Absol le Hollow pas rigolo!

Ma vie humaine n'est pas très intéressante. J’étais un enfant aimé par des parents attentionnés, et qui avait toujours eu tout ce qu’il voulait. Rien ne pouvait entacher ce paradis familial qui m’avait été offert depuis le berceau. La seule chose qu’on pouvait qualifier d’horreur, c’était le fait que je sois né avec des cheveux, ce qui pourrait être interprété comme la marque du diable. Mes parents étaient ravis d'avoir mis au monde un être aussi simple que moi, ni plus stupide, ni plus intelligent que les autres. J’aimais l'idée d'être comme tous les autres enfants de mon âge, d'avoir beaucoup d'amis, d'être un humain ordinaire, tout simplement. Mon prénom bizarrement, je ne m’en souviens pas, le seul nom dont j'ai connaissance étant celui de ma forme hollow. Il va falloir que vous vous en contentiez. Mon nom, donc, est Absol. Un nom étrange qui m’est venu parce que d'après mes premiers souvenirs, je me suis retrouvé la tête dans le sol. En même temps, il n’est pas simple de pouvoir marcher avec seize pieds ; vous vous imaginez, vous, avec SEIZE FUCKING PIEDS?


Au-delà de ça, l’enfance s’est plutôt bien passée. Pas une tache sur le décor, un mode de vie comparable au paradis. Mais voyez-vous, car oui il y a un « mais », un super et génial « mais » : je n'avais pas prévu l’apparition d’un petit frère, alors que j’étais âgé de seize printemps. Lorsqu’on a vécu toute de sa vie en tant qu’enfant unique, il est compliqué de voir son quotidien de petit prince partir en fumée… La jolie rose, qu’était ma vie d’enfant unique, venait de se transformer en un énième pissenlit dans une clairière de fratrie. Je détestais le fait que le train de vie de ma famille ne soit plus centré sur ma personne. Mon petit frère était l’incarnation de tous les vices, il était devenu le centre de toute l’attention, et je le haïssais pour ça. Je détestais encore plus mes parents qui m’avaient tout donné, mais qui n’avaient quasiment plus aucun regard pour moi après l'arrivée du parasite. C'est douloureux de recevoir un privilège, pour qu'il soit ensuite repris sans transition, ni motif réel. On ne me félicitait plus pour mes résultats à l’école, alors que je ramenais des bons bulletins. J’avais beau tout faire pour obtenir l’approbation et de nouveau l’attention de mes parents, rien n’y faisait. Seul Takeru était au centre de leur monde. Tout ceci était impardonnable. Je me suis juré de reprendre la vie qui m’avait été volée par ce fourbe d’Aladin en couche-culotte.


Une journée d’hiver, alors qu’on m’avait demandé de garder mon petit-frère qui avait à l'époque trois ans (j’en avais dix-neuf), je décidais qu'en tant qu'adulte, j’avais clairement d’autres choses à faire que de m’occuper d’un bébé qui m’avait tout pris. Je devais aller le chercher à ce qui semblerait être une crèche ou une école. Un lieu où un nombre incalculable de larves avec des dents, qui faisaient des cacas d’une odeur nauséabonde, étaient rassemblés. J’étais en route pour récupérer ce truc qui me servait de petit frère, mais étrangement, j’étais absorbé par le fil de mes pensées. Au coin d’une rue, un homme semblait courir à toute allure vers moi. Je me demandais ce qu’il lui prenait. Cependant, il ne semblait pas vouloir s’arrêter et, d’un geste violent, il me propulsa jusqu’à un conteneur de poubelle. D’abord ma tête se mit à basculer, puis mon corps, et je me retrouvais entièrement dans ce lit d’ordure. La violence du choc m'avait littéralement soufflé. Je m’étais retrouvé dans ce conteneur sans réellement comprendre ce qui venait de se passer. Le couvercle s’était refermé sur mon corps. Un bruit, un son d’alarme retentissait, alors que le camion des éboueurs venaient d’arriver à côté de mon futur linceul. J’essayais de bouger, mais j’étais encore trop sonné par le choc. La suite fut étrangement rapide. Les bras mécaniques avaient bruyamment attrapé le conteneur, puis l'avaient vidé dans le véhicule. Mon corps fut balloté avec la mer de détritus. Ma fin ne figure pas parmi les plus belles. Je vous épargnerai les détails de ma mort, mais pour faire simple, j'ai été délicatement broyé par les machines pendant que les ordures m'étouffaient. Heure du décès, tout le monde s’en fout.

Je suis mort à cause de mon frère. Jusqu’au bout, il aura détruit ma vie... ce fichu môme. Mon âme s’était réveillée à côté de l’endroit où je suis mort. Une sorte de chaîne venait d’apparaître sur mon buste… Qu’est-ce que c’était que ce truc ? J’étais véritablement mort, je frappais sur la boite métallique :

« Rends-moi mon corps, non, non-non, cela ne peut pas se terminer comme ça ? Putain… Putain… Putain, j’étais tellement différent! Je méritais tellement de choses! Tellement plus que de mourir broyé par un camion des poubelles. Est-ce que quelqu’un pourrait retrouver au moins mon corps dans ce fichu véhicule ? Mes parents, seraient-ils tristes? En même temps, ils ont Takeru… Ils s’en foutent sûrement de moi… Ma vie se termine d’une manière si piteuse. Si la vie a été déjà tracée, je détestais ce putain de destin qui m’avait tué de cette manière. RENDEZ-MOI MA VIE… RENDEZ-MOI MON ANCIENNE VIE… CELA NE POUVAIT PAS SE TERMINER COMME çA… Pas à cause de ce mioche…»


Les larmes ne s’arrêtent pas de couler sur mon visage, mon corps astral semble céder sous le poids de cette nouvelle. Mes genoux heurtent le sol sans même ressentir la moindre douleur. Je suis bel et bien mort de cette manière : R-I-D-I-C-U-L-E. Malheureusement, ce n’est pas un cauchemar. Au bout d’un temps qui me semble interminable, mes canaux lacrymaux ne sont plus capables de rien produire, je me relève tant bien que mal. Mes genoux vacillent un instant avant de me mettre à marcher et errer dans les rues, sans comprendre le sens de tout cela. Est-ce qu’il y a un simple sens ? Je veux me racheter, reprendre le cours de ma vie, reprendre à zéro… Cependant, je n’ai rien pu faire, mes ailes se sont faites arracher avant même que je puisse essayer de faire quelque chose.

Je marche le long des rues qui ressemblent à un énorme dédale. Ma carcasse semblable à celle d’un fantôme. Je semble marcher l’air hagard. Mon esprit ne fonctionne plus, mes émotions se sont tues. La chaîne qui se trouve à mon torse semble disparaître un petit peu plus, est-ce que lorsqu’elle disparaîtra définitivement, je me retrouverais au paradis ? Alors que je ne pensais qu'à quitter ce monde, un bruit étrange se fit entendre, dans une ruelle derrière moi. Un homme qui a une sorte de robe noir ou un kimono vient d’apparaître non loin de moi. Une faucheuse, quelqu’un qui souhaite m’emmener aux enfers. Je me suis mis à courir sans réfléchir, comme un idiot qui cherchait désespérément à sauver une vie qu’il n’avait plus. La course a duré un temps difficilement perceptible, et même après avoir échappé à mon bourreau, je n'ai plus jamais été en sureté. La disparition de ma chaîne prit plusieurs années, même si lorsqu'on était une âme, la notion du temps devenait bien plus abstraite, sans autre but que la survie.

Je me suis réveillé, dans un terrain de sable, un monde simple quand on a le visage dans le sable. Je me rendais compte que je n'étais plus l'humain d'autrefois, mais une sorte de monstre bien plus grand, plus sauvage, différent... Et ce fut à cet instant que j'avais compris que mon nom serait « Absol ». Ma vie de hollow fut assez faible, devenir un Gillian ne fut pas quelque chose de très intéressant. J’ai simplement cherché à me nourrir ;et j’ai fait le choix de privilégier des âmes d’enfants humains. Était-ce une solution de facilité, ou bien un simple stigmate de ma haine contre mon petit frère ? Pourtant, j’ai eu cette manie de chercher des faibles enfants, mais ce fut lors d’une recherche d’un frère et une sœur que je me suis retrouvé face à cet étrange être, que j’ai vu avant de devenir un de ces monstrueux Gillian. Cet homme vêtu de noir, je ne connais pas son nom, mais il semble vouloir me tuer. Il a une sorte de lame qu’il n’arrête pas d’abattre vers moi. Pourquoi il ne veut pas me laisser manger ? (question idiote, je sais). J’essaye simplement de survivre. A la suite de ce combat, qui fut assez compliqué, le truc noirâtre finit par se retrouver dans mon estomac. La vague d’énergie qui découle de ce plat a permis à mon corps de se muer en une nouvelle forme. J’ai progressé afin d’atteindre le niveau d’Adjuchas. Je ne comprends pas réellement ce qui se passe dans le monde réel ; et j’ai pour l’instant peu conscience de ce qui se passe dans le Hueco Mundo. De plus, de ce que j’ai compris, c’est en mangeant de puissantes âmes qu’on peut évoluer. Il semble que lorsque je mangeais des enfants, certains possédaient une âme plus puissante que les autres.

En gagnant le titre d’Adjuchas après de très nombreuses années, je me souvenais d’une histoire particulière de ma vie de Gillian. Des souvenirs immondes, des souvenirs étranges du monstre que je suis, en train de dévorer un à un les membres de ma famille. J’avais commencé par manger mon frère devant mes parents, afin qu’ils comprennent l’intérêt de l’avoir préféré à ma personne; lorsque j’étais encore en vie. C’était dans les derniers moments après avoir mangé ma mère que mon père compris que ce monstre, c’était moi ; son fils. Son regard a pris une teinte de bonheur mélangé à de la nostalgie. Ses derniers mots furent :


«- Je suis heureux de voir que mon fils préféré n’est pas totalement mort. Si notre fin peut te permettre de vivre encore, alors mange moi… »

Je me souviens ce jour-là ; lorsque je l’ai mangé ; j’ai pleuré et en même temps, j’ai ri. Je ne me souviens pas de tout, mais l’instinct a fait que j’ai savouré cet instant, pourtant, j’étais en train de pleurer… Les mots de mon paternel m’avaient touché et à la fois réconforté. J’ai tué ma famille, alors que tout ce que je détestais chez eux n'était finalement qu’un mensonge. Mon cœur s’était détruit définitivement ce jour-là. Je me dois de continuer ma vie de Hollow pour le souvenir de ma famille et l’espoir qu’il m’avait confié.

Une nouvelle journée, une nouvelle balade dans la noirceur du Hueco Mundo. Je tombe nez à nez avec deux Hollows qui semblent un peu perdus. L’un semble embêter l’autre, ils m’expliquent tous les deux qu’ils étaient nés en même temps et étaient apparus au même endroit. Ils avaient pris cela comme un coup du destin et ils étaient restés ensemble. Ils ne comprennent pas forcément l’ensemble des règles qui régissent le Hueco Mundo, mais ils ne sont pas agressifs, et après une longue discussion ; nous décidons de sceller une sorte d’alliance. Ils s’appellent Fujin et Raijin, deux petits monstres qui possèdent une force qui me fait clairement défaut, mais doté d’un piètre intellect. L’un est une sorte d’ours et l’autre une sorte d’oiseau bizarroïde. Les deux ne savent pas trop comment s’exprimer, mais l’avantage se trouve dans le fait que chacun semble combler les faiblesses de l’autre. Notre but à tous les trois est de devenir plus forts, et surtout de pouvoir trouver un sens à notre vie de monstre aux masques. La rage m’a fait renaître en tant que monstre et il faut maintenant que je trouve une raison à ma nouvelle vie. Il faut qu’on trouve ensemble une nouvelle raison à notre existence dans ce monde, si différent de celui des humains.

Trois années en tant que chose ; le temps ne passe pas réellement vite. Je ne me souviens pas encore totalement de mon ancienne vie. Nous vaquons tous les trois comme des monstres, mais nous avons créé une certaine confiance pérenne entre nous. Nous vivons de la chasse aux petits humains. Nous n’aimons pas les Shinigamis, mais pour le moment, nous restons toujours très loin de ces êtres. Même si parfois, nous sommes obligés d’en combattre, mais lorsque que cela se produit, nous utilisons des stratagèmes assez vils. Fujin sert d’appât, le fait qu’il puisse voler permettant d’échapper rapidement à son adversaire, il l’emmène dans une petite ruelle qui se trouve être une impasse. Nous utilisons constamment la même impasse, un endroit qui me sert à me cacher dans l’ombre des ordures. Le shinigami acculé dans l’impasse bloqué par Raijin,et Fujin qui est au-dessus de lui. Le shinigami va alors se concentrer sur mes deux comparses, ce qui me permet d’apparaître derrière lui et de le manger, sans même qu’il puisse se rendre compte de ma présence. La stratégie fonctionne plus que bien et ça nous permet de gagner de l’énergie nécessaire à gagner en puissance, surtout que depuis peu, une nouvelle menace vient de se créer. Cette fois-ci elle ne se trouve pas dans le monde humain, mais dans le monde des Hollows. TATATATin…


Un être vient de prendre le contrôle du cirque des étrangetés, un Vasto Lorde. Il a pour but de créer une sorte d’organisation, qu’il a appelée « Xperiencia ». Une armée d’humains possédant des sortes de pouvoirs. En créant une armée de cet acabit, il gagne une puissance beaucoup plus grande, il va devenir le principal roi de ce monde. Il ne faut pas se faire remarquer par ce monstre, puisque pour le moment, l’endroit désertique semble danser dans sa paume. L’avantage de notre groupe, c’est qu’on n'est pas forcément une cible facile et nous sommes plutôt du genre à faire profil bas. Cependant, je sais que, si un jour ce Vasto Lorde nous demande de le rejoindre, il serait idiot de refuser, puisqu'il possède une protection plus qu'intéressante. En revanche, je ne suis clairement pas sûr de l’intégration d’humain dans un monde où ces êtres sont de simples hors d’œuvre sur pattes. Il peut y avoir rapidement des guerres de territoires et des meurtres en série, puisque la race humaine constitue un buffet géant pour monstre. Dans tous les cas, il faut garder l’œil sur cet étrange événement qui est en train de changer complètement la face du monde qu’on connaît, le changement peut être intéressant. Parfois, il peut renforcer les peurs et les instincts les plus primaires. Le monde entame sa révolution, mais est-ce qu’elle serait positive ou bien négative ?