. Même pour nous, une balle bien placée dans la tête suffirait à nous tuer si l’on ne se prépare pas. Ce n’est pas un monde recommandable, et même si elle est maintenant reconnue et crainte, son nombre d’ennemis lui augmente avec sa réputation.


Ah ! Si seulement. Je ne pense pas qu’elle me voit comme une figure paternelle. Au mieux comme un professeur, mais pas comme un parent. Mais tu as raison. De mon côté, je la vois comme la fille que je n’ai jamais eue. Ça fait un peu de plus de six ans que je la connais désormais, et je dois avouer qu’elle a bien mûri depuis la première fois que je l’ai rencontré. Bien qu’elle n’ait toujours pas peur d’utiliser ses poings, elle est bien plus réfléchie maintenant. Je suppose qu’elle a fini par devenir une femme. Ça, ou le monde du crime l’a modelée pour penser ainsi. Je ne serais pas répondre à cette question.


Bien sûr que j’y fais attention. Je me suis juré de ne pas la laisser tomber dans des travers qui auraient pu corrompre son esprit. La Miyako de l’époque aurait pu faire des choses très graves juste pour venger la mort de sa copine. Aujourd’hui… Hé bien, il suffit de la regarder comment elle entraîne Naoki pour voir qu’elle est différente. Ils se seraient rencontrés quelques années auparavant, elle aurait sans doute entraîné Naoki à la dure, en lui enseignant à se défendre par lui-même, avec ses poings. Maintenant… Elle semble un peu plus pédagogue.


… Oui. Quand je les regarde tous les deux, j’ai l’impression de nous revoir, elle et moi. Quand j’ai commencé à la prendre sous mon aile. Naoki n'a pas le même caractère de Miyako, mais elle par contre… J’ai l’impression de me revoir, sur certains points… Peut-être que tu as raison. Peut-être que j’ai déteint sur elle, non pas comme un professeur… Mais comme un père.

Mais que ce soit un parent, ou professeur, les deux doivent finir par accepter que leur héritage avance sans eux… Il est peut-être temps que j’accepte ce fait.



- C’est Miyako à l’appareil.


Bonsoir boss. J’ai entendu dire par Kazuki-sensei que vous vouliez que je rentre au QG le plus rapidement possible. Que ma longue mission chez les yakuzas était enfin terminée. Est-ce que cela veut dire que je vais enfin rejoindre tout le groupe sur des opérations communes ?


Oui, je le sais bien. Je sais que ma mission était importante pour aider l’organisation. C’est juste… J’ai le sentiment que je peux faire bien plus depuis quelque temps. Plus que simplement tisser quelques connexions sur un réseau où on est déjà relié. Je veux simplement aider davantage, d’une manière que seule une fullbringer comme nous pourrait le faire. Puis, j’ai l’impression d’avoir été mise de côté.


Ahahah. C’est vrai qu’il a tendance à être assez intransigeant quand il ne veut rien entendre… Il est peut-être même pire que moi sur ce point. Mais même si ses intentions étaient bonnes, elles me sont néfastes désormais. Je ne peux plus progresser ainsi. Au moins, au QG, je pourrais m’entraîner avec les autres pour faire progresser.


Je suppose que ça dépend des personnes.
Pour en revenir au sujet, je vous ferrais mon dernier rapport physiquement. J’arriverais d’ici quelques jours, le temps de faire ma sortie du monde du crime et de m’occuper de quelques affaires avant de retourner à Karakura. Je compte bien inscrire ma renommée une bonne fois pour toutes. Ainsi, si dans le futur on a besoin d’utiliser les yakuzas pour une raison, je pourrais aider. Entre ma réputation, et le fait que j’ai aidé à lier leur monde à notre entreprise, je ne pense pas trop me mouiller en disant qu’on a un accès VIP au sein des yakuzas.


J’aurais pu oui… Si je n’étais pas suivi.


Je suis positive sur ce fait. J’ai un fullbringer qui est sur mes traces, son reiatsu était similaire au nôtre. Je vais donc faire en sorte de m’occuper de son cas avant de revenir. Il m’observe depuis quelques jours, et je ne sais pas ce qu’il sait concrètement sur moi. Ça se trouve, il est là depuis bien plus longtemps, mais j’ai du mal à le croire. Xperencia aurait agi si c’était le cas. Je pense que c’est juste un éclaireur, mais je ne vais prendre aucun risque. Ce qui veut dire que je ne vais pas pouvoir le sauver.


Je le sais bien. Cependant, je ne peux pas me permettre de tout risquer si je le laisse partir et transmettre des informations sur mon sujet, voire pire. Surtout qu’il ne va pas se laisser faire, ni lui ni le hollow qui l’accompagne. De plus, il doit aimer prendre des risques, pour s’approcher autant de moi. Ça, ou il me nargue. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas d’autres solutions.


Je ferais attention, je ne compte ni mourir ni me faire capturer. Si j’en suis incapable, ça veut dire que je n’étais pas prête à vous rejoindre, c’est aussi simple que cela. Ils ne m’auront pas vivant quoiqu’il advienne.


Non, je viendrais leur demander de leur nouvelle directement. Ça me donne une raison supplémentaire de ne pas mourir dans l’affrontement contre nos ennemis. De plus, je ne veux pas faire durer l’appel, au cas où. Je pourrais être écouté, même dans cette cabine. La prochaine fois que vous aurez des nouvelles de moi, ça sera directement, boss. Sur ce, je vous laisse, je dois finir les préparatifs. Au revoir.

Des bruits de pas résonnaient dans la cage d’escalier délabrée, qui était plongée dans l’obscurité de la nuit, sauf à un seul point, en constante ascension. C’est l’embrasement de la cigarette qui permettait d’illuminer très faiblement l’endroit, ainsi que de dévoiler le visage de Miyako, qui grimpait chaque étage avec une régularité contrôlée. Cependant, les bruits de ses semelles contre le béton n’étaient pas la seule chose qui brisait le calme de la nuit, bien que seules les personnes ayant ses dons pouvaient les entendre. Au loin, un rugissement de hollow pouvait se faire entendre. Pour elle, cela signifiait qu’elle allait devoir éliminer une potentielle menace en plus, mais cela lui était indifférent. Elle venait d’arriver à l’étage désiré, et c’est tout ce qui comptait.

Ralentissant légèrement son allure, pour faire ses pas plus discrets, elle enlevait la main de sa poche pour aller chercher son arme qui était dans sa veste. Son regard se portait vers l’horizon. Bien que ce soit faible, on pouvait entendre des bruits de destructions… Et peut-être, le bruit d’un vieil homme horrifié qui fuyait un nouveau monstre… Du moins, c’est ce qu’elle aimait s’imaginer. Il s’était attiré ce destin par sa faute après tout. Pour essayer de doubler une yakuza, il en avait dans le ventre. Mais pas assez pour supporter les conséquences.

Miyako se détourna de la vue nocturne du quartier endormi, et reprit sa route à travers les ruines du bâtiment. Sa cible était dans ce bâtiment. Sacerdote savait que la femme était sur ses traces, elle avait fait en sorte de l’empêcher de rencontrer des hollows. Depuis, il se cachait et espérait passer inaperçu. Cependant, il restait une personne physique, et il laissait des traces malgré lui. Sans compter qu’avec la blessure qu’elle lui avait infligée, le membre d’Xperencia ne pouvait pas fuir bien loin.

Au bout de longues secondes, elle finit par arriver devant une porte rouillée. Elle ne ressentait rien de l’autre côté, mais elle était convaincue que sa cible était derrière, essayant de se cacher du mieux qu’elle pouvait et s’il ne voulait pas sortir, alors elle allait devoir le tirer de là… Littéralement. Gardant son arme dans sa main, elle posa délicatement sa seconde main contre la porte, et commença à activer son pouvoir, avant de reculer rapidement d’un pas en arrière. Évidemment, Sacerdote allait sentir son reiatsu. Ce fut le cas, vu qu’une seconde à peine après qu’elle ait reculé, la porte fût tranchée par une lame faite d’énergie spirituelle.

Sans réfléchir davantage, elle pointa sur arme vers la porte, et activa son pouvoir de manipulation sur le pistolet, et appuya sur la détente. Un trait de lumière émeraude transperça la porte sans aucune résistance. Mais rien d’autre ne fut touché, si ce n’est le mur au fond de la pièce… Son ennemi avait fui, et des bruits de pas de course pouvaient être entendus à l’étage d’au-dessus. Rangeant son arme dans sa veste, elle se mit à courir vers une des fenêtres et sauta au travers. Avant de tomber, elle utilisait son pouvoir pour sauter sur l’air, et monter jusqu’au toit du bâtiment, où elle atterrit sans aucun mal. Le membre d’Xperencia, surpris, s’arrêta net et fit un bon en arrière, prêt à se battre.

Miyako l’observait un instant, alors que la cendre de sa cigarette s’envolait avec la petite bise. Maintenant que les deux étaient enfin face à face sous une source de lumière, elle pouvait étudier l’homme en face d’elle. Il devait être un peu plus jeune qu’elle, et possédait des cheveux de jais ainsi des yeux marron. Cependant, c’est le collier autour de son cou qui attira son regard. Celui-ci ressemblait plus à un bracelet électronique qu’on met à des prisonniers qu’à un accessoire de mode. Bien sûr, elle nota les deux griffes d’énergies qui sortaient de deux brassards, signe de son appartenance aux fullbringer. Elle prit sa cigarette de sa main gauche, laissa échapper de sa bouche la fumée dans un calme olympien alors que le jeune homme lui semblait être en train de trottiner sur place d’impatience. La membre d’Xtraction ne pouvait pas lui en vouloir, il devait être stressé à cause d’elle.

- Je n’ai pas besoin de me présenter, tu sais qui je suis, ce que j’ai vécu… Ce que je souhaite. Par contre, j’aimerais au moins connaître ton nom, fullbringer. Que tu ne sois pas oublié dans ta mort.

Les pupilles du membre d’Xperencia semblaient se dilater… Et pour cause, il savait qu’elle était sérieuse, et que la femme devant lui n’aurait aucune pitié. Miyako avait éliminé Slowhunt, l’avait blessé à la jambe et l’avait traqué pendant ces deux derniers jours sans aucun répit ou presque. Elle avait même demandé à des yakuzas de surveiller les environs pour l’empêcher de fuir. Il était cerné et elle s’était arrangée pour qu’il ne possède aucun moyen de rentrer. Il ne pouvait pas quitter l’endroit sans un hollow, et elle ne l’avait pas lâché d’une semelle. Du coup, depuis son premier affrontement, il essayait de se préparer mentalement pour le combat. Mais il avait peur. Même s’il a été entraîné par les hollows, la yakuza avait éliminé un pion de Shadowaltz, chose qu’il était bien incapable de faire.

- Je suis Sacerdote Sirviendo ! Tu as peut-être vaincu Slowhunt, mais je suis plus fort que lui ! Rends-toi, et rejoins-nous. C’est seulement en faisant un front commun que nous pourrons lutter contre les shinigamis, avec l’aide des hollows !

- Sacerdote est donc vraiment ton prénom... Enfin, lutter contre les shinigamis ne m’intéresse pas spécialement. Je ne les considère pas comme des ennemis. Notre aura ressemble à des hollows, donc ils nous attaquent par défaut. Ce que je me demande plutôt, c’est pourquoi avoir besoin des hollows, quand tu peux te débrouiller par toi-même ? Tu es plus fort que le hollow que j’ai tué ? Alors pourquoi as-tu fui ? Tu aurais pu aisément me capturer il y a deux jours.

- Je voulais que tu te rendes compte de ton erreur ! Mais on dirait que tu n’as que faire de tes actes, et des répercussions qu’ils peuvent avoir sur notre communauté ! Mais je dois me rendre à l’évidence… Tu es déjà corrompue par les shinigamis, ils ont dû manipuler ton esprit. À toi, et à tous les membres d’Xtraction !

- Marrant, venant d’une personne qui ne connaît même pas le monde dans lequel il vit. Si je suis corrompue par les shinigamis, alors qu’es-tu ? Toi qui n’es rien plus qu’un chien avec un collier, aux ordres d’un maître qui n’a que faire de ta vie ? Mais ce n’est pas la peine de répondre. Je savais déjà que je ne pourrais pas raisonner avec toi, de toute façon.

- C’est plutôt toi qui ne peux pas être raisonné !

En colère, ou par volonté de prouver ses capacités, Sacerdote s’élança vers Miyako, et commença à l’attaquer avec ses griffes. Plaçant son poing recouvert de bandage devant ses yeux, elle activa son fullbring, laissant manifester son énergie spirituelle tout le long de son bras. Cependant, en même temps, elle avait manipulé la cigarette dans ses lèvres, qu’elle cracha sur son adversaire. Ce dernier n’ayant pas remarqué son mouvement à cause du bras se prit la cigarette en pleine tête et recula comme s’il venait de prendre un coup de poing. Un léger filet de sang vint couler hors d’une de ses narines, et hurlant de rage, il mit ses mains devant lui.

- Tu oses m’humilier de la sorte ? Meurs, Miyako Nijuusei ! Claws of the Kraken !

- Gauze of Renewal !

En criant ce nom, l’homme attaque à distance, tranchant l’air avec ses griffes. Cependant, au dernier instant, ces dernières s’amplifièrent d’un coup, effleurant presque l’ancienne yakuza qui mit quelques mètres de distance entre eux en sautant en arrière. Miyako observait la taille des griffes. Il allait être difficile de l’atteindre au corps-à-corps, il avait une plus grande portée qu’elle. Enfin, ça, c’était uniquement si l’on comptait que le fullbring. Mais même malgré ce fait, elle s’élança vers Sacerdote, qui réagit au quart de tour, renvoya à une attaque.

La femme sauta pour esquiver la première lame, alors qu’elle utilisa son bras enflammé par son reiryoku pour parer la seconde lame. Une déferlante d’énergie se fit au contact des deux énergies, mais cela n’arrêta pas la yakuza, qui continua sa course, gardant la deuxième lame contre son bras. Son adversaire n’allait pas se laisser faire, et frappa avec sa première lame, en la prenant en tenaille.

- Je t’ai, Miyak…

Sûr de toucher, il fut surpris par le mouvement de bras de la protagoniste, qui vint passer sa deuxième lame au-dessus de sa tête, pour disparaître devant ses yeux, ne laissant qu’une faible lumière verte.

- Merde !

D’instinct, il se retourna, et para le coup de poing de Miyako avec ses deux lames. Malgré cela, il recula de quelques mètres, essayant de récupérer sa stabilité. Mais il n’avait pas le temps de souffler, la yakuza était déjà en train de préparer sa seconde attaque. Il attaqua avec un de ses bras endoloris, mais remarqua avec stupeur que la taille de sa lame avait été réduite drastiquement. C’est vrai, ses Claws of the Kraken lui permettait d’avoir une grande portée, cependant, dès qu’elles étaient touchées, leur taille réduisait, et il fallait du temps avant que la taille redevienne maximale.

Cependant, il était plus rapide qu’elle. Ainsi, il utilisa aussi le bringer light pour s’approcher d’elle, et la tranche par surprise au niveau du ventre, alors que les yeux de Miyako arrivent à peine à apercevoir le mouvement. Il avait gagné, elle avait sous-estimé son adversaire, et elle l’avait payé… C’est ce qu’il pensait, jusqu’au moment où il reçut le poing de Miyako en pleine figure, et fut envoyé valsé à l’autre bout du toit, laissant sur son sillage une gerbe de sang. La fullbringer avait utilisé son propre fullbring pour le frapper, et l’attaque directe lui avait infligé de lourds dégâts. Mais refusant de mourir bêtement, il se releva d’un bond, essuyant avec sa manche sa lèvre ensanglantée.

- Comment ?! Je suis certain de t’avoir tranché ?!

Miyako ne répondait pas. Mais même si elle ne disait rien, Sacerdote vit très rapidement qu’il avait en effet tranché la femme, ou plutôt, tranché ses vêtements, qui avaient paré la grande partie de son corps. Non. Il pouvait aussi voir les éclairs de la manipulation autour d’elle, comme si elle modifiait l’air lui-même. C’est comme ça qu’elle n’avait pris aucun dégât.

- Tch. Je te pensais plus du genre à foncer dans le tas en combat, sans faire gaffe aux conséquences.

- C’était le cas, à l’époque. J’affrontais des personnes qui ne pouvaient pas contrer mes capacités, je n’avais donc aucune raison de m’inquiéter. Mais ce n’est plus le cas désormais. Si je ne m'étais pas protégée, je serais probablement morte.

- Hé bien, voyons combien de temps tu peux survivre à ma vitesse !

Sacerdote s'avança de nouveau, et une nouvelle fois, attaqua Miyako en profitant de sa vitesse supérieure. Malgré sa jambe blessée, il était plus rapide qu’elle, et quand celle-ci se déplaçait ailleurs pour esquiver ses attaques, il était déjà sur ses traces, lançant son attaque suivante. Si au début elle essayait de le toucher, elle finit par se mettre en posture défensive. Ses vêtements se faisaient trancher, et les lames gagnaient de plus en plus de portée, le mettant hors de portée de son poing… Mais pas de son matter.

En effet, sans prévenir, un morceau du toit vient s’élever brutalement, et l’homme s’est pris le pied dedans, le faisant tomber au sol. Alors qu’il se remettait du choc, Miyako se saisit du bout de béton, et le transforma en masse, tout en la rendant plus lourde en augmentant sa densité, et l’écrasa contre son ennemie. Cependant, ce dernier venait d’esquiver au dernier instant la masse, qui s’était brisée contre le sol, et il avait mis de la distance entre eux.

- Ah… Ah… Tu n’as donc aucune pudeur, à te battre ainsi ?

Miyako baissa les yeux. Évidemment, en réponses des attaques répétées, une bonne partie de sa tenue était en lambeaux, et l’on pouvait voir son pistolet. Elle était même blessée avec de légères coupures à différents endroits. Ce n’était que des blessures superficielles, mais elle savait que sans protection, les attaques allaient devenir bien plus violentes. Mais elle n’avait pas l'intention de faire durer le combat plus longtemps.

- D’habitude, j’enlève ma veste pour les combats importants, pour mettre en valeur mon irezumi, et respecter mon adversaire… Mais toi, tu ne le mérites pas.

- Tch, si tu souhaites autant mourir que ça, crève donc !

Vexé, Sacerdote se releva, et concentra son énergie dans ses griffes, qui gagnaient en volume, puis les utilisa pour trancher l’air devant lui. Les lames d’énergies se détachaient de son fullbring, et se dirigèrent vers Miyako, qui restait immobile. Elle se contenta de lever son bras vers les lames, pointant ses doigts vers cette dernière. Soudain, une balle d’énergie spirituelle argentée se dirigea vers les lames, les détruisant. Par pur réflexe, Sacerdote mit ses brassards devant lui pour se protéger, puis réalisa que son fullbring devait se recharger après avoir tiré à distance. N’ayant pas le temps d’esquiver, il subit l’attaque de plein fouet, qui lui transperça le ventre, alors qu’il tombait à genoux.

Des bruits de pas s’approchaient de lui. Il releva la tête, pour voir Miyako s’approcher de lui. Son bandage laissait encore émaner son énergie spirituelle, cependant il remarque que son fullbring avait perdu ses doigts ainsi qu’une partie de son bras. C’était probablement qu’ainsi fonctionnait son fullbring. En échange d’attaques plus puissantes, celui-ci brûlait petit à petit, la forçant à choisir le bon instant pour faire ses actions.

La femme s’arrêta à quelques pas de lui, alors que Sacerdote se relevait doucement, alors que son sang coulait sur le sol.

- C’est dommage. Si tu n’avais pas été aussi endoctriné, tu aurais pu nous rejoindre…

- Plutôt mourir ! Je me bats pour la liberté de nos compagnons, que tu as choisi de trahir ! C’est ma responsabilité !

- De mon point de vue, tu combats pour laisser les nôtres en esclavage, Sacerdote.

- Alors tu es aveuglé…

- … Autant que tu éblouis par ta croyance.

Sacerdote concentra son énergie dans son arme, prêt à lancer un dernier assaut. Il savait qu’il n’en avait pas pour longtemps, alors, tout ce qu’il lui restait à faire, c’était d’au moins amener Miyako avec lui dans la mort. La yakuza sortit simplement son arme, qu’elle pointa vers l’homme, désactivant son fullbring. Cependant, la quantité d’éclairs qui sortaient de son corps indiquait qu’elle était en train de manipuler bien des choses autour d’eux. En particulier, son pistolet, qui possédait une aura verte autour de lui.

De courtes secondes passaient, alors que les deux s’observaient, les yeux dans les yeux. Il n’y avait aucun autre moyen, les deux avaient une vision propre de leur existence, donnée par une expérience de vie différente. Peut-être que s’ils avaient grandi ensemble, cela aurait différent… Mais ce n’était pas le cas. Actuellement, Sacerdote et Miyako étaient dans l’incapacité de comprendre la logique de l’autre, incapable de comprendre la vie de son opposé. Pour les deux, il était clair que l’un ne pourrait pas vivre le temps que l’autre existait. Ainsi, c’était leur dernière attaque qui se préparait.

Sacerdote s’élança vers Miyako, ses deux lames pointées vers l’avant. La femme restait sereine, et gardait son arme pointée vers son adversaire. Pour les deux, le temps semblait passer au ralenti. Un pas, puis un autre. Chaque pas les approchait du dénouement. Les deux antagonistes continuaient de s’observer. Soudain, tout s’accéléra quand Sacerdote devant les yeux de la yakuza. Cette dernière, pas dupe, et ayant préparé son terrain, se tourna à 180 degrés, son arme pointée vers Sacerdote qui apparut juste après. Il ne pouvait venir que de là, Miyako avait renforcé l’air tout autour d’elle.

Hurlant, le premier fullbringer lança son attaque, alors qu’au même instant, la seconde appuya sur la détente de son arme, et tira la balle… Qui passa à côté du visage de l’homme à la chevelure de jais, effleurant sa joue. Un sourire victorieux, il s’apprêtait à abattre son attaque sur Miyako… Jusqu’à ce qu’il soit soufflé, plus brûlés, par l’explosion qui a eu lieu derrière lui. En effet, elle avait modifié la composition de l’arme pour propulser la balle, tout en gardant la poudre de celle-ci, qu’elle avait fait exploser sur une composition altérée de l’air, pour le rendre inflammable.

À cet instant, la yakuza réactiva son fullbring, et plaça son poing devant elle, transperçant l’homme qui avait été envoyé contre elle. Ce dernier se retrouva contre le torse de la femme, essayant de la tuer avec ses lames, mais ne trouvant pas la force de le faire.

- Désolé, Sacerdote. Mais tu le savais au fond de toi, je pouvais le lire de tes yeux. Tu savais que j’étais plus forte que toi. Tu ne pouvais pas battre le hollow, n’est-ce pas ?

C’est le silence qui répondit à Miyako, alors que les bras de l’homme commençaient à tomber le long de son corps. Alors qu’il rendait son dernier souffle, il leva les yeux vers la lune qui éclairait la nuit… Et qui semblait si différente de celle présente dans le Hueco Mundo. Elle semblait bien plus belle. Plus gracieuse…

- Ta mort ne sera pas vaine. Un jour, nous libérerons les nôtres, que ce soit des hollows ou des shinigamis, et nous vivrons à notre manière. Reposes en paix Sacerdote… Tu n’as plus besoin de rester dans ce monde.

Sacerdote finit par fermer les yeux, et son corps perdit toute trace de résistance, alors qu’il glissait le long du bras de la fullbringer, avant de tomber lourdement au sol. Pendant un instant, Miyako observa le cadavre du membre d’Xperencia, puis le quitta, pour se diriger vers l’escalier. Était-elle triste ? Pas spécialement, ce n’était pas son premier meurtre, et ce n’était pas son dernier. Elle avait l’habitude de la mort, et ce, depuis le jour où elle avait perdu Tsukiko. La vie était ainsi, et rien ne pouvait être fait pour changer cette réalité.

Désactivant son fullbring, elle quitta le toit, et redescendit quelques étages en dessous, pour retourner dans la pièce dans laquelle se cachait le fullbringer. Elle alla à l’intérieur, observa la pièce et vit une table, où siégeait le rapport du mort. Sans prendre la peine de le lire, elle sortit le briquet de sa poche, l’actionna. Approchant la flamme des feuilles, elles finirent par prendre feu. Elle en profita pour prendre une nouvelle cigarette, et utilisa les flammes pour l’allumer et la pincer entre ses lèvres. Elle laissa échapper un petit soupir de satisfaction, alors que la tension redescendait. Elle s’était libérée de ses poursuivants, pour une durée indéterminée. Elle allait pouvoir être tranquille pendant quelque temps.

Sortant de la pièce, une fois convaincue que personne ne pourrait rien faire des feuilles calcinées, elle marcha et s’arrêta au rebord de la fenêtre, observant l’aube se lever sur la ville. Elle contemplait le Soleil se lever, indiquant qu'un nouveau jour, une nouvelle vie, commençait. Il était temps de partir, et d’embrasser pleinement sa nouvelle existence de fullbringer. Inerte, elle ferma les yeux, et s’excusa mentalement auprès de Tsukiko, avant de tourner les talons pour se diriger vers les escaliers quand soudain, un hollow surgit de la fenêtre, hurlant le nom de la demoiselle. Celle-ci, un sourire aux lèvres, s’arrêta et se retourna vers son nouvel ennemi.

- Ton âme existe encore, le vieux. Mais il semble que tu aies fini par devenir un hollow… Je vais devoir te tuer, tu en sais beaucoup trop toi aussi. Et puis, je ne peux pas te laisser blesser la femme que tu voulais protéger à tout prix.

Elle se mit en mouvement pour se diriger vers le hollow son énergie spirituelle dévorant de nouveau ses bandages, dont une partie s’était régénérée. Elle laissa échapper une nouvelle bouffée de fumée, son regard perçant celui du hollow. Puis elle attaqua.



Le soleil matinal continuait sa route dans son cycle habituel. Dans la petite ville de Karakura, tout était calme, si ce ne sont les bruits du trait qui arrivait dans la station de la ville. En cette heure et ce jour de semaine, il n’y avait pas beaucoup de passagers. Parmi les rares voyageurs, une femme, qui approchait de la trentaine, à la chevelure d’argents et aux yeux cramoisis, habillés avec une chemise rouge, un pantalon en cuir, orné de différentes ceintures, et des bottes de villes, posa le pied sur le quai de la station. Elle avança de quelques pas, plaqua sa main contre son front, observant à travers ses lunettes de soleil l'astre céleste. Un léger sourire aux lèvres, elle se remit en marche, pour aller tout d’abord en un lieu précis, et après ça… direction le QG, où les autres membres d’Xtraction l’attendaient. Surtout Kazuki-sensei, qui lui avait moult SMS laissés sans réponse. Il allait patienter un peu avant de la revoir. Elle devait aller rendre visite à une personne qu’elle n’avait pas vue depuis de longues années.

En chemin vers sa destination, Miyako s’arrêta vers un belvédère pour observer l’ensemble de la ville, qui n’avait pas tant changé que ça, malgré toutes ses années d’absences. Cela lui faisait étrange de revenir ici, mais elle était contente. Elle allait enfin pouvoir explorer sa ville natale, et y redécouvrir des souvenirs qu’elle avait sans doute oubliés. Son premier souvenir, le plus important à ses yeux, nécessitait qu’elle aille au cimetière de la ville. Une fois arrivée, elle y chercha pendant dix bonnes minutes l’emplacement de la tombe de sa mère, qu’elle finit par trouver. Solennelle, elle alla s’installer devant, faisant la prière accoutumée quand on vient visiter un mort. La fullbringer prit une inspiration, et s’élança dans son récit.

- Salut maman… Cela fait des années que je ne suis pas venue te rendre visite. J’espère que tu me pardonneras, ma vie a pris une tournure à laquelle je ne m’attendais pas. J’ai tant de choses à te raconter que je ne saurais pas par où commencer. J’espère que tu vis bien, dans la Soul Society…

Que pourrais-je te raconter ? Ce que je suis vraiment ? Ou alors, je pourrais peut-être te rassurer sur ma vie en tant que yakuza ? Ou alors, peut-être souhaites-tu que je te décrive mon premier amour ? … Je sais. Commençons par le début.

Je suis de retour à la maison… Maman.