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Kougen Amai - Smile my heart out

Kougen Amai
[-3ème Division] Vice-Capitaine
Kougen Amai

Datasoul
[Rang] :
Kougen Amai - Smile my heart out Left_bar_bleue6/12Kougen Amai - Smile my heart out Empty_bar_bleue  (6/12)
{Évolution} : Hight SP
Couleur de Reiatsu : ???
Kougen Amai - Smile my heart out Ven 1 Mai - 20:04

Kougen Amai
Are you sad ? You look sad.



Kougen Amai
Shinigami
420 ans (âge d'esprit uniquement)
Cancer
Vice-Capitaine - 3ème Division
Réponse
Une peau très sèche, parsemée de coupures et de cicatrices en tout genre. Des yeux rouges sang et des cheveux bleu gris. Un sourire charmant.


Psychologie
Put on a smile for me, would you ?



Alors comme ça, on s'intéresse au cas Kougen ? Passé le premier contact, c'est une démarche assez rare pour qu'elle soit soulevée. Ne soyez pas surpris, vous devriez vite comprendre cet étrange énergumène.

"L'habit ne fait pas le moine". Aussi loin qu'il s'en souvienne, ce diction a toujours sonné faux, aux oreilles de Kougen. Il a beau le pratiquer, ne jamais s'arrêter à une première impression, c'est une faveur qui lui a toujours été refusée. De fait, il n'a jamais aimé les dictions et les phrases toutes faites, camouflant bien souvent une réalité moins poétique, plus cruelle. La différence et l'inconnue inquiètent le tout-venant, pouvant aller jusqu'à l'appeurer. C'est une leçon qu'il a dû apprendre très tôt, à ses dépends, et qui le poursuit encore aujourd'hui.

Atypique et introverti, il n'a jamais brillé par son charisme ou sa popularité. Bien au contraire. D'une nature inapte à la compréhension des codes et rapports sociaux, cette particularité l'a toujours tenu à l'écart des autres. S'enfonçant ainsi dans un cercle vicieux, avec le temps qui passe, il s'est senti de plus en plus détaché, mis de côté. Ce rejet constant, s'il n'en comprit guère la cause, lui fit rapidement comprendre que le dénominateur commun n'était autre que lui. Loin de l'abattre, ce constat l'a motivé à changer ses stratégies d'approche. Mimiquant à sa façon ce qu'il voyait marcher pour les autres, ou encore ce qu'il glanait de la culture populaire, il a essayé de se mettre en avant de diverses façons.

Kougen le petit comique ! Kougen le sportif ! Kougen le sympathique ! Kougen le compréhensif ! Kougen le courageux !

En vain. Alors, il resta Kougen le solitaire. Kougen la bonne poire. Kougen la victime. Tous ses essais ne débouchaient que sur davantage de moqueries et de rejets. Ses efforts se retournaient systématiquement contre lui, comme un boomerang farceur. Plus il essayait, moins il semblait apprécié. Lorsqu'il voulait être chaleureux, il faisait froid dans le dos. Lorsqu'il voulait être rassurant, il terrorrisait l'assistance. Très vite, son apparence et sa maladresse passèrent au second-plan dans l'esprit de ses compères, remplacés par le bouche-à-oreille, les rumeurs et les ragots de couloir, tous plus exagérés les uns que les autres. A force de ne jamais le comprendre, on apprit ainsi à le craindre, à déformer la réalité pour lui donner plus d'ampleur, créant ainsi un nouveau cercle vicieux, bien plus néfaste que le précédent. On croisait Kougen dans la rue, par hasard ? Ce devait être un stalker. Il arrivait en retard à l'école ? Il avait dû trainer avec des gens peu fréquentables. On avait vu Kougen caresser un chat dans la rue ? Il était sans doute parti le tuer, au détour d'une ruelle.

Malgré tout, il n'a jamais arrêté de chercher le positif en toute occasion, toujours prêt à relativiser le plus gros des drames. Obligé de se débrouiller seul dès son plus jeune âge, c'était pour lui le seul mécanisme de défense possible. Il n'a jamais arrêté de se préoccuper des autres, même parmi ses pires bourreaux. Pour avoir autant besoin d'infliger de la souffrance, il fallait être particulièrement mal dans sa peau. Une partie de lui plaignait les gamins, les aigris, les mauvais, desquels il ne s'était jamais senti réellement proche. Peut-être n'était-ce pas si mal, finalement ? Alors, il rigolait plus fort que tout le monde, souriait avec plus d'insistance, quitte à s'en faire mal. Pour donner le change, attendre que la tempête passe. Ca ne marchait jamais vraiment, mais ça avait quelque chose de cathartique pour lui.

Au fond, il n'est pas quelqu'un de très compliqué. Quelques hobbys, une certaine assiduité, quand il s'initiait à un nouveau domaine ou perfectionnait un autre, déjà acquis. Des goûts simples, sans fioritures. Il tente toujours de donner le meilleur de lui-même, pour être satisfait de ses propres capacités et performances. Mais tout ça, ce n'était pour lui qu'un moyen de passer le temps, se vider l'esprit. Ca lui permettait de ne pas réfléchir à la situation dans laquelle il se trouvait. Surtout, c'était quelque chose qu'il pouvait faire seul, n'ayant pas réellement le choix. La seule chose lui tenant vraiment à coeur ? Trouver quelqu'un prêt à l'accepter, tel qu'il est. Sans avoir peur. Sans le juger. Rien de bien compliqué là-dedans, en théorie. Et pourtant.

Au fil des années, Kougen s'est trouvé un réel attachement à tout type de bestioles. Beaucoup plus simples et pures que les humains, il a toujours eu un ou plusieurs animaux de compagnie. Recueillis, trouvés, il en a eu de toute sorte, de tout âge, présentant tout type de symptôme. Avec eux, il pouvait être aussi naturel qu'il le souhaitait, sans les terrifier. Cela lui avait valu toute sorte de soucis, non seulement pour leur apporter un foyer joyeux et stable, mais surtout avec le jugement de ses pairs. Ce n'était qu'une pièce de plus sur une ardoise déjà pleine à craquer, et son amour des bêtes et bien un point sur lequel il n'a jamais dérogé. Il les a toujours considérées comme des êtres à part entière, les mettant sur un pied d'égalité avec lui-même, mais surtout par rapport à l'humain lambda. On ne devrait pas vraiment évaluer une vie comme valant plus qu'une autre, mais c'était dans la nature humaine. L'affection venait forcément jouer son rôle, qu'on l'admette ou non. Une part de lui réfuterait totalement cette théorie, alors que l'autre a en réalité pleinement conscience, le tout donnant quelque chose d'assez conflictuel sur le sujet. Kougen voyait ça comme de l'égoisme de sa part, de favoriser quelqu'un au détriment d'un autre, pour de simples critères personnels. Après tout, c'était ce qu'on lui avait fait tout au long de son existence et il n'aimait pas l'idée de le reproduire.

A force de jouer des rôles pour satisfaire le quidam, il a développé une certaine tendance à oublier ses propres envies, mettant son côté altruiste encore plus en exergue. On lui a inculqué, tout au long de son existence, que celle-ci n'avait pas d'importance, qu'il valait moins que les autres. C'est pour cette raison qu'il y accorde peu de valeur, tout comme à sa santé, ou son bien-être. Tant qu'il a l'impression de se rendre utile, tout ça lui importe peu. Aucun besoin d'éloge, simplement la satisfaction d'avoir servi à quelque chose. Bien rempli sa fonction. Pour ça, il est prêt à aller très loin, sans se soucier des risques qu'il pourrait encourir. Loin d'être suicidaire, il reste très protecteur et connait ses propres capacités, même si il n'est pas toujours très sûr de lui. Face à un problème, il sait trouver optimiser son savoir pour se tirer des pires guépiers, même si il n'a pas toujours conscience des risques qu'il prend. Ayant traversé beaucoup de combats, beaucoup de coups durs et encore plus de tristesse, il est capable d'une volonté inébranlable quand il se met quelque chose en tête, qualité lui faisant parfois ignorer ses propres limites.

Bon observateur, il est assez doué pour mettre à profit les capacités de ceux qui sont à ses côtés, volontairement ou non, mais aussi de comprendre le jeu de ses adversaires, pour essayer d'imposer le sien. Malgré tout, c'est dans la confrontation en solitaire qu'il excèle, éliminant ainsi bon nombre de variables et d'inconnues, il peut se focaliser sur la chose qu'il connait le mieux : Kougen Amai. Des années à devoir se creuser les méninges pour survivre à la faune juvénile, guetter le moindre mouvement chez ses prédateurs, tout ça l'avait poussé à être attentif, toujours sur ses gardes. Devoir faire fonctionner ses méninges pour s'en tirer contre un ennemi plus fort, ou plus nombreux.

Le seul moment où il arrive à oublier un peu tout ça, c'est pendant un combat. Quand l'adrénaline le submerge, il est bien plus en phase avec lui-même, mais aussi son adversaire. Sans doute une partie de lui apprécie cette possibilité de pouvoir blesser autrui, après avoir tant encaissé sans broncher, mais c'était plus que ça. Dans un affrontement, les barrières s'étiolent, le superficiel laisse la place au naturel. Dans ces moments, il se sent étrangement accepté, en quelque sorte. Normal. Des fois, lorsqu'il va trop loin, dans ce genre de situation ou d'autres, représentant un stress important, il arrive que quelque chose en lui se brise. Un inhibiteur, un verrou qu'il garde sur son coeur, pour y enfermer toute la rancoeur accumulée au fil du temps. Quand cela arrive, il perd le contrôle, laissant parler ses instincts les plus primaires et négatifs, obligé d'extérioriser sa haine sous forme de rage torturée, pour ne pas imploser.

Son concept de bien et de mal reste néanmoins assez flou et personnel. Il a bien compris qu'ils ne sont régis par aucune règle empirique. Chacun a sa propre perception de la chose, et celles-ci se retrouvent souvent à empiéter les unes sur les autres. Le malheur d'une personne peut en sauver des centaines, peut-on alors caractériser ça "mauvais" ? Ou "bon" ? L'ostracisation de Kougen, source de douleur et de tristesse pour lui, avait permis a des groupes de se souder et d'en retirer de la joie. Etait-ce forcément une mauvaise chose pour autant ? Pour le bien de la majorité, peu importait l'individualité, finalement. Cette pensée avait quelque chose de réconfortant, car elle donnait un sens, un poids, un but à sa douleur. Forcément, sa position atypique en fait quelqu'un de facile à séduire, pour peu de comprendre un minimum son fonctionnement. Il n'est pas dur de lui faire entendre suivre son point de vue, pour peu que la justification tienne la route. Ce qu'il déteste le plus, c'est l'incompréhension. Elle lui rappelle trop de mauvaises choses. Ses propres défauts, pour commencer mais surtout, son isolation sociale. Il a du mal à se l'avouer et essaye de trouver le positif tant que possible, mais la vie qu'il a mené l'a plongé dans une spirale dépressive, de laquelle il a du mal à se sortir et qui influe énormément son comportement.

En tant que Shinigami, il a pris beaucoup de temps à bien comprendre la Balance des Âmes, ainsi que son rôle de protecteur. C'était comme si on lui donnait les règles d'un jeu, bien après l'avoir laissé se ridiculiser, en tentant maladroitement de le pratiquer. Pour le coup, il n'aurait pu espérer meilleure doctrine. Entrer dans le Gotei 13, c'était assurer une fonction, certes ingrate, mais qui permettait d'oeuvrer pour le bien du Monde au sens le plus large possible. La Soul Society a été pour lui une seconde chance, lui autorisant à laisser sa marque dans le monde, de faire partie d'un tout. De l'extérieur, on pourrait croire que rien n'a changé pour lui. Il est souvent seul, en train de vaquer à une mission importante ou à s'entrainer pour maintenir son rang, si durement acquis. Au prix de couteux efforts, il a peaufiné tout l'art du Shinigami, gravissant les sièges patiemment. On parlait toujours de lui et il n'était pas rare qu'il voit quelqu'un changer de trottoir en l'apercevant, mais après sa mort, la vie était devenue bien plus douce.

Pendant longtemps, il avait occulté l'origine humaine des Hollows, ne les considérant que comme des animaux idiots et belliqueux, mais au fil de ses missions, il a été forcé de changer son avis sur la question, après s'être rendu compte qu'il faisait avec eux ce qu'il avait souvent reproché à son entourage. Bien sûr, c'était plus facile de les penser irrécupérable, sans l'aide du Konsô. Après tout, ils restaient des entités régis par des influences néfastes et primaires. Cela n'en empêchait pas certain de faire preuve d'esprit, de réflexion, parfois même de sagesse. Cette réalisation a rendu son travail bien plus compliqué, même si il avait au moins la satisfaction de pouvoir revoir certaines de ses "victimes" dans l'au-delà, allégeant ainsi ses remords. Il n'a jamais eu le moindre problème avec les Quincy, même si ces derniers ont tendance à le regarder de travers, sans doute davantage que ses confrères. Il a tout de même réussi à se lier à certains d'entre eux.

Sans réellement pouvoir parler de famille dans la Soul Society, il avait tout de même quelque proches. Pas beaucoup, certes, mais il ne lui en fallait pas beaucoup plus. Un mentor qui croyait en lui, une poignée d'amis sur qui il pensait pouvoir compter, ainsi que la fille de ses rêves. Que demander de plus ?


Physique
I'll show you how it's done.


Vous êtes encore là ? Et beh...Il faut dire qu'on a attaqué par le plus plaisant, la partie de Kougen que peu de gens ont pris le temps de découvrir, rebuté par des aspects plus superficiels de sa personne. Laquelle, me direz-vous ? On y arrive.

Dans une ruelle sombre, un spectre vouté crapahute sans un bruit, progressant à tâtons. L'être semble faire un peu plus d'un mètre soixante-dix, même si cela reste dur à évaluer, dans la pénombre. Sa silhouette se détache à peine du voile d'un noir de jais, comme si celui-ci ne voulait pas lâcher prise sur sa créature. L'avancement continue, un peu de luminosité permettant d'apercevoir un corps malingre et maladroit. Un corps couvert de plaies, de blessures en tout genre. On peut y également y voir des muscles secs et travaillés, comme ceux d'un animal, prêt à bondir au moindre signe de faiblesse. Peu à peu, la lumière permet à l'oeil de s'ajuster, pour se retrouver face à un visage imberbe et pâle, déformé par un rictus terrifiant.

Le faciès est fatigué, usé, plissé. Le sourire lugubre et ample lui étire la peau, si sèche qu'elle semble se craqueler par endroits. Malgré une dentition parfaite et étincelante, ses lèvres sont parsemées d'entailles diverses, d'ouvertures créées par le manque d'humidité, mais il y en a une qui sort du lot. Plus profonde, plus visible, cette cicatrice part du bas de la joue descend jusqu'en haut de son menton, lui traversant la bouche. Travaillée à chacun de ses sourires ou de ses expressions faciales démesurées, elle n'a jamais pu guérir correctement. Régulièrement, il y porte de longs doigts fins, les plaçant au niveau de ses dents avant de les ronger, frénétiquement. Une fois ce petit toc satisfait, il replace ses bras contre son corps, agitant les doigts machinalement, comme dévoré par l'envie de recommencer. Ou peut-être ne sait-il juste pas quoi faire de ses membres.

Plus haut, un nez court et pointu remonte jusqu'à des cernes, dignes du pire oeil au beurre noir, vieillissant le portait dans son entiéreté, rajoutant une profondeur angoissante à ses traits. De ces orbites creusées scintillent deux orbes d'un rouge vif, perçant et incisifs comme des poignards. Leur enfoncement dans la face les rend difficile à lire, alors qu'ils semblent scruter le moindre de vos faits et gestes, alertes. Une nouvelle cicatrice, semblable à la première, passe d'un côté à l'autre de son oeil droit, appuyant l'intensité du regard de fauve. Une toute petite pupille, fixe, baigne dans la mer rouge qu'est son iris, imperturbable. Il fait bien longtemps que plus rien ne s'y est reflété, à la surface. Deux fenêtres, condamnées par des rideaux pourpres, tirés sur une âme fatiguée.

Au-dessus de ces yeux lisses, de fins sourcils disparaissent dans une tignasse sauvage, d'un bleu-gris délavé. Assez longue, elle lui encadre le visage, une partie lui coulant librement entre les yeux, camouflant presque son nez. La découpe est rudimentaire, peu soignée. Juste ce qu'il faut pour que sa vision ne soit pas obstruée, mais sans la moindre trace d'un réel entretien. Le poil est sec, presque cassant, tombant jusqu'aux épaules du Shinigami et ses clavicules bien visibles. Après s'être rongé les ongles, il y passe la main sans y penser, pour se gratter le crâne, comme une bête curieuse. Une voix rapeuse s'échappe de sa gorge, alors que l'inconnu tente de prononcer quelque chose, comme dans un murmure douloureux. Etouffé par le bruit de la nuit, le discours est inintelligible et ressemble davantage à un râle d'agonie qu'à de réelles paroles.

Le kimono de l'esprit est d'un noir de jais et à sa ceinture brille le pommeau doré d'un sabre de bonne facture. Sur le manche, des chevilles d'or y sont entourées d'un tressage sombre comme de l'encre, les mettant bien en valeur. Ne sachant quoi en faire, il repose son bras sur la garde, plus terne. Assez atypique, elle ressemble à un disque épais, quatre encoches noires de part et d'autre. Deux demi-lunes ont été découpées en haut et en bas du tsuba, permettant d'attraper et dévier des lames adverses, trop proches du tsuka. Le fourreau se fond dans la nuit et le Shinigami pose sa main sur son arme, ses doigts s'enroulant autour du manche les uns après les autres.

La plainte rauque résonne une nouvelle fois, mais à ce stade, il n'y a déjà plus personne. Juste une mise en garde, envers les vrais monstres qui rodent. Qui n'aboutit à rien, ni personne. La silhouette reste là, son ombre dansant sur les murs à la lueur vacillante des chandelles. Même elle semble chercher à s'enfuir. Puis, un vent glacial souffle toutes les dernières bougies, plonge la ville dans une obscurité ténébreuse et palpable, qui dévore une nouvelle fois l'étrange apparition.



Histoire
Don't you just feel better now ?


Prologue : An Echo In The Dark (1600)

Le bruit de pas effrénés piétinent le calme d'une nuit opaque. Courant à toute jambes dans la direction inverse de celle du monastère qui lui servait, à la fois, de maison et d'école, un enfant fuyait, comme poursuivi par une meute de loups. La réalité n'en était pas si loin. Sur ses talons, une petite troupe de mômes braillards couraient, armés de bâtons. La proie était en panique, ignorant tant que possible le feu qui brûlait au sein de sa poitrine, tant qu'elle n'avait pas semé ses poursuivants. La poursuite lui sembla durer plusieurs heures, avant qu'il ne débarque sur un genre de plaine, bientôt à bout de souffle. Les nuages s'écartèrent, pour laisser percer la lune, qui baigna la scène d'une lumière macabre.

La plaine était en fait une falaise, et le jeune garçon éreinté se trouvait au bord de celle-ci, quelques pas de plus, et il aurait fait la dernière chute de sa vie. Haletant avec peine, le gamin se retourna vers les brutes qui lui collaient toujours le train. Ils paraissaient tout aussi épuisés que lui, mais leurs visages étaient effrayants, déformés par un mélange d'épuisement, de satisfaction et de viles intentions. A la lueur de l'astre nocturne, ils étaient effrayants. Même si il pouvait sentir ses yeux lui brûler, le pourchassé refusait de leur donner la satisfaction de fondre en larmes. Pas cette fois, il en avait assez. Il était las de cette injustice. Alors, il prit la parole, réellement, pour la première fois depuis bien trop longtemps.

- Laissez-moi ! Allez vous trouver autre chose à faire ! Je...J'en peux plus. Vous avez gagné, ok ?

Le petit leader du groupe s'avança, avec un regard chargé de dégoût. C'était le plus âgé, et si il n'avait jamais été tendre, la mort de son père au front l'avait poussé à faire de la vie de tout le monde un enfer, et particulièrement d'un autre enfant en particulier, trop calme, trop bizarre, seul. Peut-être était-ce leur ressemblance qui lui avait fait le prendre pour cible, comme pour renier sa propre tristesse ? Dans un meilleur monde, ils auraient pu devenir amis et partager leur douleur pour l'alléger. Mais ce n'était pas le cas. Igashi aboya une réponse, avec son habituel air hautain et haineux.

- Tant que t'es là, on a rien gagné, Kougen. Lâcha-t-il sèchement. Même les moines peuvent pas te piffer ! Si tu sautais, ça nous épargnerait bien du travail.

Il avait dit ça en resserrant ses doigts autour de son arme improvisée. Le jeune Kougen pressa sa main contre son cœur, froissant son kimono au passage. Cette brute ne comprenait pas l'ampleur de ses propres mots ! La pauvre victime aurait eu tant de choses à dire, mais rien qui serait susceptible de percer cette carapace d'intolérance. Son corps était parsemés de bleus et de blessures, qui retraçaient les fois où il avait été pris pour cible. Ça n'avait que trop duré. Il n'en supporterait pas davantage. Par contre, si il leur donnait à tous une raison d'avoir peur, de se sentir comme il s'était toujours senti...peut-être qu'ils y repenseraient à deux fois, avant de s'en prendre à lui.

Y ayant longuement réfléchi, il glissa la main dans un pan de son vêtement, pour en ressortir un tantô épuré, qu'il avait volé au temple. Le marmot le dégaina, jetant le fourrant sur le sol. L'arme lui paraissait bien plus lourde, sous le regard de toute cette foule et de son principal bourreau, qui s'était contenté de siffloter en voyant la lame se refléter au clair de lune. Kougen avait beau s'être entraîné tout au long de sa vie, par les moines qui l'avaient recueilli, il n'avait jamais eu un tel pouvoir entre les mains. Loin de le griser, celui-ci le terrifiait. Sans doute plus qu'il n'inquiétait les autres, même si ils n'avaient pas forcément l'air rassuré. C'était une petite victoire, en soi...

- Casse-toi ! Sinon...
- Tu crois que tu me fais peur, gamin ?! Le coupa abruptement le molosse. Tu crois que tu es en train de montrer tes crocs ?

Sans sourciller, Igashi s'approcha fermement, la garde totalement ouverte. Alors que quelques-uns des suivants s'amusaient encore à faire les fiers, respectant une bonne distance de sécurité, l'emportement de leur leader auto-proclamé les moucha tous. Depuis quelques temps, il était bien plus irascible qu'à l'accoutumée et ils y étaient allés un peu fort sur le petit Amai, mais tout semblait s'escalader très vite. Ils ne pensaient pas à mal...Juste un petit lynchage, rien de bien méchant. Après tout, le gamin y était habitué, depuis ! Ce qui aurait été criminel, ça aurait été de changer de cible. Mais là, non, ça partait trop loin. Un des plus braves tenta bien de mettre leur petit chef en garde, mais il ne rencontra qu'une tension palpable, au milieu d'un silence glacial.

L'agresseur était maintenant à moins d'un mètre de sa cible, qui maintenait son couteau devant elle, vainement. Il voulait juste les bluffer...Il voulait juste les faire partir, pour une fois, sans avoir à se traîner jusqu'à son lit. Kougen avait les yeux levés sur la montagne que représentait la brute, lui éclipsant le rayonnement d'un ciel redevenant obscur. Alors qu'il aurait dû avoir l'avantage, il recula péniblement d'un pas, sentant la terre s'effriter sous son talon.

- Et bah alors ? T'as jamais fini ta phrase ? Faut que je me casse, sinon..? Provoqua l’aîné, sans la moindre hésitation dans la voix.

Kougen était perdu. il n'arrivait pas à réfléchir correctement sous la pression actuelle. Il n'avait aucune idée de jusqu'où pouvait aller son persécuteur, il était déjà arrivé bien au-delà de tout ce qu'il avait pu envisager. Le contrôle finit par lui échapper, et des larmes lourdes de sentiments mêlés se mirent à rouler sur ses joues, alors qu'il serrait durement sa mâchoire, se mordant la lèvre inférieure jusqu'au sang. Un rire arrogant lui fit grincer des dents. Il savait pertinemment ce que l'autre idiot allait dire ! Le traiter de pucelle, parce qu'il n'enfermaient pas ses émotions au plus profond de son être, pour s'en prendre aux autres ! Lui dire qu'il n'avait pas de couilles, et le passer à tabac. Que c'était un couard. Certes, il était terrifié, épuisé, mais ce n'était pas pour ça qu'il s'était mis à pleurer.

Ses mains ne tremblaient plus. L'une d'elle était posée sur le pommeau de l'arme, parfaitement immobile. Ça ne lui plaisait pas d'avoir à en arriver là, mais son corps agit de lui même. Plongeant vers l'avant, vers le flanc gauche. Il savait comment faire une blessure propre, sans qu'elle n'engendre quoi que ce soit de sérieux. C'était sa dernière carte à jouer...La sensation de la chair meurtrie sur le passage forcé de la lame était horrible. Toute l'expérience se transmettait directement de son sabre jusqu'à son corps, le répugnant totalement. Kougen aurait voulu fermer les yeux, mais son instinct le lui refusait, il était temps de fuir. Ca n'avait que trop duré.

- Aaaah ! Petite p...

Le petit lâcha son arme, se tournant sur la gauche, il aperçut clairement le crochet du droit massif qui se dirigeait vers lui. D'une pression sur ses appuis, il s'apprêta à esquiver et détaler à nouveau, ayant récupéré un peu de souffle. Trop proche du précipice, ses pieds patinèrent sur le bord, s'effritant sous son poids. Son corps commença à basculer vers le vide, restreignant grandement sa marche de manœuvre. Kougen tenta tant bien que mal de se rattraper à quelque chose, Igashi, ses vêtements, n'importe quoi ! Malheureusement, lorsque ses doigts se refermèrent machinalement, il n'eut aucun mal à reconnaître la sensation familière du tantô ses mains. Au même instant, le coup de poing le cueillit en pleine face, achevant sa perte d'équilibre. Sous l'impact du coup, il avait serré les poings, emportant sans le vouloir l'arme blanche, dans sa chute vers les bas-fonds. Plus que la douleur qui lui battait dans le crâne après ce qu'il venait de prendre, plus que la terreur de devoir affronter la mort en contrebas, c'était le fait d'avoir aggravé la blessure de son opposant, lors de sa descente aux enfers, qui dévora son esprit. Vu le sang qui s'en était échappé et ce qu'il avait senti...ça devait être sérieux.

Il ne se l'avouerait sans doute jamais, mais il y avait quelque chose de libérateur, à cette chute sans filet de sûreté. Si c'était ça, que d'influencer les événements, peut-être fallait-il mieux les subir ? Ce qu'il déplorait le plus, c'était de s'éloigner ainsi du ciel étoilé. A mesure qu'il tombait, la lumière lui parvenait de moins en moins, l'engouffrant bientôt dans un puits de ténèbres.

Toute la faune sembla se taire, plongeant le monde dans un silence mortuaire. Un bruit lugubre de chair éclatée et d'os broyés résonna en écho dans toute la colline. Plus un son ne vint déranger le calme de la forêt.

Chapter I : An Angel Comes From Above (1600)

Après sa mort, Kougen erra là où il avait vécu. Par la force des choses, il avait bien compris sa nouvelle situation. Personne ne pouvait le voir, ni l'entendre, ce qui ne lui changeait pas grand-chose, mais au moins, on n'essayait plus de lui nuire. Il y avait du mieux...Si seulement il n'avait pas eu cette terrible douleur au niveau du torse, qui n'allait qu'en s'empirant, il aurait sans doute pu s'en contenter. Durant cette période, il passa le plus clair de son temps à suivre ceux qu'il avait connu, pour voir si les choses étaient plus agréables, sans lui. A vrai dire, l'incident avait eu un impact colossal sur le moral du monastère, ainsi que de leur village. C'était totalement normal, mais il ne savait pas vraiment si il avait un réel rapport avec ça...Après tout, il n'avait pas été la seule victime de l'altercation. Le jeune garçon n'avait aucune rancœur par rapport à ce qu'il s'était passé, mais restait gonflé de regrets et d'inquiétude. Si il s'était juste laissé faire, les choses se seraient calmées, comme d'habitude. Dès le moment où il était devenu un esprit, il avait senti que quelque chose n'allait pas, qui l'obsédait. 

C'est sans même s'en rendre compte qu'il finit par se retrouver sur le chevet d'Igashi. Celui-ci était dans un état critique, mais il avait survécu. Était-ce pour autant lui, le plus chanceux des deux ? Pendant un long moment, Kougen resta à ses côtés, observant les soigneurs passer, changer ses bandages, appliquer des onguents. Il y avait là quelque chose de fascinant, qui le distrayait de la souffrance qu'il ressentait, lui aussi. Malgré tout, son bourreau avait l'air dans un état bien plus déplorable. Le plus souvent, il ne bougeait pas et ne faisait aucun son, mais parfois, ils semblaient se débattre dans le pire des cauchemars, gesticulant et hurlant à tout rompre. Lors de ses accalmies, Kougen prenait plaisir à lui parler, vider son sac sur tout ce qu'il n'avait jamais pu lui dire auparavant. 

- Vous vous êtes bien moqués de moi, mais en fait j'avais raison...mais ils veulent pas m'approcher non plus, les autres esprits...
- "Kougen La Pucelle", j'ai toujours trouvé ça de très mauvais goût, tu sais ? 
- ...Et paf ! En plein dans la boue ! Heureusement que vous étiez pas là, ce que j'aurais pris, sinon, hein. 
- Ouvre les yeux, tout le monde t'attends. 


Un beau jour, alors qu'il se réveillait, dans un coin de la chambre d'Igashi, il aperçut quelqu'un qui n'était encore jamais venu, perché au-dessus de sa couche. Ne voyant cette personne que de dos, il ne pouvait pas distinguer ses traits, mais au vu de sa coiffure, ce devait être une femme. Elle avait une coupe assez courte, noire comme l'ébène, une partie de ses cheveux étant rassemblés en chignon au dessus de sa tête. L'inconnue portait un kimono sombre, à la découpe assez carré, mais qu'elle parvenait tout de même à mettre bien en valeur. Kougen ne remarqua même pas le sabre qui lui ceignait la ceinture, tentant de comprendre d'où provenait une étrange lumière, qui semblait émaner soit de la dame, soit du blessé. Intrigué, il s'apprêta à se lever pour simplement aller voir, quitte à passer au travers de la nouvelle arrivée, mais avant qu'il n'ait le temps de faire le moindre mouvement, l'objet de son intérêt s'estompa.

-Shhhh...Tu as dû être terrifié. Murmura tendrement une douce voix. 

 La femme en kimono se retourna et à la grande surprise de celui-ci, posa les yeux directement sur Kougen. Il avait eu beau déjà rencontrer des esprits, sa première réflexion était qu'elle ne pouvait sans doute pas le voir, et que ce n'était qu'une coïncidence. Même si leurs regards s'étaient croisés, elle avait gardé tout du long la même expression douce et rassurante qu'au moment de se retourner, c'était tout simplement quelque chose qu'il n'avait jamais connu. Il avait déjà vu cette expression chez les mères de certains de ses "camarades", mais il n'avait jamais pu expérimenter le réconfort que cela pouvait apporter. Tout son corps devint parfaitement immobile, alors qu'il profitait de cette étrange sensation. Peu importait, que ce ne soit qu'un hasard et qu'il n'en soit pas la cible. Il ne sentait même plus la douleur dans sa poitrine. 

- J'ai fais ma petite enquête, ça fait longtemps que tu veilles sur ce garçon, non ? Interrogea-t-elle, baignée dans les rayons qui rentraient par la fenêtre du patient. Igashi va s'en sortir. Il va peut-être pouvoir se diriger sur une meilleure voie, après ce qui vous est arrivé, à tous les deux. 

Le gamin cligna plusieurs fois des yeux, avant de les lever vers celle qui venait manifestement de lui parler. Son cerveau mit un temps à faire le traitement, tant cela lui paraissait surréel, dans ces conditions. Il braqua son regard sur le côté et tomba sur le visage de Igashi, toujours allongé, mais les yeux ouverts, le visage tourné dans sa direction. 

- Tu n'as plus à t'en faire. Tu peux y aller, maintenant. Le rassura-t-elle de sa voix angélique, qui sonnait comme une musique à ses oreilles. 

Pour la première fois, Kougen put sentir ses yeux le piquer, mais pour une raison bien différente de d'habitude. Pour une fois, c'était agréable. Il avait envie de maintenir cette sensation contre lui et de ne plus jamais le lâcher. Son sourire s'élargit gaiement, éclaircissant son visage livide, lui redonnant de la couleur. L'étrange inconnue se pencha en avant et passa sa main derrière le crâne du garçon, pour lui déposer un baiser sur le front. Une sensation de bonheur tangible l'enveloppa tout entier, alors qu'il se sentait doucement happé vers le ciel, loin de celle qui venait de le sauver, alors qu'il ne pensait même pas en avoir besoin. 

Il n'avait même pas eu le temps de lui demander son nom, avant de disparaître pour un nouveau monde. 

Chapter II : Welcome To Paradise (1600 - 1720)

Kougen ne savait pas trop à quoi s'attendre en ce qui concernait l'au-delà. Il n'avait jamais réellement pris le temps d'y penser, suffisamment préoccupé par son statut de mortel pour que ça lui échappe totalement. Aussi, lorsqu'il arriva au beau milieu d'un bidonville, dans une ville qu'il ne connaissait pas, il n'eut aucune raison d'être surpris. Il avait bien assimilé sa mort et le fait d'avoir accédé à un nouveau plan d'existence, mais restait tout de même un peu perdu, dans ce nouvel environnement. Forcément, il tenta d'aller vers d'autres gens, qui semblaient plus accoutumés de l'endroit que lui. Ce n'était pas bien dur d'en trouver un, car la densité de population était assez importante, au paradis. Ils ne devaient pas être trop regardants...Malheureusement, personne ne donna la moindre information au jeune garçon esseulé. Lorsqu'il approchait, avec son teint pâle et ses joues creusées, les réactions variaient de la fuite apeurée au mutisme dégoûté. On le traita Yokai, mais aussi de Hollow, bien qu'il n'ait aucune idée de ce dont il pouvait s'agir, on lui intima de rester éloigné, pour le bien de tous. 

Finalement, il n'y avait pas de quoi être dépaysé ! Dans le monde des esprits, tout le monde était aussi bourré de préjugé et intolérant que dans le monde des humains ! Comme quoi, ils ne devaient pas avoir si tort, si l'accès au paradis leur avait été autorisé, malgré tout...Au moins, personne n'essaya de le poursuivre ou de le battre lors de son arrivée, ce qui était une amélioration non négligeable. Si la douleur dans sa poitrine avait entièrement disparu, il remarqua vite que son ventre, lui, n'avait pas compris ce qu'impliquait son nouveau statut de macchabée. Alors que de son séjour en tant que fantôme, sur le plan terrestre, il n'avait jamais vraiment ressenti de sensation de faim, il en sentit une poindre, quelques semaines à peine après son arrivée. Le jeune garçon avait pourtant bien observé, tout autour de lui, durant cette période et il ne lui avait pas semblé voir qui que ce soit manger...Ce n'était pas un peu bizarre, de toute façon, que des morts aient encore besoin de se nourrir ? En réalité, il avait tout de même beaucoup de question pour cet endroit, mais devait se contenter de sa propre déduction et de sa compréhension des choses, pour tenter d'y voir plus clair. 

Sans être vraiment sûr de sa place, et de ce que l'au-delà avait à offrir, il erra aléatoirement dans les districts, dans l'espoir de trouver de quoi calmer la faim qui le tiraillait. Quand on cherchait un peu plus, il était possible de trouver de la nourriture, finalement, mais celle-ci était plutôt rare...Il pouvait voir nombre d'esprits gâcher leur nourriture, après juste quelques bouchées juteuses, sans s'en préoccuper. Commençant par vivre des restes, comblant le vide dans son estomac autant que possible, il fut rapidement obligé de recourir au vol. Bien sûr, il avait essayé quelques fois d'aller discuter avec des gens possédant de la nourriture, mais avant même qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit, il se faisait sèchement congédier. Alors, il avait commencé les larcins. Une fois qu'il avait compris que la plupart de ses nouveaux congénères ne mangeaient, eux, que par plaisir plutôt que nécessité, il s'était senti moins coupable de devoir recourir à ce genre de moyen. 

Ce train de vie l'obligea à travailler sa discrétion, ainsi que sa vitesse, pour échapper à ses poursuivants lorsqu'il se faisait pincer. Les années passèrent, et si le corps de Kougen changeait peu, il se sentait de plus en plus vif et fort. Par curiosité, il s'était aventuré à quelques reprises dans les districts les plus éloignés, après avoir glané suffisamment d'informations, en épiant le peuple. Au centre des "bas-quartiers" se trouvait ce qui était vraisemblablement la capitale, le Seireitei. Plus on s'en éloignait, plus on se retrouvait dans des quartiers pauvres et malfamés. Ce simple principe l'intriguait au plus haut point. Le Paradis était loin d'être cet endroit idyllique qu'on avait pu lui vendre, finalement. Si les gens qui arrivaient ici devaient tous être bons, la vie qu'ils étaient obligés d'y mener paraissait tout sauf idéale. Ce n'était peut-être qu'une épreuve de plus, au final. Au final, être bon ou mauvais était quelque chose de totalement subjectif et qui ne serait jamais immuable. Selon les conditions, le plus saint des hommes pouvait devenir la plus vile des brutes, par la force du temps. 

A plusieurs reprises, il se retrouva confronté à des voyous dans les districts les plus pauvres. Certains qu'il avait volé, d'autres qui cherchaient simplement un moyen de tuer l'ennui de la vie éternelle. La plupart du temps, il fuyait, mais lorsqu'il se retrouvait acculé, il était souvent obligé de se défendre. En prenant rouste sur rouste, il apprit quelques techniques, en se débrouillant toujours pour s'échapper et ne jamais se retrouver en danger mortel. Il ne savait pas ce qui l'attendait après cette vie, ni même si il pouvait vraiment mourir, mais il n'avait pas envie de tenter à nouveau l'expérience et de devoir tout reprendre à zéro, une nouvelle fois. Au fur et à mesure, il prit goût à cette vie. Plus les années passaient, et plus il se perdait dans ses affrontements. Certes, il n'avait pas plus de camarades, mais les combats eux, lui faisaient passer du temps avec des gens. Il y avait du contact, et même de la discussion, quand ceux-ci se sentaient particulièrement dramatiques. 

Le seul autre passe-temps qu'il avait était de fureter dans les quartiers moins éloignés, pour scruter rêveusement le Seireitei, lorsque les murs n'étaient pas baissés. L'esprit observait les gens qui y fourmillaient, en uniforme, semblant toujours se diriger vers une nouvelle importante tâche. Le rôle des Shinigamis lui était encore très abstrait, mais il fit rapidement le lien entre ceux qu'il observait et celle qui lui avait apporté le seul morceau d'affection dont il pouvait se rappeler. Le jeune garçon aurait beaucoup donné, pour la revoir et pouvoir de nouveau ressentir ce qu'il avait éprouvé lors de leur première rencontre. Mais de la distance à laquelle il se trouvait, au milieu de tous ces inconnus, les chances étaient minces. Peu importait, ce rituel de surveillance l'apaisait, lui permettait de se vider l'esprit, entre deux escarmouches. 

Durant cette période, Kougen sentit quelque chose gronder en lui. Quelque chose de sombre, terrifiant, grisant. Il commença à prendre toujours plus de risques, perdant complètement son instinct de survie. Le pauvre ère cherchait juste l'affrontement, pour communiquer avec ses semblables, qui continuaient de lui refuser cette faveur, autrement. Ils s'étaient organisés en meutes, bien avant son arrivée, mais il resta le chien errant qu'il avait toujours été, solitaire même dans la mort. Son appétit se fit de plus en plus féroce, l'embringuant dans un cercle vicieux de larcins et de mêlées générales. 

C'est peu de temps avant le 120ème anniversaire de sa mort que tout bascula, très rapidement. Un jour où il était affamé et occupé à zoner pour trouver de quoi se nourrir, il tomba nez à nez avec un genre de bourgeois. Un vieil homme, doté de longs cheveux blonds et d'une barbe prononcée, mais le tout bien propre, bien entretenu. Drapé d'une longue toge blanche immaculée, malgré le fait qu'il soit assez avancé dans le Rukongai, il dégageait une grande douceur, qui fit hésiter le jeune homme. Dans la main, l'ancien tenait un large pan de tissu, enroulé autour de plusieurs boites desquelles émanait une odeur alléchante. Alors qu'il continuait son chemin, arrivant bientôt au niveau de Kougen, celui-ci était toujours incapable de se décider sur la marche à suivre. Tenter d'aller voler ce qu'un "clan" avait pu piller à des petites gens ? Il n'avait pas mangé depuis plusieurs jours, il ne serait pas dans les meilleures conditions et en plus, il n'avait aucune certitude d'arriver au bon moment. La charité n'avait jamais été une option non plus...Lorsqu'ils ne furent plus séparés que de quelques pas, il croisa le regard de cet homme, aux traits si tendres et chaleureux. 

Il brillait dans sa prunelle une rassurante chaleur, réchauffant le solitaire au moment où il la rencontra. Toutefois, il se sentit comme figé sur place, ancré dans le sol et sentant son corps peiner à supporter son propre poids. Il n'avait rien ressenti de spécial émaner de cette personne, alors qu'il était généralement assez perceptif, alors il ne s'était pas posé plus de question que ça...Mais ces yeux...il y avait quelque chose d'imposant, terrible, qui y dansait. Quelque chose qui lui faisait se sentir minuscule et faible, en un simple coup d'oeil. Pour la première fois depuis bien longtemps, Kougen retrouva une peur totalement instinctive, primaire. Au fond de son crâne, il entendait résonner la voix de l'enfant qu'il avait été, lui intimer de s'enfuir, de se contenter d'autre chose pour se nourrir, ou de supporter la faim un peu plus longtemps. Ses jambes semblaient comme faites de coton, alors que de grosses gouttelettes de sueur commençaient à perler sur son front. L'instant semblait s'étirer, presque se figer, alors que le cerveau du garçon était en ébullition. 

Alors qu'il tentait de "se" faire taire, l'ancêtre était arrivé à sa haute, le dépassant par la droite. Au moment où une succulente odeur vint lui caresser les narines, il entendit cet étrange homme prononcer quelque chose, une banalité toute simple, qui sembla relancer le temps.  

- Bonjour, mon petit. Dit-il, avec une tendresse détachée. 

Le corps de Kougen cessa enfin de lui résister, et son mouvement fut brusque et vif, comme un coup de tonnerre. Pivotant sur le côté, il lança une de ses mains pour agripper le sac de fortune, tout en propulsant un poing ferme en direction du foie du pauvre homme. Il n'était plus le même qu'avant. Il était toujours aussi seul, mais il n'avait plus à en avoir peur, il n'avait plus à craindre les autres. Il avait suffisamment affûté ses propres crocs désormais, pour ne plus être une brebis apeurée. La cible de l'attaque n'eut aucune réaction, se contentant de hausser un sourcil, avec un léger sourire en coin. 

Son poing n'eut aucun mal à connecter, mais au moment où il rencontra la chair étrangère, Kougen eut l'impression de le sentir éclater contre un mur de béton. De l'autre côté, il avait beau tirer comme un beau diable, il n'arrivait même pas à faire broncher le paquetage, retenu en place dans une poigne d'acier. Lâchant prise, il fit deux pas en arrière et leva sa garde, une vive douleur lui parcourant toujours le poing gauche, l'obligeant à assouplir son grip. 

- J'imagine qu'on en est là...Trop tard pour reculer maintenant...

Le vieil homme leva sa main libre, prêt à dire quelque chose, mais avant qu'il n'ait le temps de finir son mouvement, Kougen fondait déjà en avant. Baissant le corps pour être le plus proche du sol possible, il feinta un tacle qu'il arrêta d'une impulsion pour faire une pirouette, dans le but d'aplatir son talon dans le menton de l'étranger et récupérer le paquetage dans le même mouvement. Une fois encore, le coup sembla aussi brutal pour lui qu'inefficace sur son opposant. Le jeunot serra la mâchoire, en retombant sur ses appuis, agacé par le manque de réaction de celui qu'il attaquait, avec tout ce qu'il avait. Kougen n'avait jamais vraiment éprouvé de fierté, mais pour un autodidacte, il s'estimait plutôt bon en matière de combat, avec les expériences qu'il avait fini par accumuler. Des esprits bien plus anciens que lui avaient mordu la poussière du Rukongai, ce n'était pas un type en robe qui allait avoir raison de lui ! 

Si il ne comptait pas bouger, soit. Il comptait bien en profiter, pour faire quelque chose qu'il avait tenté de perfectionner, mais n'avait encore jamais réussi à utiliser en combat. Instinctivement, il avait compris que sa pression spirituelle lui permettait de se protéger, ainsi que d'augmenter sa puissance offensive. Jusqu'à présent cependant, il n'avait pu le faire qu'inconsciemment, sans en extraire le plein potentiel. Ça demandait un certain degré de concentration qui était dur à retrouver en combat, surtout pour Kougen, qui avait encore du mal à appréhender le flot de sa propre énergie. Abandonnant toute garde, il attrapa son avant-bras avec sa main gauche, qui lui lançait encore, avant de rassembler son Reiatsu dans, et tout autour de son poing droit. Le monde entier s'était dissipé. Pour l'enfant centenaire, il n'existait plus que lui, et le colosse qu'il tentait de dépasser. Sans même essuyer le moindre coup, il avait tout de même l'impression de perdre et cette sensation était plus désagréable que toutes les moqueries et abus qu'il avait pu subir. 

- Je te garantis que tu vas me prendre au sérieux ! Maugréa-t-il, plus pour lui qu'autre chose. 

Totalement instable, l'énergie rassemblée était dense, explosive. Des lambeaux de peau se consumaient à la surface du poing du jeune homme, qui ne parvenait pas à contenir son pouvoir spirituel sans en subir un contrecoup. A la lueur de sa propre énergie, il put voir les yeux du vieil homme briller de milles feux, soudainement plein d'intérêt et de curiosité. Dans un cri rageur, Kougen s'élança en avant, prêt à abattre son coup de toutes ses forces en plein plexus, conscient du danger que cela pouvait représenter pour quelqu'un de non-aguerri...Le vieux avait l'intérêt d'être bien accroché ! 

- C'est très brouillon. Ah, la fougue de la jeunesse. Murmura ce dernier, satisfait. 

Alors que le contact semblait irréversible, un coup brutal sur le poignet décala tout le bras de Kougen, lui donnant l'impression de se l'être fait briser, toute la puissance qu'il avait accumulé se déversant en arrière, fracassant un bout de mur dans son dos. L'inconnu leva une main vers lui, retenant son majeur avec son pouce, avant de le relâcher, collant une pichenette sur le front du pauvre gamin, le propulsant dans la même paroi qu'il avait déjà endommagé. La douleur lui parcourait le corps tout entier, alors qu'il tentait de retrouver son repérage spatial, totalement sonné par ce qu'il venait de subir. Avant qu'il n'ait le temps de se relever, l'homme en toge se rapprocha de lui, sa large surface occultant le soleil comme une montagne, l'effet de contrejour masquant ses traits. Kougen était plongé dans cette pénombre factice, ne voyant que la silhouette, le sourire éclatant et les yeux doux de son opposant. 

- Tu as du potentiel, petit. Tu feras un magnifique Shinigami. Lui assura le vieil homme, tout en tendant vers lui une main salvatrice. 

Chapter III : Hide And Seek (1752 - 1755) 

- A ce train-là, tu ne m'attraperas jamais. 

Kougen était un Shinigami depuis maintenant plus de vingt-ans. Depuis des heures, il marchait dans une forêt embrumée, à tâtons, incapable de voir à plus d'un mètre devant lui. Il repoussait la végétation qui lui arrivait jusqu'aux genoux, du bout de son Zanpakuto. La voix de la bête qu'il traquait semblait venir de partout à la fois, résonnant dans les fourrés. Aucun autre son ne perturbait le silence religieux qui régnait entre les arbres. Même les bruits de pas du jeune apprenti s'évanouissaient comme si l'environnement tout entier était insonorisé. Ne pouvant presque rien voir ni entendre, l'esprit était obligé de se reposer sur ses autres sens. Ce n'était pas la première fois qu'il se lançait dans cette épreuve et maintenant, la signature spirituelle de sa proie lui apparaissait, aussi clairement que si il voyait celui qu'il chassait en plein jour. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était que même ainsi, sa lecture était totalement erronée. Il sentit l'animal moins d'un mètre devant lui et se jeta immédiatement en avant, mais avant même que son mouvement n'aboutisse, il le ressentait déjà bien plus loin, derrière, de là où il était venu quelques secondes auparavant. La réponse était-elle dans cette étrange forêt ? Une rapidité éclair ? L'invisibilité ? 

Quelque chose ne tournait pas rond ici. Si il parvenait tout simplement à mettre le doigt dessus, peut-être aurait-il davantage de chance...Éreinté mentalement par cet exercice, il tenta une nouvelle approche, sur laquelle il avait travaillé en espérant pouvoir profiter de l'effet de surprise. Bondissant un peu sur place, il se relâcha complètement, secouant son corps pour le détendre, tout en se concentrant sur lui-même. Faire disparaître tout le superflus. Tandis qu'il prenait une profonde inspiration, son Reiatsu se rassembla dans la plante de ses pieds, tandis qu'il rengainait son arme, avec laquelle il n'était de toute façon pas si doué. Au sommet d'un ultime saut, il pivota sur lui-même, fléchissant les genoux au moment de toucher terre, rabattant tout son corps à ras du sol, se tendant de la tête au pied en expulsant tout l'air qu'il avait accumulé en une seconde. Il pouvait clairement la voir, maintenant. Une grosse belette, qui le fixait intensément, de ses grands yeux éblouissants et unis, sans pupilles, comme deux bougies fantomatiques dans la nuit. Il bloqua sa respiration et se propulsa en avant comme une balle, dans un bruit qui se réverbéra dans l'obscurité. Là où il se trouvait encore un instant auparavant, la trace de ses pieds s'était imprimée dans le sol, fumant encore sous propulsion brutale. En un battement de cil, il se trouva à portée de bras de son objectif. 

A la seconde où le bout de son doigt effleura presque le bout de sa truffe, l'animal disparut dans le sol, pour réapparaître plus loin, perché sur la branche d'un arbre. 

- Bien tenté, mais je te co...

Une nouvelle détonation éclata dans la pénombre, provoqué par un changement de direction du Shinigami. S'éjectant dans la direction où il ressentait sa cible, il ne perdit pas un instant, déterminé à lui mettre le grappin dessus. A nouveau, elle disparut pour se retrouver ailleurs. A nouveau, Kougen se lançait à sa poursuite, éclatant au passage le bois sur lequel il s'était réceptionné, qui s'écrasa poliment, sans faire le moindre bruit. 

- Je connais cette forêt comme le dos de ma main, à force de l'arpenter ! Peu importe, si je ne vois rien, tu n'as nul part où te cacher !

Encore une fois raté. Mais il ne perdait pas espoir. Un saut, puis un autre, et encore un autre. Sans même qu'il s'en rende compte, sa vitesse augmentait graduellement, alors que son sang battait férocement contre sa tempe. Ses changements de direction se faisaient de plus en plus brusques, sans perdre en précision. Il semblait laisser derrière lui la ligne de sa trajectoire, son Reiatsu brillant au milieu des ombres, traçant ses déplacements aériens, comme un spectre qui ne s’arrêterait qu'en atteignant son but. Sur son passage, il éclatait tout ce sur quoi il posait le pied, fauchant des arbres, craquelant le sol et débroussaillant tout ce qui avait le malheur de croiser sa route. Plus vite...Il pouvait sentir la victoire à portée de bras, il n'avait qu'à l'attraper...Plus vite...Même pour lui, réajuster ses déplacements commençait à devenir plus hasardeux. Sa rapidité ne cessait d'augmenter, et pourtant, il n'avait plus gagné de distance depuis ses premiers sauts. L'effet de surprise avait fait son temps et maintenant, son temps de réaction ne pouvait plus suivre la cadence, lui faisant perdre de précieuses portions de secondes, à chaque fois qu'il devait localiser la bête. Mais la victoire était si proche ! Plus qu'elle ne l'avait jamais été ! Déjà, il refusait d'abandonner comme ça...mais surtout, c'était exaltant. Ce petit jeu ne cessait de le divertir, surpassant de loin la frustration de ne jamais le gagner. Il en oubliait son souffle de plus en plus court, tout comme il était incapable d'entendre son corps à l'agonie, supplier pour un peu de répit. 

La belette, qui n'avait aucun mal à voir dans cet environnement, pouvait clairement voir la face de Kougen sauvagement déformée par une jubilation terrifiante. L'animal ne l'avouerait jamais à voix haute, mais c'était satisfaisant, pour lui aussi. Il n'y avait que lui, pour transformer un cache-cache en jeu de chat ! Peut-être avait-il mis la barre trop haut, avec son épreuve, mais il savait bien que le jeune homme pouvait la passer. Malheureusement, et c'était bien là le paradoxe avec sa capacité, il fallait arrêter de la prendre pour un jeu...Ce qu'aucun des deux ne semblait préparé à faire. Perdu dans ses pensées, ****** manqua de se faire avoir, mais rectifia le tir juste à temps. 

- C'est tout pour aujourd'hui. Tu as bien progressé. 

Il y était ! Cette fois, c'était la bonne ! Kougen pouvait presque sentir la victoire et la fourrure tant convoitée de l'animal, perchée à la cime d'un vieux chêne. Alors que le contact semblait imminent, c'est le sol qu'il rencontra, tête la première, arrêtant net sa course folle dans un fracas monumental. Totalement sonné, il se redressa sur son séant, le front ensanglanté, pour voir si la belette avait bougé ou non. Son champ de vision était obstrué par la rambarde d'une maison, mais entre les motifs gravés dans le bois, il pouvait voir Yoru siroter une tasse de thé, dans l'ombre de son jardin. Celui-ci leva sa coupelle pour faire signe à son disciple, qui s'étala sur le sol. En grognant de mécontentement, il se prit la tête dans les mains, la secouant de gauche à droite dans un râle plaintif. Encore une fois, il avait échoué...mais il avait déjà hâte de retenter sa chance.

- Tu devrais prendre ça plus au sérieux, si tu veux y arriver...Tu sais, tu pourras continuer à le voir, même après avoir appris son nom. Assura tranquillement le doyen des capitaines, reposant son thé avec un soupir de contentement. 

Kougen leva les jambes en aplatissant son dos, avant de se remettre sur ses pieds d'un bond, mais perdant un peu l'équilibre à l'atterrissage, encore sonné par l'impact brutal qu'il avait subi plus tôt. Clignant frénétiquement des paupières, il tentait encore de s'habituer à la lumière du jour, incapable de se rendre compte du temps qu'il avait pu passer, dans le monde intérieur de son Zanpakutô. 

- Comment vous pouvez dire ça ? Si il y a bien une personne qui sait à quel point c'est important pour moi, c'est bien vous ! S'insurga l'élève en venant s'assoir en face du vieil esprit. Je suis...un homme en colère !

Depuis qu'il avait été recueilli par ce Shinigami prestigieux, suite à leur rencontre...explosive, dans le Rukongai, il lui était redevable pour beaucoup de choses. Il avait appris énormément sur le fonctionnement de la Soul Society, ainsi que sur le Seireitei. La faim n'était plus un problème et il profita même de son propre logement dans un district correct, avant de rejoindre l'Académie et plus tard, les prestigieux rang de la 4ème Division du Gotei 13. Sous la tutelle du premier des Fukabun, il avait profité d'un gigantesque avantage dans son développement, une dette qu'il ne pourrait, sans doute, jamais rembourser. 

- Tu ne trompes personne, avec ton grand sourire, Kougen. Enonça calmement Yoru. Si tu continues comme ça, je mourrais de vieillesse avant que tu ne le débloques, ton Bankai !

L'intéressé alla s'assoir face à son précepteur, remarquant qu'une tasse l'attendait, ainsi que des petits gateaux secs, surement faits maison. Le fait d'avoir intégré la 4ème Division avait un peu aidé Kougen avec son image auprès de ses confrères, surtout avec l'appui de son Capitaine pour le soutenir. Bien sûr, il y avait encore certains malades ou blessés qui demandaient que quelqu'un d'autre s'occupe d'eux, lorsque c'était le jeune siégé qui en avait la charge, mais ce n'était pas si grave. Même si il faisait souvent des missions personnelles à la demande de Yoru, à la suite desquelles il revenait constamment dans un état lamentable et se faisait immédiatement remettre sur pied tant bien que mal, le terrain lui manquait. Du temps de l'Académie, il avait toujours adoré les excursions sur le terrain, une fois la théorie bien assimilée. Vu les entraînements constants qu'il continuait de suivre, il ne pouvait pas vraiment parler de rouiller, mais cela faisait un bon moment qu'il n'avait pas eu d'expérience réelle.

- Ca presse pas vraiment à la minute, hein, Taichō. Répliqua-t-il, en saisissant la anse pour souffler sur son thé brûlant. Si quelqu'un doit vous remplacer un jour, ce sera surement Yochi. Et puis, personne ne voudrait de moi, en tant que Capitaine. 

Sur cette conclusion, son visage s'assombrit quelque peu. Les choses s'étaient arrangées, certes, mais elles tenaient de façon assez bancales et c'était le genre de chose qui pourrait ne pas la faire pencher en sa faveur.  En plus de celui qui l'avait pris sous son aile, il avait retrouvé Yochi Tenkai, dans la 4ème Division. C'était elle qui l'avait purifiée, à l'époque, et il l'avait reconnu instantanément, bien qu'elle ait manifestement bien pris en grade depuis le moment où elle avait été chargée de missions sur Terre. Elle avait un statut influent au sein de la Soul Society et était l'une des têtes les plus connues, en dehors des chefs. Dès leur rencontre, Kougen avait pu passer beaucoup de temps à ses côtés, et ça n'avait sans doute pas fait de mal à sa cote. Pour être tout à fait honnête, c'était sans doute ça, qui le motivait le plus à développer son Shikai. Il aimait bien s'amuser avec l'esprit de son Zanpakutô, et si jamais il parvenait à le vaincre, il avait peur que ces rapports changent. Par contre, aussi reconnaissant pouvait-il être pour la chance qu'il avait eu de fréquenter de tels individus et de profiter de leurs connaissances, il détestait l'idée de les décevoir, de ne pas être à la hauteur de leurs attentes. Il savait pertinemment qu'il avait eu des privilèges incroyables, que beaucoup jalousaient, ce qu'il comprenait sans mal...Malheureusement, il trouvait son avancement ridiculement lent et se demandait régulièrement si c'était lui, le meilleur choix pour tant d'attention. 

L'ancien esprit posa ses coudes sur la table, pour faire reposer son menton sur ses mains jointes, en regardant son élève. Verrouillant son regard dans le sien, il haussa les sourcils, avec un air faussement surpris. 

- Pourquoi je voudrais que tu me remplaces ? Lâcha-t-il à son interlocuteur, bouche-bée. Tu te plairas bien plus dans une autre Division, où tu peux te dégourdir les jambes. Ajouta le vieil homme en esquissant un large sourire. Mais rien ne presse, pas vrai ? J'aimerais bien te garder un peu plus longtemps. 




Derrière l'écran
Je vous juge



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Dernière édition par Kougen Amai le Ven 12 Juin - 1:00, édité 3 fois
Kougen Amai
[-3ème Division] Vice-Capitaine
Kougen Amai

Datasoul
[Rang] :
Kougen Amai - Smile my heart out Left_bar_bleue6/12Kougen Amai - Smile my heart out Empty_bar_bleue  (6/12)
{Évolution} : Hight SP
Couleur de Reiatsu : ???
Re: Kougen Amai - Smile my heart out Ven 12 Juin - 0:39

Deuxième Partie
Spooky Smiling Skeleton



Chapter IV : The Beginning Of The End (1837 - 1887)

Kougen semblait de plus en plus pâle, ses problèmes de peau et de toc s'aggravant également au fil du temps. Depuis qu'il était passé dans la 3ème Division, en suivant Yochi lors de sa nomination pour reprendre la place de Capitaine, il avait tout de même réussi à entretenir une entente plus cordiale avec les autres membres de la Soul Society. Il voyait couramment des Shinigamis partant en mission, et si il n'était pas très bon pour les conversations mondaines, le fait de voir des têtes récurrentes lui permettait de tirer son épingle du jeu et de profiter de sa nouvelle situation aurpès de la Division. Il gardait un bon contact avec les agents dans le Monde Terrestre, lors de leurs descentes et ne tardait jamais pour leur communiquer des informations ou aider à les rapatrier quand c'était nécessaire. Mine de rien, il commençait à être là depuis longtemps et mine de rien, on commençait à le connaitre un petit peu. La plupart du temps, ce n'était pas forcément en bien, mais l'expérience de plusieurs centaines d'années aidait ses semblables à être plus compréhensif et moins apte à se baser sur des racontars.

Même si il n'était plus dans la 4ème, il continuait d'en fréquenter le doyen, qu'il voyait toujours comme une figure paternelle, même après tout le temps qui s'était écoulé. Ca ne l'avait pas spécialement dérangé, lorsque celui-ci avait adopté une autre esprit, à qui il avait donné son nom. Yoru n'avait pas de secret pour lui et lorsqu'il avait entendu les circonstances de son adoption, il n'avait eu aucun mal à se faire à l'idée. Elle ressemblait à s'y méprendre à la défunte compagne de Yoru, qui ne parlait pas beaucoup souvent d'elle, mais était bien incapable de s'arrêter lorsqu'il se lançait sur le sujet. Ils n'avaient jamais eu d'enfant et, naturellement, cela avait beaucoup influé sur le tempérament du veuf, autant avec sa Division qu'avec Kougen ou Yochi. Dès qu'il eut recueilli la petite, le vieil homme commença à rayonner de bonheur. Ca aurait été criminel de lui causer du souci et lui enlever la satisfaction de devenir un vrai père. Lorsqu'il l'avait tiré du Rukongai, il lui avait bien proposé, de le prendre officiellement dans sa famille, mais c'était le garçon qui avait refusé, de toute façon. Il ne s'était jamais senti à la hauteur pour représenter ce clan, et encore moins pour se retrouver un jour à sa tête. La jeune Shinigami prit donc le nom d'Inari Fukabun. Et tout allait pour le mieux, l'ancienne génération, tout comme la nouvelle, prospérant entre la 3ème et 4ème Division.

- Où est le problème, alors ? Demanda la belette, assise aux côtés de son maître.

Celui-ci était allongé dans l'herbe, au sommet d'une colline dans son monde intérieur, à la sortie d'une sombre forêt. Il avait le regard perdu dans les étoiles factices d'un ciel chimérique, mais profitait de la sagesse de Kakurenbo, l'esprit de son Zanpakutô. Depuis qu'il avait triomphé de son épreuve, leurs rapports s'étaient resserrés, à sa grande satisfaction. Avec lui à ses côtés, il avait toujours un confident avec qui il pouvait raconter tout ce qui lui passait par la tête et avoir une seconde opinion, lorsque quelque chose lui trottait dans la tête.

- Ça a commencé plus tard...Après qu'elle soit tombée malade. Avoua le Shinigami avec un poids sur le coeur.



-Après ça, il a commencé à pas mal fréquenter Karra, c'est même son Vice-Capitaine, maintenant...Inari est stable, pour l'instant...mais lui, il ne pense plus qu'à son projet. Conclut finalement Kougen en sortant une petite orbe de sa poche, qu'il tendit devant ses yeux.

La belette laissa planer le silence, avant de venir s'allonger contre le Shinigami. Celui-ci laissa ses bras se rabattre mollement de chaque côté, sur le sol, en se mordant la lèvre. C'était aussi là qu'il avait maîtrisé son Shikai, en mettant en pratique ce que lui avait recommandé l'aïeul. Loin de se vexer de la fin de leur jeu, le Zanpakutô avait admiré cette croissance chez son porteur.

- J'espère vraiment que ça va marcher...ça me fait de la peine, de le voir comme ça. Avoua le présumé Dieu de la Mort.

Il baissa le regard vers l'animal spirituel, qui s'était lové contre lui, les yeux clos. Il n'insista pas davantage, profitant de cet instant avec son camarade, qui n'avait pas besoin du moindre mot pour se faire comprendre, tout en ressassant ses pensées. Il n'avait pas chômé, depuis, entre tout ça et ses tâches de Vice-Capitaine, il n'avait plus beaucoup de temps pour lui. Au moins, il ne manquait plus d'action.

- Décidément...Tu trouves toujours quoi dire.

Chapter V : The heart wants what the heart wants (1944)

Au beau milieu des débris fumants d'un bombardement, Kougen fauchait les Hollows et moissonnait les âmes. Pratiquant quelques Konsôs, il trouvait beaucoup d'esprits errants, dans les environs, et c'était compréhensible. Avec la guerre qui ravageait l'humanité, les Shinigamis avaient beaucoup à faire et le Gotei 13 avait mis les bouchées doubles pour résoudre la crise que cela pouvait entraîner pour la Balance des Âmes, le plus vite possible. Même quelques officiers supérieurs étaient appelés à mettre la main à la pâte, pour endiguer une rapide évolution de Hollows, qui gagnaient chaque jour non seulement de nouveaux nids, mais également de parfaits terrains de chasse. Alors qu'il s'apprêtait à prendre une pause, éreinté par la tâche, il tomba sur le fantôme d'une jeune femme qui semblait marmonner quelque chose, une chaîne l'empêchant de passer dans l'au-delà, solidement ancrée au lieu où elle avait péri. 

Intrigué, il se rapprocha d'elle, qui se trouvait dans un lieu défiguré par les explosions. Elle semblait un peu perdue, et avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit, elle bascula en avant, s'attendant presque à lui passer au travers. Surprise au moment où elle posa la main contre son torse, elle sembla comme prise de court. Armant son poing, elle lui frappa la poitrine, sans lui déclencher la moindre réaction. Il aurait bien aimé pouvoir résoudre les problèmes qui la maintenaient ici, sans avoir à recourir au Konsô, comme ça avait été le cas pour lui, grâce à Yochi. Quelque chose chez elle lui fit un instant oublier ses propres problèmes, alors qu'elle lui demandait si il pouvait la voir, l'air plus ravi qu’apeuré. Personne n'était content de se faire remarquer par Kougen, d'habitude. Décontenancé par sa réaction, il se gratta nerveusement le menton, en lui adressant un sourire...radieux. Pour la première fois de sa vie, sans même y penser, il avait réussi à s'éblouir d'une satisfaction qu'il ne pensa même pas à cacher. 

- Bien sûr que je peux te voir. Tu es un esprit, je suis un Shinigami. Tu as dû avoir peur...mais c'est fini. Je suis là pour t'emmener au Paradis.

Elle tenta bien de faire la fière, mais le tremblement dans sa voix ne trompait personne. Malheureusement, le terme l'avait envoyée dans une spirale de clichés négatifs sur les Shinigamis, auquel ils étaient parfois confrontés, sur le terrain. La religion avait sans doute une grande part à jouer là-dedans, inculquant de nombreux préceptes assez bancals dans des humains, à la compréhension des choses déjà bien limitée, par leurs courtes vies. Elle ne comprenait ni la raison de sa venue, ni ce qu'il avait à voir avec un quelconque Paradis, ou encore si elle en était digne. L'esprit errant semblait même craindre qu'il tente de lui jouer un tour, pour l'emmener aux enfers...Ça, ce n'était pas nouveau non plus. Il s'était toujours demandé si ça arrivait à ses collègues ou juste à lui, mais n'avait jamais osé soulevé la question. Tout ça lui poussa à reprendre conscience de son sourire, venant à le cacher machinalement, pouvant le sentir s'étendre nerveusement sur sa face en tirant ses blessures. Elle paraissait suffisamment secouée pour qu'il n'en rajoute pas avec ses grimaces habituelles...

- J'ai juste à te toucher le front avec le pommeau, là, pour t'y envoyer. Lui assura-t-il en lui montrant le sabre à sa ceinture, devant un barrage de questions et de scepticisme. Faut pas croire tout ce qu'on lit. Pas besoin de faire quoi que ce soit de remarquable...Le paradis, c'est pour les gens...bah, bons. Il fit une pause, en se grattant la tête. Je suis là pour t'emmener au paradis, j'ai dis. Pourquoi, tu as fais du mal, de ton vivant ?

Elle ne voulait rien entendre et c'était surement parce qu'on surinait à tout le monde d'être quelqu'un d'exemplaire, pour n'avoir ne serait-ce que la moindre chance d'accéder à un autre monde paisible. La petite semblait en état de stress intense. Rien d'anormal, en somme, mais elle n'était pas facile à gérer. Elle posait beaucoup de questions, mais ne se satisfaisait pas de ses réponses, elle le surinait pour obtenir celles qu'elle voulait entendre, qui pourraient l'arranger, plutôt que la simple vérité. La jeune âme tentait de tirer ses chaînes, en affirmant vouloir retrouver son frère et veiller sur lui. Pendant un instant, il crut presque ne pas se faire comprendre et se demanda si elle pouvait être étrangère, bien qu'elle utilise un japonais parfait. En ces temps troublés, ce n'était pas si rare, de recueillir des gens qui ne maîtrisaient pas vraiment la langue. Il sembla réfléchir, la main toujours devant la bouche, avant de faire la pire bourde imaginable. 

- Oh...tu n'es pas japonaise ? On dirait pourtant...heu...Taku you to paladisu ? Constatant en s'entendant le dire à quel point il était ridicule, il détourna le regard, embarrassé, passant la main à l'arrière de son crâne, sa voix s'étouffant dans un murmure. Mais ton frère...tu ne le reverras pas. Peut-être un jour ! Dans la Soul Society...mais tu es morte, quoi. Ici, c'est fini.

Il s'y prenait réellement comme un manche. L'utilisation approximative d'anglais lui hérissa le poil et la fit cracher amèrement sur le sol. Elle avait un avis très...tranché, sur les étrangers, visiblement. C'était assez difficile de le lui reprocher, mais il s'était jeté les deux pieds dedans. Sa purification par la discussion prenait un très mauvais départ, qu'il ne savait pas vraiment comment ajuster. Il haussa un sourcil, et leva les mains devant lui en signe de paix, paumes tendues vers son interlocutrice. Son air était bien penaud. Forcément, ça ne pouvait pas durer. 

- Non non, 'fin...c'est l'Asie quoi, mais y'a une grosse dominante japonaise ! Il la regarda dans les yeux, semblant chercher comment rattraper sa gaffe. Si tu restes ici, tu vas te changer en monstre...Et là, tu n'aideras plus personne, jamais. Kougen se rongeait machinalement les ongles, ne sachant pas où se mettre. En plus, après je devrais te tuer pour te purifier...Non, vraiment, si...si je pouvais t'y envoyer maintenant...moi, ça m'arrangerait.

Sa dernière phrase avait presque une allure de question, mais son cas était loin d'être arrangé. Dès qu'il avait employé le terme de monstre, elle s'était braquée sur la défensive, comme prête à montrer les crocs. Elle l'accusa de vouloir l'emmener à la Soul Society contre son gré, alors que son intention de base était justement de lui donner l'envie et les moyens d'y accéder par elle-même...Son plan s'était bien retourné contre lui...Il avait besoin de plus de pratique. A vrai dire, elle ne lui facilitait pas la tâche non plus, loin de là. Elle retournait ses propres arguments, déjà maladroits, contre lui. Il avait commencé cette conversation, plus apaisé que jamais et déjà, il se sentait sortir de ses gonds. Ses dents commencèrent à attaquer le bout de ses doigts, alors qu'il entendait la jeunette lui parler de choses qu'elle ne comprenait pas, avec une arrogance démesurée. Elle devait encore être apeurée. Une guerre, ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux pour se poser et réfléchir. Mais il y avait une arrogance chez elle, qui le faisait tiquer. Elle se permit même de lui interdire d'interférer avec son choix de continuer à errer sur Terre, lui reprochant, lui et toute son organisation, de cataloguer injustement les Hollows en tant que monstres, alors qu'elle n'en avait manifestement pas aperçu le moindre. Sans doute grâce à ses efforts, certes, mais c'était tout de même assez étrange qu'aucun n'ait croisé sa route, même sans la remarquer. 

- Tu ne sais pas de quoi tu parles. On ne tue pas les humains. Il observait l'inconnue, attristé par son état d'esprit. Si tu n'as pas rencontré de Hollow, tu as bien de la chance. Parce que eux, en revanche... La Soul Society, je te l'ai dis...tu n'écoutes pas. C'est le paradis. La prochaine étape du cycle de ton âme.  Ce n'était pas dans ses habitudes, mais il fronça les sourcils, cessant de se ronger les ongles. C'est pour garder l'équilibre, qu'on fait ça. Tu crois que ça m'amuse..? Tu veux lui arracher la tête pour lui bouffer son âme, a ton frère ?! Il posa la main sur son sabre, mettant un terme à son toc. C'est toi, simple esprit, qui n'a pas à interférer. Ce que j'ai à faire, c'est plus grand que toi, que moi. 

Encore un faux pas, qu'elle prit de manière très piquante. Elle avoua tout de même être là depuis une semaine, forçant Kougen à mettre un peu d'eau dans son vin. Pour n'importe qui, cette transition pouvait être traumatisante, mais dans ces conditions chaotiques ? C'était presque un miracle que chaque esprit errant ne devienne pas immédiatement un Hollow, avec tous les sentiments néfastes et atroces qui planaient dans les airs ! Elle explosa de rage, rageant contre l'injustice des guerres et d'autres choses qui n'avaient rien à voir avec les Shinigamis. Il l'encaissa en tentant de se calmer, de l'écouter plus attentivement. Réitérant plusieurs questions, la Pluse grognon s'accroupit finalement au sol, refusant catégoriquement de bouger, mais prête à continuer la conversation. Elle demanda ce qu'il comptait faire, maintenant. Très honnêtement, il prit quelques instants à organiser ses idées. Il devrait lui laisser davantage de temps, sans doute, pour se faire à l'idée...

Kougen leva le doigt, comme pour dire quelque chose, avant de se raviser. Elle n'était pas rationnelle et l'entendait sans écouter quoi que ce soit, mais c'était sans doute compréhensible. La période n'était pas vraiment propice à la détente, aussi bien pour les morts que les vivants.

- Bon, dans l'ordre. Dans ton dos, il y a des chaînes qui te retiennent à cet endroit, sans doute à cause du traumatisme de ta mort. La Soul Society, c'est là où vont les esprits "bons", une fois qu'ils perdent leur apparence corporelle : Ce qu'on appelle "le paradis". Un Hollow, c'est ce que devient un esprit si il ne passe pas dans l'au-delà, en se corrompant, petit à petit. C'est ça, que tu risques un peu plus de devenir, chaque minute que tu passes sur Terre. Et je parle de l'équilibre des âmes.

Il marque une petite pause, pour la laisser imprimer tout ça, avant de reprendre.

-  Les Guerres, ça finit toujours par passer, les gens et les rapports guérissent, les morts deviennent des esprits et de nouvelles âmes vont remplir le monde des vivants, avec de nouvelles naissances. Le Monde Humain n'est qu'une étape...Une épreuve. 

Le Shinigami avait ajouté ça de manière pensive, en repensant à sa propre expérience dans le monde des humains. Pourquoi s'était-t-il mis en tête de lui parler, de tenter de lui faire comprendre, lui qui n'avait jamais su convaincre personne ? Vu l'état actuel de l'esprit, il aurait pu la purifier sans perdre une seconde. Peut-être avait-il quelque chose à prouver...

- J'ai beaucoup de travail à faire sur la zone...Je peux te laisser le temps de t'accoutumer à l'idée, et repasser plus tard. Plus ta chaîne va se consumer, plus tu vas regretter de m'avoir empêché de t'envoyer à la Soul Society directement. Ça va faire mal, je te préviens... 

Tendant la main, il l'ouvrit sur un petit papillon noir, avec quelques reflets mauves et roses. Il n'y avait pas de réel interdit les concernant, car personne ne s'était jamais risqué à le confier à une entité non-shinigami...Mais peu importait. L'insecte restait bien perché sur le doigt de Kougen, battant doucement des ailes. 

- Tiens, c'est un Jigokucho. Ca nous sert de messager, entre autres...Si jamais tu te fais attaquer par un monstre, relâche le, et il saura me trouver, vu que je dois rester dans les parages. Ça te va..?

Finalement, elle commença à se radoucir. Toujours hésitante, elle accepta tout de même son offre et il put repartir, convaincu que sa petite crise ne durerait pas bien longtemps. Continuant sa mission, il élimina bon nombre de Hollows dans une large zone, incapable de se sortir sa nouvelle rencontre de la tête. Têtue, hautaine, irrespectueuse, insolente...Fière, sûre d'elle, apeurée, mais tenant bon. Ça forçait le respect, quelque part. Lui-même avait pris un temps considérable à bien comprendre le fonctionnement de la Soul Society et de ceux qui y vivaient. S'attendre à ce qu'elle puisse tout comprendre, avec deux trois explications maladroites balancées sans réelle préparation, c'était peut-être un peu trop optimiste pour pouvoir marcher. 

Il avait bien envie d'avoir l'avis d'Artus sur la question, un Quincy prometteur dont il avait fait la connaissance un peu plus de vingt ans auparavant, lors d'une période particulièrement agressive, de la part des esprits masqués. Même si il n'était pas forcément un amateur de champs de bataille, contrairement à Kougen, ils avaient créé des liens étroits, au cours de missions périlleuses. Aussi triste était-ce à dire, en dehors de Kakurenbo, c'était sans doute son premier réel ami, en plus de trois cent ans d'existence. Yoru ne l'appréciait pas vraiment, mais c'était sans doute à cause de son caractère, assez particulier. 

Le Shinigami resta dans les parages un bon moment, nettoyant son périmètre avec assiduité, veillant à ce que, malgré ce qu'il avait dit, aucun Hollow ne vienne déranger la jeune esprit. Celle-ci devait souffrir le martyr, il ne voulait pas rajouter à ça la peur de se faire traquer par des bêtes assoiffées de sang. Il retourna la voir plusieurs fois, tentant de jauger le terrain, son papillon toujours collé à elle, se baladant tranquillement le long de sa peau, jugeant sans doute l'esprit agréable. Ils échangèrent beaucoup, sur le fonctionnement de la Soul Society et l'influence que cela pouvait avoir sur le monde humain, et inversement. Elle bouleversa ses façons de penser sur bien des sujets, lui faisant remettre en question ce qu'il avait appris et il lui transmit la connaissance qu'il avait accumulé, tout au long de son périple en tant que Pluse. 

Il tentait d'éviter le sujet de sa purification, bien que le moment de non-retour ne faisait que se rapprocher, continuellement. C'était sans doute le pire déclencheur de dispute pour eux, car il restait borné sur son point de vue et elle le refusait catégoriquement, jugeant cela comme une violation de ses droits et quelque chose n'ayant rien de naturel. Ils possédaient quand même bien assez de sujets, via leurs expériences totalement différentes, pour ne pas trop avoir à revenir là-dessus...Mais plus le temps passait, plus Kougen s'inquiétait de ce qui allait arriver, plus il avait du mal à remettre la discussion sur le tapis. La chaîne semblait de plus en plus douloureuse, ayant commencé à découper un creux dans sa poitrine. Craignant qu'elle ne se transforme en son absence, il négligea ses tâches et son territoire pour rester à ses côtés, feignant ne plus rien avoir à faire pour ne pas prendre de remontrance. 

L'état de la Jibakurei ne cessait de se détériorer, ne laissant d'autre choix au Shinigami que de relancer la controverse, à son plus grand dam. Le ton se mit à monter très vite, l'argumentation commençant pour chaque partie avec les munitions déjà testées et approuvées dans de précédentes escarmouches, résultant en un échange tout aussi répétitif qu'inutile, avant l'arrivée de nouveaux arguments, quand il y en avait. Il se calma rapidement, en remarquant, après une bonne vingtaine de minutes de crêpage de chignon, l'agonie dans laquelle se trouvait la pauvre femme. La transformation semblait imminente, les maillons tendus à l'extrême achevant presque de mutiler son corps pour y laisser une blessure indélébile. 

- Tu vas devenir un animal perdu, sans la moindre conscience. Et quand je vais t'envoyer à la Soul Society, parce que crois moi que je vais pas te laisser souffrir dans cet état, ce sera vachement moins paisible qu'une petite tape sur le front, voilà ! Lui jeta le Shinigami avec un air furibond. 

Même si ce n'était pas vraiment fondé, il avait peur que son obstination ne lui joue des tours lors de son affectation au Rukongai...Il savait ce qu'il s'y tramait, et ne voulait pas la savoir dans ce genre d'environnement. Tout comme il se sentait tout à fait incapable de devoir la trancher, si jamais ils en arrivaient là...Il n'avait pas vraiment envie de réfléchir à cette situation, ni au tournant que prendrait leur relation, après l'avoir tué de ses mains. Soudainement, elle commença à tirer sur sa chaîne, tout en pointant Kougen de son doigt, l'air horrifié, en le mettant en garde contre quelque chose dans son dos. 

- C'est vraiment moyen comme manière de changer la discu...tenta-t-il de rétorquer, avant de se faire couper la parole par un violent coup sur tout le flanc gauche, l'envoyant valser dans des débris, un peu plus loin. 

L'attaque l'avait bien sonné, d'autant plus qu'il n'avait pas vraiment mangé à sa faim depuis plusieurs jours et avait accumulé les dommages, ainsi que le stress de plusieurs affrontements. Il n'eut pas le temps de se relever, qu'un nouvel assaut le frappa en plein visage, l'encastrant à nouveau dans le décor et l'éloignant de la Pluse. Ça avait été bref, mais il avait pu apercevoir l'ennemi. Un Hollow bipède qui était à peine plus grand que lui, avec des bras démesurés, touchant presque le sol et un corps recouvert de poils épais. Ses grandes griffes acérées léchaient le sol en y laissant leur marque, tout en fouettant l'air d'une queue semblable à un croisement entre celle d'un loup et d'un énorme reptile. Si on la comptait dans sa hauteur, l'adversaire dépassait largement les trois mètres, c'était sans doute de ça dont il s'était servi, pour entamer les hostilités. Le Hollow commença à se diriger vers l'âme errante, qui était plus proche, avant de se raviser. Il se retourna sur le Shinigami, en se passant une longue langue reptilienne sur des crocs acérés, laissant entendre une voix rauque et insidieuse. 

- Elle n'ira nulle part. Je chasse depuis un moment. A table. Lâcha la créature en se collant presque contre le sol, à quatre pattes, avant de partir en avant comme une flèche. 

C'était sans doute un Adjuchas, du coup...Kougen essaya de retrouver une posture convenable, en passant la main à sa ceinture, pour dégainer son Zanpakutô. Ce trouble-fête n'était pas une raison suffisante pour recourir au Shikai, encore moins pour un Vice-Capitaine, surtout si celui-ci s'était fait surprendre, trop occupé à flirter avec une Jibakurei, qu'il aurait dû expédier dans l'au-delà depuis déjà bien trop longtemps. Il n'était pas prêt à devoir justifier ça, auprès de ses supérieurs. Prêt à parer l'assaut, le sabreur improvisé vit la jeune défunte s'acharner comme une diablesse sur les chaînes qui l'empêchaient d'agir. 

- Arrête ça tout de suite ! Hurla-t-il à son égard, tout en se faisant berner par une feinte de la créature. 

L'impact le souffla, en lui faisant lâcher son arme, qui se planta dans le sol, un peu plus loin. Peut-être aurait-il mieux fait de l'affaiblir au corps à corps, qu'il maîtrisait bien mieux, plutôt que de sortir son arme directement...Il s'était trop habitué à ne pas avoir de challenge, depuis quelques temps, et avait un peu perdu de vue ce à quoi ressemblait un combat réel, plutôt qu'une exécution. Chancelant, il eut à peine le temps de se rétablir, esquivant juste à temps un coup de queue qui manqua de le propulser une nouvelle fois dans un mur ou dans le sol. S'étant rapproché de son Zanpakutô, il plongea sur le côté pour esquiver une charge, parvenant finalement à mettre la main sur son fourreau, au milieu d'une roulade. Sans qu'il n'ait le temps de se redresser, la bête spirituelle arriva dans son angle mort, plantant ses griffes dans sa cuisse, qu'il transperça nettement, provoquant un terrible râle d'agonie. 

- Bon appétit ! Jubila le monstre, en ouvrant son masque terrible pour dévorer sa proie, totalement pris de court, comme un débutant. 

Kougen pouvait sentir sa bave lui tremper la chevelure et le dos, lui irritant la peau par son simple contact. Il essaya de se retourner, mais la douleur des griffes lui fit perdre de précieuses secondes, lui interdisant tout espoir de parade. C'était le moment où il allait déguster, mais après ça, il faudrait réfléchir vite, si il espérait réellement s'en sortir...Bien que sa vie fut en danger, c'était vers sa nouvelle rencontre que son inquiétude se tournait. Elle luttait tant pour se défaire de ses liens qu'il n'aurait bientôt plus un problème, mais deux...Si il voulait pouvoir être le preux héros, secourant la demoiselle en détresse, il fallait qu'il se dépêche...Mais il n'avait plus le temps. Déjà, la mâchoire gigantesque se refermait, prête à le déchiqueter. Avec une détestable appréhension, incapable de faire quoi que ce soit d'autre, il se prépara à la violente morsure en tentant de se mettre en position pour répliquer le plus vite possible, si il en était encore capable. 

Les crocs se plantèrent sauvagement dans la chair, la traumatisant tout en broyant les os, mais ce n'est pas lui qui les subit. Entre l'Adjucha et le Shinigami se trouvait une nouvelle créature, qui s'était interposée sur la trajectoire de l'attaque, au dépit de sa propre sûreté. Comprenant très vite le sacrifice qui venait d'être fait, il ne prit pas le temps de réfléchir davantage et dégaina son sabre, qu'il planta, comme un pic à glace, en plein dans le masque de son assaillant. La créature était résistante, mais la surprise de ne pas atteindre sa cible, en plus de se faire perforer le visage avait quelque chose de déstabilisant. Kougen rassembla son Reiatsu au niveau de ses paumes et pivota sur lui-même, ignorant la douleur dans sa cuisse pour coller une série de coups sur le pommeau de son katana, l'enfonçant toujours plus dans le point faible fait d'os, qui commençait déjà à se fissurer. 

- Mange moi ça ! Aboya-t-il, en envoyant un ultime impact dans son arme, qui perfora entièrement son opposant, tout  en lui éclatant le masque tout entier, avant d'aller se planter sagement, à quelques mètres de là. 

L'action s'arrêta aussi vite qu'elle avait démarré, l'Adjuchas restant quelque peu hébété par ce qu'il venait de subir, titubant en arrière mais incapable de reculer, la patte toujours plantée dans la jambe de celui qui venait de le vaincre. Tout en basculant, il disparut sans laisser la moindre trace, mis à part les dégâts qu'il avait occasionné. Écrasé par la masse de celle qui venait de le sauver, alors qu'il n'avait plus qu'un seul appui potable, il tomba sur le dos, un Hollow d'apparence spectrale tendant le visage vers lui, le dos déchiqueté par ce qu'il venait de subir. Hésitant, Kougen affronta son instinct qui lui hurlait de disposer de ce nouvel ennemi vite fait, ravalant sa salive, la voix tremblante. 

- Kanon...C'est bien toi..? 

Epilogue : I think we're alone now (2020) 

S'extirpant de son portail, le Shinigami commença sa vacation. Patrouilles de routine et check-up habituels, pour le Vice-Capitaine ! Dès qu'il avait la possibilité de se porter volontaire, il le faisait. Ca ne dérangeait généralement personne, étant donné que les accros du terrain n'étaient pas si nombreux que ça, et qu'il en profitait toujours pour ramener de quoi satisfaire ses collègues, lors de ses descentes. Yochi ne protestait pas non plus plus que ça, car il avait réussi à la convaincre que c'était un bon moyen pour lui de découvrir le développement culturel en Asie et enrichir ses connaissances. Elle avait toujours adoré la culture humaine, ainsi que son évolution, c'était donc un argument assez efficace et facile, contre elle. 

En réalité, mis à part quelques travaux dans les quartiers les plus reculés du Rukongai, il n'avait plus grand chose à faire, à la Soul Society...Chaque moment où il pouvait en sortir était un soulagement. Yoru n'était plus très disponible, depuis quelques temps. Il ne s'intéressait plus qu'au même sujet, à chaque fois qu'ils venaient à discuter et honnêtement, Kougen n'était pas bien sûr qu'il soit très friand de son train de vie...Malgré ce qui s'était passé avec Inari, il marchait depuis bien longtemps sur une corde très fine, mais le jeu en valait la chandelle. Il avait certes beaucoup de sang sur les mains, mais c'était pour une bonne cause, devenue personnelle à ses yeux. 

Se baladant en survolant la ville, marchant dans les airs en observant les gens, si petit en-dessous de lui, le Vice-Capitaine attendait que son ancien Jigokuchou ne retrouve sa trace, pour l'emmener au point de rendez-vous avec celle qui lui occupait sans cesse l'esprit. Après avoir échoué à la faire passer dans l'au-delà, il avait été réticent à envoyer l'âme errante de laquelle il s'était éprise, dans la Soul Society. D'une part, même si c'était soi-disant prouvé, il n'avait jamais rencontré le moindre Hollow qu'il avait purifié...Même si ça aurait été assez dur à dire, pour être totalement honnête. D'autre part, Aquileus (car il avait fini par comprendre que c'était son nouveau nom), elle, ne l'avait encore jamais attaqué, autrement que verbalement, depuis sa transformation en Hollow. Elle lui avait même sauvé la vie, et s'était transformée pour ça. Il n'avait pas pu se résoudre à lever son sabre contre elle, et refusait que quiconque le fasse. La "vie" suivrait son cours, comme elle l'avait souhaité. Malgré tout, il rêvait de pouvoir la sortir de sa condition, sans la dénaturer ou lui faire du mal. Pour ça, il était plus déterminé que jamais. Pour l'aider à oublier le moins de choses possibles, il avait repris le rituel qu'elle ne pouvait plus continuer, de remplir un carnet avec toutes ses expériences passées. Il avait dû refaire entièrement le carnet une fois, de mémoire, car après l'avoir attaché à une sangle autour d'Aquileus, elle avait réussi à le perdre. Désormais, le petit cahier ne le quittait jamais, blotti dans un pan de son uniforme. 

Quand il en avait la possibilité, il essayait également de retrouver Artus, qu'il avait aidé à s'enfuir de la Soul Society, en plus d'un ancien haut siégé, dans la 12ème Division. Les recherches avaient battu leur plein durant de nombreuses années, mais aucun signe de Quincy ou de son compère ne se faisant remarquer, on passa un peu leur recherche en arrière plan. L'ordre était toujours de les ramener pour jugement, ou au pire, de les exécuter séance tenante, mais personne ne connaissait l'implication de Kougen dans leur évasion. Il cumulait réellement les interdits, mais il en retirait une satisfaction irremplaçable. 

Il avait trouvé sa place, bien que la route pour y parvenir soit semée d’embûches en tout genre. Même si certains choix pesaient toujours sur sa conscience, finalement, il ne demandait rien de plus que ça.




Derrière l'écran
Je vous juge



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Jinshiro Fuujima
[-2ème Division] Vice-Capitaine
Jinshiro Fuujima
Masculin
Localisation : Soul Society - Manoir Fuujima
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Déteste : Pauvres & Monde des Vivants

Datasoul
[Rang] :
Kougen Amai - Smile my heart out Left_bar_bleue6/12Kougen Amai - Smile my heart out Empty_bar_bleue  (6/12)
{Évolution} : Hight SP
Couleur de Reiatsu : Pêche
Re: Kougen Amai - Smile my heart out Dim 14 Juin - 15:19
Yorokobe, Invité
Notation
- Cohérence du Personnage (Mental+Histoire) : 4/4 -> Rien à redire ici. J'avais juste peur d'un manque d'exploration de la transition Humaine -> Shinigami vis à vis de la mentalité, mais les derniers paragraphes rattrapent ce point.

- Intégration/Exploitation du Contexte : 4/4 -> Yorun, Yochi, le passage humain -> Shinigami, le Zanpakutô et le travail de Shinigami sont tous parfaitement bien décrit.
Les mentions concernant  Arthus sont un peu plus vague et brute, mais comme je sais qu'il s'agit d'un autre personnage, c'est compréhensible. Là où Aquileus est parfaitement bien introduite.

- Qualité du Texte (Ortho, Conju, Gram, etc) : 3,9/4 -> Quelques expressions un peu étranges, mais on s'y fait. Rien de choquant, surtout vu la longueur.

Conclusion
Je t'accorde le Rang 6 en tant que Shinigami avec la place de Vice-Capitaine de la 3ème Division. Pas besoin de 2ème passage donc, la note maximale étant déjà atteinte.

Te voilà maintenant validé !
Je t'invite donc à te rendre sur le Bottin des Avatars pour faire recenser ton perso, ainsi qu'à te rendre sur les Fiches techniques. Tu peux aussi aller poster ton Journal ou encore faire une Demande de RPs après avoir consulté les Missions
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Re: Kougen Amai - Smile my heart out
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